Pour Saint Amour, les trublions Gustave Kervern et Benoît Delépine ont posé leurs caméras dans de magnifiques vignobles français situés dans le Languedoc, le Bordelais, le Beaujolais, les Pays de Loire et la région Rhône-Alpes.
Au départ, Gustave Kervern et Benoît Delépine souhaitait réaliser un film qui serait entièrement tourné au Salon de l'agriculture avec les comédiens Jean-Roger Milo et Grégory Gadebois. L'organisation du Salon ayant refusé, les cinéastes ont revu leur copie en décidant de retravailler complètement le scénario et le casting en y incluant Gérard Depardieu avec lequel ils voulaient collaborer à nouveau.
Le titre du film tient son nom d'un des dix crus du fameux Beaujolais baptisé le Saint-Amour.
Selon son acteur principal Benoît Poelvoorde, Saint Amour, comme souvent dans les films de Gustave Kervern et Benoît Delépine, met l'accent sur ces gens dont on ne prêterait pas toujours attention, ces laissés pour compte qui vivent en marge de la société et dont pas grand monde ne remarque la présence. Le tout avec la poésie qui caractérise les deux cinéastes.
Le tournage du film a débuté à Paris en février 2015. Pour l'occasion, des scènes ont été tournées durant le salon de l'agriculture où Gérard Depardieu et Benoît Poelvoorde ont pu se livrer à de nombreuses facéties au milieu des visiteurs durant les trois jours de tournage au salon.
Kervern et Delépine réunissent pour la première fois à l'écran les mythiques Gérard Depardieu et Benoît Poelvoorde, deux sales gosses du cinéma français. Auparavant, les réalisateurs avaient déjà travaillé avec Gégé dans Mammuth en 2010 et avec le plus français des belges dans Le Grand soir en 2012.
L'écrivain Michel Houellebecq, héros du précédent film des comparses Kervern et Delépine, Near Death Experience, fait un caméo dans Saint Amour dans le rôle du propriétaire du magasin d'hôtes.
La musique de Saint Amour a été composée par le fantasque chanteur-auteur-compositeur Sébastien Tellier. L'artiste voue un véritable culte à Gérard Depardieu, c'est une des raisons qui l'ont poussé à faire ce film : "J’ai travaillé à l’image : j’étais très inspiré parce que j’étais face à Gérard Depardieu toute la journée. Et Depardieu, c’est mon héros, j’adorerais être le « Depardieu de la musique». J’ai toujours trouvé le cinéma de Benoît et Gustave très original, qu’il avait quelque chose de complètement à part. Ils créent des personnages que l’on pourrait croiser dans un supermarché, et en même temps, ils en font des poètes. C’est un mode de construction qui me plaît beaucoup ! C’est comme partir d’une petite mélodie pour créer une grande chanson ; c’est le même type de mécanisme - donc ça me parlait aussi", raconte le musicien.
Très impliqué, Benoît Poelvoorde n'a pas hésité à boire du vrai vin pour certaines séquences importantes, notamment lors d'une fameuse scène lors du Salon de l'agriculture, comme le relate Benoît Delépine : "Il faut savoir que cette scène, comme celle des « dix stades de l’alcool », Benoît l’a jouée très Actors studio. Bref, ce n’est pas du jus de raisin qu’il buvait. Et on voit à l’image que Gustave Kervern lui chuchote ses dialogues tellement il a peur qu’il n’y arrive pas."
L'ancienne actrice pornographique Ovidie fait une apparition dans le film dans le rôle de la fille de l'agence immobilière.
Il régnait souvent sur le plateau de Saint-Amour une folie parfois difficilement contrôlable comme nous le décrit Gustave Kervern : "Quand on a tourné la scène de la chambre d’hôtes, avec Michel Houellebecq, c’était chez un voisin de Benoît Delépine, près d’Angoulême. On n’avait pas touché au décor : quand il est bien, on ne change rien. Poelvoorde arrive, va directement vers une sorte de buffet, voit une petite fiole de calvados, posée sur deux roues comme un canon. Il boit ça direct. Le proprio arrive, furieux : c’était un cadeau de mariage, auquel il n’avait pas touché depuis dix ans. Il voulait nous virer du décor. Benoît a été obligé de s’excuser, de lui racheter une bouteille. Ça a duré des heures ! Et c’était tout le temps comme ça. À la limite Vincent Lacoste était le plus adulte du plateau !", s'amuse le cinéaste.
De nombreuses femmes entourent les deux comédiens principaux, Gégé et Poelvoorde. Le casting féminin est en effet très étoffé avec notamment les talentueuses Céline Sallette, Chiara Mastroianni, Ana Girardot, Izïa Higelin et Solène Rigot. Pour le rôle de Vénus, Kervern et Delépine ont longtemps été en contact avec Tilda Swinton avant de finalement se tourner vers Céline Sallette.
Saint Amour a été tourné avec peu de moyens pour une comédie de cette ampleur avec de grandes stars et demandant un tournage dans de nombreux décors réels. Le budget s'élève en tout à un peu moins de 4 millions d'Euros.
Yolande Moreau, habituée de l'univers absurde de Kervern et Delépine, fait un caméo vocal dans Saint Amour en prêtant son timbre à la femme de Jean (Depardieu) sur un répondeur téléphonique. La comédienne a déjà travaillé avec le duo de cinéastes dans Mammuth et Louise-Michel.
Kervern et Delépine ont offert un petit rôle à Andréa Férreol en hommage à un film qui compte beaucoup pour eux, La Grande Bouffe de Marco Ferreri (1973). La comédienne avait joué dans ce long-métrage qu'ils qualifient de "cinéma audacieux".