Au départ, Emilie Brisavoine ne se destinait pas du tout à la réalisation. Elle est professeur d'arts appliqués, mais un jour, un ami lui a prêté sa caméra et l'a mise au défi de s'en servir. Emilie Brisavoine a accepté le challenge et a choisi de filmer sa famille au vu de son côté atypique.
Pauline, le personnage central du documentaire, n'est autre que la demi-soeur de Emilie Brisavoine, la réalisatrice. À l'age de 15 ans, elle a traversé une période difficile et de doute, comme beaucoup d'adolescents. Emilie Brisavoine a donc décidé de la filmer afin de l'aider dans son adolescence. Son documentaire s'est transformé en un film de famille puisque son beau-père et sa mère apparaissent aussi à l'écran. De plus, elle a utilisé des images d'archives de l'enfance de Pauline.
Le tournage de Pauline s'arrache a duré quatre ans (soit une centaine d'heures d'images tournées) et un an de montage et de post-production a été nécessaire pour terminer le film. Emilie Brisavoine ne s'attendait pas à ce que son documentaire soit diffusé au cinéma, il devait à l'origine être seulement montré aux membres de sa famille. Pendant le filmage, certains de ses amis lui ont conseillé d'essayer de construire un long-métrage. La réalisatrice a alors trouvé un producteur, Nicolas Anthomé, qui lui a présenté la monteuse Karen Benainous.
Pour son film, Emilie Brisavoine n'a rien mis en scène. La réalisatrice a seulement suivi sa demi-soeur, Pauline Lloret-Besson dans sa vie quotidienne, notamment lors de ses sorties avec ses amis, pendant qu'elle faisait ses devoirs, etc. "Je filmais par intermittence, parfois beaucoup pendant deux semaines et parfois rien pendant deux mois", explique t-elle.
Avant la version finale de Pauline s'arrache, Emilie Brisavoine a d'abord réalisé un montage d'une heure avec des rushes "comprenant tous les types de scène susceptibles de tisser l’étoffe du film, des scènes les plus lumineuses aux plus sombres". Le film a continué de prendre forme pendant la suite du montage.
Pour filmer son long-métrage, Emilie Brisavoine a utilisé une caméra DV, la caméra de son père et celle de ses amis et son iPhone.
Pauline s'arrache, réalisé par Emilie Brisavoine, a été présenté à Cannes en 2015 dans le cadre de l'Acid, la section parallèle du Festival.
Le documentaire de Emilie Brisavoine a été présenté dans de nombreux festivals comme le Festival Tous écrans de Genève, Festival dei Popoli, Festival du cinéma français au Portugal et Festival du Cinéma Européen en Essonne. Pauline s'arrache a aussi reçu la Mention spéciale du Jury au Queer Lisboa.
Après des études d'arts appliqués, une expérience de designer, Emilie Brisavoine fait des dessins sur le monde, les femmes et les chiens. Elle apparaît ensuite dans La Bataille de Solférino de Justine Triet, puis joue dans Peine perdue d'Arthur Harari. Pauline s'arrache est son premier long métrage.
Emilie Brisavoine a voulu avant tout raconter une histoire d'émancipation. Elle a donc cherché une structure narrative qui lui permette d'ordonner un récit initiatique. Elle a relu le livre de Bruno Bettelheim, Psychanalyse des contes de fées, et elle a compris que le conte était la clef. La matière étant très foisonnante et hétérogène, il était important d'avoir un récit très structuré, que l'on puisse identifier des trajectoires et des figures archétypiques. De plus, les vieux films de famille jouaient sur ce thème, Pauline est souvent déguisée en princesse, au milieu des décors fous créés par Fred.