Petit film, pas désagréable. Tommy Lee Jones nous refait la poursuite du Fugitif quelques années après, mais en nettement moins haletant. La jeune héroïne, accusée de meurtre, sortie de prison, qui aurait pu en garder quelques marques, est au contraire fraîche et élégante, non dénuée de charme et de désinvolture. Sa préoccupation, tout à fait honorable, est de retrouver son fils, un gamin d'une dizaine d'années, qu'elle retrouve, après quelques années d'errance, dans une école pour la gentry de la Nouvelle Orléans. Retrouvailles mollassonnes. Car c'est là que sévit son peu recommandable mari, qui y possède un hôtel de luxe. Pourtant, il ne se l'est pas offert avec l'argent de l'assurance puisque c'est sa femme qui est censée le toucher. Mais ai-je bien suivi ? Le mari en question, qu'on croyait mort, se donne en pâture à des femmes allumées du sexe. C'est d'ailleurs la partie la plus intéressante du film de nous montrer une Nouvelle Orléans de carte postale, avec des enterrements blacks accompagnés de musique... new orleans. Le mari toujours, qui a les moyens, s'offre des dessins de Kandinsky, ce qui provoque le dialogue suivant : "c'est de votre fils", demande Jones, "non, c'est d'un très grand artiste mondialement connu" répond le mari. Savoureux. Le metteur en scène semble être du genre esthète décadent, pas trop porté sur les problèmes sociaux. Un anti John Ford en quelque sorte.