Avec un titre qui en jette, la bande annonce de ce film semble nous promettre une belle séance d’angoisse en nous offrant une énième mouture à caractère fantastico-horrifique. Les premières minutes m’ont fait énormément peur sur la qualité du film, car on nous jette un peu en vrac l’histoire d’une mère plus ou moins contrainte de se séparer momentanément de son beau-fils, pour des raisons expliquées de façon très évasive. Et que dire de l’événement que nous n’aurons même pas l’occasion d’y assister ? Par pudeur, ou par manque de budget ? Seule la lumière s’éteint ! Il parait curieux d’avoir bâclé à ce point les premières minutes quand ensuite le réalisateur et la scénariste ont choisi de prendre tout leur temps pour mettre les pièces du puzzle en place. Ainsi, on ne voit pas bien où ils veulent en venir, si ce n’est de nous diriger vers une nouvelle intrigue d’épouvante. Ils jouent avec nos nerfs (mais pas dans le bon sens du terme !!), car les choses mettent tellement de temps à se décanter qu’on sent apparaître peu à peu une pointe d’impatience, sans cesse grandissante, jusqu’à l’installation de l’ennui. Je me suis même dit que c’était un film taillé pour James Wan, et que sous la direction de ce nouveau maître du thriller à caractère horrifique, cet "Oppression" aurait eu une autre gueule. C’est justement quand on se résout à penser qu’on a là un pauvre film, que le coup de théâtre arrive. Les pistes étaient brouillées par cette première partie, mais aussi par la bande annonce ! La surprise est là, et elle est de taille. Ensuite, j’admets que tous les codes du genre ont été récupérés un peu par ci et un peu par là pour en faire usage dans ce film. C’est le cas du marteau frotté inlassablement contre les murs, mais ce détail (ainsi que les autres) correspond à la psychologie du personnage, à la fois intelligent, patient, et quelque peu méthodique. Il est vrai donc que la mise en scène n’a rien de bien novateur, ce qui peut amener une sensation de déjà-vu. Mais la vraie conséquence est que les jump scares, pourtant nombreux et portés par une soudaine explosion acoustique, n’ont pas l’effet escompté. En comparaison, on sera davantage pris par l’intrigue en raison des liens qui unissent les personnages. La faute sans doute à une réalisation pas suffisamment aboutie, trop conventionnelle. Pourtant Naomi Watts se démène comme elle peut. Dans tous les sens du terme. Mais jamais elle ne parviendra à nous faire ressentir cette peur viscérale sensée nous faire frissonner. C’est Charlie Heaton qui s’en sort le mieux, notamment au niveau de l’expression scénique. On trouvera dans le casting Oliver Platt… qui fait son boulot, mais sans plus (non, je ne ferai pas de jeu de mot: ce serait trop facile). Avec son regard doucereusement chaud, David Cubitt amène un peu de douceur dans une ambiance glissant doucement mais sûrement vers l’inquiétant. Quant à Jacob Tremblay… eh bien je ne vous le dirai pas, sinon ce serait trop en dire. En conclusion, je dirai que malgré une bande originale qui ne laissera pas non plus de grand souvenir, "Oppression" est un film suffisamment prenant pour suivre cette affaire jusqu’au bout avec un relatif intérêt.