Sorti en 1955, To catch a thief (La main au collet) est un film d’Alfred Hitchcock porté par le couple à l’écran Cary Grant – Grace Kelly. Comme cela arrive dans plusieurs films du réalisateur, un innocent doit mener l’enquête par lui-même pour trouver le vrai coupable. Ici, il est soupçonné, du fait de son passé de grand voleur, d’être à l’origine de récents vols de bijoux auprès de particuliers fortunés sur la Riviera. Afin de démasquer son imitateur, l’homme sur qui pèsent les soupçons fréquente la clientèle haut de gamme, s’entichant d’une américaine au charme certain.
Le film est joliment réalisé, et constitue une carte postale idéalisée de la côte d’Azur, avec ses clichés (on appréciera la faute toute américaine de « Croissette » au lieu de croisette, sans doute par amalgame avec le croissant). On appréciera ou pas la vivacité de la palette de couleurs utilisées, notamment lors de la bagarre (peu crédible) du marché aux fleurs. Sur un autre style, l’intensité sexuelle des ébats du nouveau couple est tellement suggérée par les vues sur le feu d’artifice que cela en est peut-être un peu gros. Enfin, je crois que peu ont fait le rapprochement, mais la scène du bal costumé est un énorme clin d’œil du réalisateur à son Chant du Danube, tant les ressemblances sont nombreuses (costumes, valses, séquence des serveurs…). A noter aussi que l’identité de l’imitateur constitue selon moi une véritable surprise, le réalisateur ayant brillamment réussi à brouiller les pistes.
Malheureusement, ces qualités certaines ne contrebalancent pas le rythme un peu ennuyeux de l’œuvre. La qualité de l’image et de la starification du couple vedette n’efface pas l’absence de suspens réel, que l’on attend d’un film d’Hitchcock.