4,0
Publiée le 23 septembre 2018
Il est difficile de rester insensible devant ce cauchemar absolu qui dècrit avec une violence extrême le rècit d'une jeune femme muette dont l'arrivèe d'un nouveau pasteur va rompre d'un seul coup sa tranquillitè! Gardez vous des faux prophètes terrifiants dans l'ouest amèricain de la fin du XIXe siècle, vous avez dû grincer des dents si vous avez osè aller voir "Brimstone" en 2016, ce film intense et puissant rèalisè par un Martin Koolhoven en pleine possession de ses moyens! Pour sûr, le rèalisateur hollandais ne vous a pas loupès : perversion, ultra-violence, viol, immolation par le feu, mutilations en tout genre [...] Une chose est certaine, le titre n'est pas en deçà du programme avec une ambiance sombre et effrayante qui fait que par moment on se croirait presque dans un film d'èpouvante! C'est une oeuvre dure à supporter, parfois très dure à regarder dont on ne sort pas indemne! L'interdiction aux moins de seize ans est pour le coup parfaitement justifiè! De plus, ce n'est pas tous les jours qu'on a la chance de voir un western nèerlandais, tournè en Europe, avec un casting royal! Guy Pearce, en tête, très impressionnant en malèfique prêcheur qui se nourrit de la vie de Dakota Fanning / Emilia Jones! Deux actrices saisissantes qu'il faut saluer pour leur immense courage...
4,5
Publiée le 12 mars 2017
Dès la première rencontre à l'écran et ce premier échange de regards entre le révérend et Liz, on se rend compte que les deux ne sont pas au même endroit par hasard et qu'il y a quelque chose de très lourd entre eux. L'histoire de ce fanatique religieux qui traque la jeune Liz est très forte, mais c'est la construction de l'intrigue qui donne tout l'intérêt et la force à ce film qui est composé de quatre chapitres. Si l'utilisation de chapitres est souvent futile au cinéma, ce n'est pas le cas ici avec chaque partie qui a un début, une fin ainsi que ses propres enjeux. C'est comme voir à chaque fois quelque chose de nouveau puisque ce n'est presque jamais la même époque sauf que ça raconte la même histoire et cela permet de remettre en place toutes les pièces de ce puzzle. Cette construction renforce le mystère sur la nature du conflit et rythme un film qui bien que lent n'est jamais ennuyeux au contraire. Cette histoire plutôt sordide est assez simple avec cette traque et le portrait de cette jeune femme qui s'endurcit grâce à toutes ces épreuves, mais elle est vraiment captivante grâce à une tension omniprésente et à des scènes marquantes. "Brimstone" est dur, violent, mais aussi sobre et bien mis en scène en plus d'être remarquablement interprété par ce trio emmené par un Guy Pearce étonnant. En somme, un excellent film.
4,0
Publiée le 13 août 2020
Whaou. Autant je m'attendais à un western singulier, autant j'étais loin d'imaginer ce qui m'attendait face à cet hallucinant « Brimstone », expérience de cinéma rarissime, qui plus est dans le paysage moderne. Ici, rien n'est conventionnel, surtout dans ce genre habituellement si codifié, voire balisé qu'est le western. Ça ne l'empêche pas de capitaliser sur d'indéniables qualités formelles : réalisation montrant avec force la violence du récit, très belle photographie, décors (notamment extérieurs) élégamment mis en valeur... Rien que pour ça, le film aurait eu un certain intérêt, mais c'est clairement son scénario et sa construction qui le font basculer dans une autre dimension. Quand j'y repense, je trouve ça dingue. Dingue qu'un réalisateur aille aussi loin dans l'horreur, la perversité frôlant la gratuité mais pourtant toujours au service d'une histoire, de personnages où chacun a un rôle à jouer (dont un Kit Harington aussi convaincant qu'inattendu), multipliant l'impact que ces images peuvent avoir sur nous à travers cette crudité à la limite de l'insoutenable. Il y a toujours un propos à travers cela, l'inversion soudaine des « valeurs » à travers ce révérend spoiler: au-delà du Mal, figure quasi-fantastique dont on découvre les « origines » au fil des minutes
. Car une des autres très belles idées de l'œuvre est de proposer cette narration en chapitres, nous faisant à chaque fois spoiler: remonter un peu plus dans le passé de l'héroïne afin de comprendre comment celle-ci a pu se retrouver dans cette situation
. Une sorte de « Memento » (en beaucoup moins resserré et encore avec Guy Pearce!) de l'Ouest, offrant à coup sûr l'une des pires ordures que j'ai eu l'occasion de voir au cinéma (top 50 direct) : celui d'un spoiler: père, violent, incestueux, cruel, prêt à tout détruire sur son passage pour atteindre son but
(Pearce, donc, bon sans s'imposer comme une évidence pour le rôle). C'est clair (ou du moins le devient au fil des minutes), habile, cohérent, parfois vraiment original et incroyablement choquant (au bons sens du terme) dans la douleur, la terreur imposées à des innocentes, à l'image de cette belle héroïne incarnée avec sensibilité par Dakota Fanning. En revanche, bien qu'assez audacieuse, il ne me paraissait pas nécessaire d'en spoiler: rajouter une dernière couche à travers cette fin déprimante (ayant au moins l'intelligence de garder une petite lueur d'espoir) : je crois que cette chère Joanna avait encaissé assez de coups pour plusieurs vies entières sans la condamner à mort...
Maintenant, voilà une sacrée claque envoyée par une production franco-néerlandaise (!!), faisant fi de la bienséance pour imposer un amour du cinéma (sous forte influence « La Nuit du chasseur ») et un « malaise salvateur » : de quoi raviver la flamme du septième art dont les amateurs sont si souvent privés depuis de nombreuses années. Éprouvant, marquant.
4,0
Publiée le 30 mars 2017
"Brimstone" annonce comme jamais la couleur et mieux vaut avoir le cœur bien accroché pour supporter ce que nous propose à voir Martin Koolhoven !
Ce western n'en a que l'apparence car à travers cette histoire c'est bien plus que ce genre de film vise...
Véritable malédiction, cette folle poursuite effrénée dont est victime Liz, enfant puis jeune femme, poursuivie par cet homme de foi, soit un révérend prêcheur totalement psychopathe et violent, va en effet nous plonger dans des extrémités rarement atteintes en terme d'horreur et de violence dont plusieurs scènes insoutenables à la vue ne nous épargneront rien...
Les couteaux et la couleur rouge ne sont qu'un euphémisme pour en parler, tant on rentre dans les détails absolus, alors autant en être avertis d'emblée !
C'est donc une particularité indéniable de ce thriller plongé dans la fin du XIX ème siècle, lors de l'immigration des Hollandais aux États Unis, thriller absolument étonnant dans sa construction et sa réalisation.
Agencé en chapitres qui fonctionnent à rebours mais pas tout à fait (!), cette astuce laisse poindre un suspens et des questionnements complètement intelligents et pertinents.
La mise en scène sobre et dépouillée vient exacerber le thème central, une vengeance sans nom, seul but ultime de la part d'un homme démoniaque et radicalisé qui incarne le mal en personne et dont la détermination inouïe à persécuter fait froid dans le dos jusqu'au bout.
Les images stylisées des différents univers dans lesquels évoluent ces deux anti-héros, toutes d'une beauté époustouflantes, ne font également que renforcer l'aspect anxiogène qui flotte sournoisement et imperceptiblement à la surface !
Plus qu'un film qui traite de la religion, cette histoire met aussi en avant les thèmes de la considération de la femme, de l'inceste, voire de la pédophilie et évidemment de la démence à l'état pur !
Ce qui est d'ailleurs sidérant dans cette démonstration, c'est qu'en se positionnant en victime du fait de son statut de religieux face à cette jeune fille puis jeune femme, celle-ci va donc être pour lui la coupable idéale dans ce qu'elle représente en tant que danger et tentation...
Ce récit renvoie ainsi à d'autres dérives dont l'actualité récente fait malheureusement souvent et encore écho...
Le fanatisme religieux est dépeint ici à son paroxysme et de manière très ciblée, en prenant l'apparence de l'horreur personnalisée dont l'acteur Guy Pearce qui la représente est phénoménal dans son apparence et son charisme, alors que Dakota Fanning apporte une apparente douceur, sous couvert d'une froideur calculée, qui ferait presque peur également !
Un film complètement inattendu, effrayant à un point difficilement descriptible dont on ressort glacé jusqu'au sang !
Autant le savoir avant la séance !
4,0
Publiée le 23 mars 2017
Cest en quelque sorte "La Nuit du Chasseur" revu à la sauce western spaghetti et avec une dose de violence sadique et psychologique au-dessus de la moyenne. Une atmosphère pesante et malsaine règne sur tout le récit, la photographie sublime et froide n'a d'égal que le sang froid et le sadisme du prêtre. Torture psychique et physique, viol, esclave, la femme en prend pour son grade dans ce thriller qui va loin... "Brimstone" est un western gothique, sombre et funeste, un thriller glaçant et malsain qui ne peut laisser indifférent. A voir et à conseiller malgré 3-4 scènes maladroites.
4,0
Publiée le 4 mai 2017
Je ne sais pas vous, mais moi la sortie d’un nouveau western, ça m’attire autant que ça me rend réticent. D’un côté j’avoue que je n’arrive pas à résister à l’appel de cinéma très codifié qui donne souvent la part belle aux grands espaces et aux aventures humaines primales, mais de l’autre je crains toujours le banal exercice de style ; la démonstration de cinéaste sans originalité qui nous ressert une énième fois la même histoire stéréotypée et sans saveur… Là, avec ce « Brimstone », j’ai envie de dire que cette fois-ci j’ai fais bonne pioche ! Ah ça l’histoire possède une réelle singularité, posant rapidement des personnages très forts, et le tout avec un soin et un savoir-faire magistraux ! Pour le coup, il n’y a vraiment rien à redire – et je pèse mes mots – sur quasiment tous les domaines, ce film a tout d’un grand. La mise en scène sait remarquablement poser les situations, les décors et les personnages. L’écriture est millimétrée. L’intrigue développée capte vite la curiosité, et les révélations qui se distillent régulièrement se révèlent toutes très prégnantes. Le casting est excellent (Je ne suis venu que pour Guy Pierce à la base, mais Dakota Fanning s’est vraiment révélée à mes yeux dans ce film. Et puis s’ajoute à cela l’irradiante Carice Von Houten. Rah cette actrice ! Je l’aime !). Et puis, afin de compléter comme il se doit cette liste, je dirais aussi qu’à bien y réfléchir, je trouve que l’angle choisi par Martin Koolhoven pour aborder le genre est quand même vachement intéressant. En cette période où les personnages féminins commencent à prendre de l’essor et de l’importance dans nos différents médias, le fait de vouloir recentrer le Western sur les figures féminines qui le peuplaient est non seulement une idée qui rafraichit le genre, mais surtout c’est aussi une idée qui est – pour une fois – vraiment bien appliquée. Parce que bon, je suis désolé, mais qu’il s’agisse du vieux « Mort ou Vif » ou bien encore du récent « Jane Got A Gun », ces deux films présentaient clairement des figures féminines totalement anachroniques par rapport à leur époque. Là, pour le coup, je trouve que ce film sait traiter de la question de la femme au Far-West de manière très pertinente, notamment en nous montrant qu’à cette époque, les femmes, l’esentiel de leur temps, eh bien elles morflaient grave... Et d’ailleurs c’est peut-être aussi là que se trouverait – je trouve – la limite du film… Parce que oui, il y a quand-même un détail qui est à prendre en compte, c'est qu'initialement, je n'avais mis que la note – somme toute correcte – de 3 étoiles à ce film. Il m'a fallu du temps pour digérer ce que j'avais vu et pour, après coup, attribuer une étoile supplémentaire. Pourquoi ? Bah au fond ça n'a tenu qu'à peu de choses. Si je devais chercher ce qui a brimé mon plaisir lors de mon visionnage, ce serait clairement sa noirceur. Pour moi, ce film il est trop noir. Beaucoup trop noir pour moi. Et qu’on s’entende tous bien : sur le « trop noir pour moi ». Ça veut donc dire que les gens qui savent apprécier les films qui s’acharnent vraiment sur leurs personnages devraient être comblés. Mais bon, moi, là j’avoue que le film a vraiment franchi ma limite qui, sur l'instant, m'a empêcher de pleinement profiter de sa beauté. Non pas que j’estime que ce film en devient malsain (quoi que…) ou racoleur, c’est juste que ce film pose un tel fardeau sur son personnage principal que ça a généré chez moi une atmosphère beaucoup trop anxiogène. Et le pire c'est que c'est progressif. Du début jusqu'à la fin, ça ne s’arrête pas ! Pour le coup je reconnais bien la patte néerlandaise de Martin Koolhoven ! Paul Verhoeven n’aurait pas fait mieux en termes de malaise, de sécheresse, et de culture borderline ! Mais bon, le résultat est là. Quelques semaines après le coup de massue, ce film m'entête encore. Pire, je me sens l'envie de le revoir. Et bien ça, pour moi, c'est la marque des grands. Donc après, pour ce qui est de vous le conseiller ou pas, c'est à vous de voir. Tout dépend si vous aimez ou non les œuvres belles mais rudes. Tout dépend si vous avez le cœur bien accroché. Mais à mon avis, que cela vous plaise ou non. Il me semble que se risquer à prendre deux heures de son temps pour voir « Brimstone », ce n'est pas perdre son temps. Loin de là...
3,0
Publiée le 29 mars 2017
Dans l'Ouest américain du XIXème siècle, Liz, une jeune femme muette est poursuivie sans relâche par un inquiétant révérend qui semble bien la connaître... Au fil du récit divisé en plusieurs chapitres, nous en apprendrons plus sur les terribles liens unissant Liz et le révérend et sur le calvaire vécu par Liz depuis sa tendre enfance. Western financé par des fonds européens, "Brimstone" est une œuvre ambitieuse et cruelle dans laquelle Martin Koolhoven infuse toutes ses références ("La Nuit du chasseur" étant évidemment la principale influence du film) quitte à vouloir toutes les caser en un seul scénario, n'évitant ni les longueurs ni les maladresses. On pourra ainsi reprocher au film sa longue durée (2h25) qui donne parfois l'impression que le récit se regarde le nombril et si l'on ne peut qu'être intrigué par la construction de l'ensemble, le mélange que concocte Koolhoven a parfois du mal à prendre, notamment dans sa fin, arrivant comme un cheveu sur la soupe. Saluons tout de même l'audace d'un cinéaste qui n'hésite pas à montrer de nombreuses violences et humiliations faites aux femmes pour dénoncer l'emprise des hommes qui, encore aujourd'hui, se réfugient derrière leur droit de mari ou les textes religieux pour justifier leurs actions violentes. Tourné dans de superbes décors et bénéficiant d'une sacrée mise en scène, "Brimstone" donne parfois l'impression d'avoir le postérieur calé entre deux chaises mais tire souvent le meilleur de lui-même quand il offre à Dakota Fanning un rôle complexe et bouleversant face à un Guy Pearce plus diabolique que jamais dans une prestation glaçante qui prend aux tripes dès sa première apparition, véritable incarnation du Mal que rien ne semble pouvoir arrêter. Western brutal et barbare, "Brimstone" a beau être maladroit, on ne peut que lui admirer son souffle et son ampleur qui méritent qu'on s'y attarde, le film étant plus ambitieux que la plupart des productions actuelles.
4,0
Publiée le 23 avril 2019
On ne peut pas dire que le réal fait dans la dentelle. On rarement vu un méchant aussi pourri, incarné brillamment par un Guy Pierce en pleine forme. Pendant deux-heures et demi, nous avons droit à un déluge de situations atroces qui feraient passer Zola pour un auteur à l'eau de rose. Dakota Fanning y est tout simplement éclatante. On a pas mal gaussé sur le "message" : un peu de condition féminine, et beaucoup de fanatisme religieux, mais je ne pense pas que ce soit un film à message. Si c'était le cas il ne convertirait que les convaincus, alors le réal se contente de montrer et nous offre un mélodrame flamboyant dont on ressort chamboulé. Quelques petites imperfections cependant : on pourra déplorer la conclusion lourde et inutile parce que la coupe était déjà pleine, une certaine confusion au début du second chapitre qui omet de nous préciser qu'il s'agit d'un flash-back, et surtout quelques facilités de scénario qui aurait pu être contournées comme la résurrection de Guy Pierce après sa blessure au bordel ou la façon dont Dakota se libère de ses liens à la fin. Des défauts mineurs ca ça reste du grand cinéma
3,0
Publiée le 28 mars 2017
Un western, Brimstone, vraiment ? Pour les décors, l'importance de la religion et une ambiance générale, sans doute. Mais la sombre histoire qui nous est conté, en quatre chapitres "bibliques" et dans un certain désordre, est celle d'une lutte contre le mal absolu, dans un cheminement qui fait plus penser à un film d'horreur. Un film féministe, Brimstone, vraiment ? C'est certainement la volonté de Martin Koolhoven de montrer comment en un lieu et une époque donnés la gent masculine s'arrogeait tous les droits, celui d'une autorité qui déniait toute liberté aux femmes. C'était dans l'ouest américain, c'est encore vrai, hélas dans nombre de sociétés contemporaines. Ces belles intentions volent cependant en éclat au fur et à mesure que le film progresse multipliant les violences, les souffrances et humiliations faites aux femmes, montrés d'une manière réaliste, dans l'insistance et la surenchère permanentes, au point de se demander s'il n'y a pas une intention malsaine derrière cette accumulation de sévices. Un ratage, Brimstone, vraiment ? Non, malgré ce sadisme éhonté, il y a un scénario, certes inutilement complexifié par sa non linéarité volontaire et qui aurait pu être épuré, mais dont l'écriture est ambitieuse et a des allures de fresque narrative. Et la mise en scène, quand elle évite certaines coquetteries (plans en plongée), ne manque pas d'ampleur, avec une photographie remarquable. Côté interprétation, il y a de quoi être également mitigé : Guy Pearce a un rôle monstrueux, quasi indéfendable, dont il renforce l'aspect outré. En revanche, on est heureux de revoir Carice van Houten, 10 ans après Black Book de Verhoeven, où elle était prodigieuse. Enfin, il faut bien avouer que Dakota Fanning, pas toujours convaincante dans le passé, n'en finit pas de densifier son jeu. Elle réussit en tous cas ici à ne jamais surjouer alors que tout dans sa partition l'invitait à le faire. Un film à voir ou ne pas voir, Brimstone, finalement ? Comme d'habitude, chacun se fera s propre religion. Et Martin Koolhoven, qui est loin d'être un débutant, aura d'une certaine façon réussi son coup avec une audience largement plus étendue que celle à laquelle il était habitué.
4,5
Publiée le 22 février 2017
J'ai vu ce film en avant-première en présence du réalisateur. Eh bien je dois dire que je suis littéralement conquise par Brimstone ! Avec pour rôles principaux Dakota Fanning et Guy Pearce, ce western n'est pas comme ceux que vous êtes habitués à voir, pas d'histoire de cow-boys et de hors la loi, pas d'histoire de vengeance. C'est une histoire de traque, intense j'insiste bien, d'une jeune femme face à un mystérieux prêcheur, dont vous allez assez vite connaître son rapport face à elle, ainsi que ses intentions. Je ne peux en dire plus, mais sachez que ce film porte en lui une véritable violence, autant visuelle que psychologique, non pas gratuite mais qui prend aux tripes et qui fait réaliser la sombre nature de l'être humain. Le rapport à la religion est loin d'être valorisé dans ce film, il montre surtout comment l'humain peut se cacher derrière celle-ci afin de faire tout ce qu'il veut. Cette traque sans répit nous montre aussi le sinistre traitement des femmes à cette époque, considérées comme des objets.
Le scénario se divise en plusieurs chapitres, pas forcément dans le temps chronologique mais on ne s'y perd absolument pas et on comprend vite sa structure. Les acteurs sont fabuleux et dégagent tous une émotion ou une noirceur sans faille. Ma seule déception concerne Kit Harington, son personnage n'est que très peu approfondi et on aurait pu en faire quelque chose de plus poussé.
« Brimstone » vaut vraiment la peine d'être vu.
0,5
Publiée le 23 juin 2020
C'était censé être un western, mystère, thriller qui semblait intéressant. Malheureusement, l'intrigue était le seul mystère de ce film. Un thriller alors ? Pas du tout à moins que vous trouviez que des quantités infinies de violence pour la plupart inutile sont un thriller. Je ne fais généralement pas attention à la violence lorsqu'elle sert un but à l'histoire. Mais dans Brimstone il y en a tellement et tellement que c'est choquant. Le film semble sans fin. L'histoire est simple et aurait pu facilement être racontée en une heure et demie. La variété de la violence était la seule chose surprenante dans ce film. Je trouve les personnages au-dessus de tous dans cette histoire ennuyeuse. Au moment où elle voit le pasteur vous savez que cela se terminera par son meurtre. Au fait, comment s'est-il retrouvé dans cette position et comment diable continue-t-il à la trouver ? Rien n'a de sens. Aucun sens de la vengeance promise ou un sentiment de paix bien mérité après une vie de misère. Ce film vous laissera abusé et ne le regarde pas. Si vous cherchez à vous sentir triste à la fin d'un drame captivant avec un message féministe et une distribution star, allez voir Million Dollar Baby. Si vous voulez de la violence, du sang pour du sang allez voir un Tarantino ce n'est pas génial et je n'aime pas du tout. Mais au moins il a des compétences que Martin Koolhoven n'a pas, il sait parfois raconter une histoire...
3,5
Publiée le 22 avril 2017
Brimstone, un western marquant aussi fascinant que sanglant par le cinéaste néerlandais Koolhoven. Son nouveau film est composé de quatre chapitres spoiler: dans un ordre non chronologique – révélation, exode, genèse, châtiment – et échelonné sur une vingtaine d’années,
c'est à nous de reconstituer les morceaux du puzzle. A chaque acte, spoiler: on a le droit à un cadre, une époque et un ton différent.
Lorsque Liz rencontre le révérend, sa vie bascule et elle doit protéger sa famille à tout prix. Un scénario qui réserve ses péripéties car il faut avoir le cœur bien accroché pour suivre ce western/thriller, d'une violence hallucinante ! En effet, Brimstone s'impose dans lequel le réalisateur nous montre un monde cruel, brutal et sans pitié. Le cinéphile est embarqué par les événements à la fois choquants mais aussi à la fois pervers dans certaines scènes car mentionnons-le, le long-métrage possède une lenteur narrative en maintenant une tension omniprésente dans chaque chapitres, un peu comme le style de Tarantino. C'est cela que dégage Brimstone : une force dramatique ! Un sentiment de malaise s'installe ! La réalisation s'avère très maîtrisée avec son lot de plans qui a le don de séduire. Un excellent casting vient contribuer à la réussite du film ! Avec en tête Guy Pearce, qui s'avère un habitué dans les rôles de vilain - Iron Man 3 et Lawless - mais dans Brimstone, l'acteur est remarquable et terrifiant ! Sans aucun doute sa meilleure prestation à l'écran. Dakota Fanning incarne une femme victime, courageuse spoiler: devenue muette après qu'on lui ait coupé la langue...
Elle s'avère très crédible et souvent la sœur de Elle Fanning pique la vedette au révérend ! Kit Harington - connu par la série Games of Thrones - spoiler: apparaît que dans un seul chapitre, un personnage assez furtif par la suite.
Notons le travail fabuleux de la jeune Emilia Jones ! Une carrière prometteuse pour celle-ci. L'esthétisme ne manque pas, la photographie y est sublime. Pour finir, Brimstone est un western malsain qui se démarque des autres productions actuelles. D'une part, par sa mise en scène intelligente, sa distribution d'acteurs épatante et d'autre part, par son esthétisme implacable et par sa violence inouïe. Une VOSTFR est conseillée !
3,5
Publiée le 23 mars 2017
Le danois Martin Koolhoven signe un western qui, s’il ne révolutionnera pas le genre, sort totalement des ornières dans lequel ce dernier est trop souvent confiné. Plutôt contemplatif sans pour autant être poseur, extrêmement ambitieux et à la limite du prétentieux formellement et du point de vue de la narration, ce « Brimstone » est un objet cinématographique vraiment pas comme les autres. Et lorsqu’il convoque le cinéma gore ou se place à la lisière du fantastique par le biais de la religion, il parachève d’assouvir notre curiosité et de s’asseoir dans les bizarreries intrigantes de l’année.

Et même si celle-ci commence à peine, on est en droit de se demander qui pourra surpasser le personnage du révérend joué par Guy Pearce dans les pires salauds de l’année 2017 sur grand écran. Sadique, illuminé, violent, pervers et sans pitié, le comédien décidément à l’aise partout compose un méchant d’anthologie qui est pour beaucoup dans l’aspect sombre et nihiliste du long-métrage. Face à lui, Dakota Fanning ne démérite pas dans le rôle pas facile d’une muette. Après « American Pastoral » où elle jouait une bègue, la jeune comédienne montre encore une fois l’étendue de son talent. Au cœur du film, leur relation va prendre tout son sens au fil des chapitres.

Car en effet, le fait de découper « Brimstone » en quatre parties est intéressant tant elles ont un rôle bien particulier et distinct dans l’articulation du récit. Mais de ne pas les mettre dans l’ordre chronologique n’est qu’une facétie de montage qui apporte certes une certaine originalité à la narration (un peu comme « Memento » déjà avec Guy Pearce). Au lieu de se concentrer sur le suspense d’une course-poursuite et d’une vengeance, la manière dont est découpé le film focalise plus le spectateur sur les raisons et les motivations du révérend envers le personnage de Dakota Fanning. Koolhoven soigne d’autant plus sa mise en scène que chaque partie est sublimement filmée, entre cadrages particuliers et majestueux plans larges tirant profit des grands espaces, mais que chacune dispose également d’une esthétique discrètement différente des autres, due aux différents lieux de l’action et à la photographie.

Cependant, s’il est un réalisateur à suivre, le monsieur dont c’est le premier long-métrage a du mal à couper dans la matière qu’il a filmée. Les près de de deux heures et demie que durent « Brimstone » sont trop longues et le film manque parfois de rythme. On pourra également lui reprocher parfois la complaisance avec laquelle il filme la violence et la déviance humaine même s’il s’absout en stigmatisant les dérives de extrémisme religieux. Certaines scènes sont vraiment insoutenables mais confèrent à cette œuvre encore plus de singularité. Un western formellement magnifique, toujours surprenant mais qui a le défaut de ses qualités en n’ayant pas de limites.
4,5
Publiée le 4 novembre 2017
Brimstone est un western gothique franco-néerlandais interdit aux moins de seize ans et d’une durée de deux heures trente. Séparé par des chapitres en sens chronologiques aléatoires, il raconte la fuite d’une jeune fille traquée par un prêcheur prédateur violent et sans scrupule. D’une violence rare au cinéma, Brimstone n’en est pourtant pas une boucherie. Bien au contraire, à travers les années, le film instaure un climat de pression pour le spectateur en nous montrant la vengeance d’une femme suite à toutes les persécutions qu’elle a dû faire face par le passé. Au-delà des décors et des costumes d’un esthétisme précis, ils appuient le sentiment glaçant de l’ensemble. Douloureux, sadique, choquant, dérangeant, Brimstone est aussi d’une beauté à couper le souffle tout en nous faisant réfléchir sur l’enrôlement religieux.
D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
5,0
Publiée le 12 juin 2017
Un film impitoyable qui se déroule en marche arrière. Guy Pearce signe une prestation puissamment diabolique. L'univers et les acteurs sont parfaits. Il y a évidemment des surprises et des assassinats longs, cruels, injustes, de survie. Un western rare où le personnage principal, l'héroïne, est une très jeune femme. On appréciera la mise en scène et les quelques légères références au "Tout n'est pas perdu". Car dans beaucoup de situation dramatiques, un personnage apparaît spoiler: La prostituée maternelle, la prostituée sororale à la langue coupée, le cowboy premier amour campé par Kit Harrington
... Je trouve le film incroyablement brillant dans son écriture, sa mise en scène et dans l'introduction des personnages où il est montré subtilement le vol d'une vie et la traque d'une âme. Un chef sombre d'oeuvre !
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