3,5
Publiée le 22 juillet 2018
Acteur, scénariste et réalisateur hollandais, Martin Koolhoven jouit d'une certaine reconnaissance critique dans son pays. En 1999, le Dutch Festival d'Utrecht le consacre ainsi que son actrice Carice van Houten pour son film "Suzy Q". Mais le succès commercial se fait attendre. Ce n'est qu'en 2005 que "Schnitzel Paradise", film antiraciste lui attire les faveurs du public. Il enchaîne rapidement trois films qui sont autant de succès nationaux. Ayant fondé sa propre société de production (N 279 Entertainment), il sort des sentiers battus en proposant un western violent inspiré de "La nuit du chasseur" de Charles Laughton (1955). Guy Pearce arrivé sur le projet par l'intermédiaire de Carice van Houten sa nouvelle compagne, endosse à son tour l'habit du pasteur criminel dont la figure émaciée finit pas se confondre avec celle du malin. Divisée en quatre parties (Révélation, Exode, Genèse et Châtiment) narrant l'histoire à rebours, le film écrit par Kooolhoven se concentre sur les déviances sexuelles d'un pasteur devenu criminel alors que chez Laughton il s'agissait plus prosaïquement d'un brigand ayant troqué les habits d'ecclésiastique afin de commettre plus aisément ses méfaits davantage orientés vers le lucre. Depuis les années 50, les scandales liés à la sexualité n'ont pas épargné l'église et "Brimstone" s'inscrit dans ce contexte. Plus violent, plus dérangeant aussi, le film de Koolhoven très sobre visuellement touche sans doute davantage aux tripes mais il perd en revanche toute la poésie qui prenait corps à partir de l'odyssée des enfants d'une des victimes (Shelley Winters) du révérend Harry Powell (Robert Mitchum), le long de la rivière qu'ils empruntent pour fuir le prédateur à leurs trousses. Le réalisateur ayant sans doute très tôt compris qu'il ne pourrait approcher la magie du chef d'œuvre unique de Laughton a choisi de s'engouffrer dans le registre plus facile de la surenchère horrifique en demandant à Guy Pearce de l'aider à brosser une image du mal mémorable. Le pari est réussi, Pearce acteur protéiforme qui peut parfois offrir une gueule d'ange est ici d'une sauvagerie froide et terrifiante. Si l'on peut regretter que Koolhoven n'ait pas tenté de gravir la montagne qui lui faisait face, on peut aussi lui reconnaitre une certaine humilité.
3,0
Publiée le 24 mars 2017
Ce n'est que dans les derniers instants que les premières images (réitérées, complétées) prennent leur sens... Une voix féminine en "off" nous parle d'une autre femme, "au siècle dernier" - il s'agit de la fin du 19e siècle. "Brimstone" ("Soufre", en français) est un film haletant, très réaliste, très violent (au propre, comme au figuré, ce qui justifie amplement l'interdiction en salles aux moins de 16 ans). Le fond de l'histoire (que l'on découvre à rebours - installant une dramaturgie éclairante sur les enjeux en cours) se situe quelque part entre les Atrides et les pages les moins convenables de l'Ancien Testament - mais la scène est dans les grands espaces de l'Ouest américain, avec des protagonistes hauts en couleur : un prédicateur quaker dévoyé, en disciple de Loth - croisé avec le sinistre héros de "La Nuit du Chasseur" (Guy Pearce - excellent en incarnation de la dépravation en particulier, et du mal en général) et une jeune handicapée (privée de langue) victime d'une destinée écrasante (Dakota Fanning, spoiler: alias "Joanna"/"Liz"
) en personnages majeurs, engagés dans une poursuite impitoyable pour le premier, et donc à une résistance désespérée, puis une fuite éperdue, pour la deuxième.
La photo est fort réussie (les paysages étant... européens), les figures bien campées, la mise en scène (d'un Danois, Martin Koolhoven) à la hauteur, mais... ce faux western-fleuve (presque 2 h 30) pâtit de nombreuses longueurs, et même (ce qui est plus gênant) de complaisance répétée dans le sordide... "Pas mal" à la clé - seulement.
4,5
Publiée le 26 mars 2017
Voilà un excellent film dramatique.
C'est assez violent et un peu long certes mais quelle histoire terrible !!!
C'est vraiment inquiétant et prenant.
4,0
Publiée le 2 janvier 2018
Un très bon film. Un excellent western. Kit Harrington incarne avec brio un cow-boy. Guy Pearce interprète un terrifiant prête.
1,0
Publiée le 31 mars 2017
Mais qu'est-ce qu'on s'ennuie... ouh la la. Une histoire sans queue (enfin presque...) ni tête qui nous enfonce dans l'exagération et le machisme du far-west. C'est long long long et franchement mauvais. Quelques jolis paysages mais c'est bien maigre
4,0
Publiée le 1 avril 2017
Vu un peu par hasard, je suis allé voir "Brimstone" essentiellement pour le retour de Dakota Fanning dans un rôle principal (en effet, on a tendance à plus identifier sa petite sœur, Elle, sur nos écrans). Et quelle surprise ! Je ne m'attendais absolument pas à un tel résultat car "Brimstone" se revendique comme étant un western, mais n'étant personnellement pas fan de ce genre, je peux affirmer que ce n'est qu'une surface et que le film se révèle bien plus complexe et imprévisible que toutes les aventures au Far-West qu'on a pu voir au cinéma ces dernières années ! Confusion des genres, interprétations saisissantes, un scénario surprenant, une violence et des thématiques qui font écho à notre société actuelle, la première réalisation internationale du hollandais Martin Koolhoven est une réussite qui se manifeste essentiellement par l'originalité de son montage. En effet, il nous désoriente, nous questionne et bouscule toute prévisibilité ! Cette répartition en quatre segments permet également de creuser le passé et de complexifier la personnalité des personnages. Le scénario est fort par la qualité de sa mise en scène mais à la fois extrêmement violent et dur, au point où on se questionne sur le rôle de la femme et de la religion dans notre quotidien. Ici, les paroles de la Bible sont interprétées à toutes les sauces donnant à l'homme le droit de considérer la femme comme un objet qui se doit d'obéir sans rétorquer. Il y a des scènes très difficiles, voire insupportables par leur violence, qui font écho à des faits de nos jours. L'histoire est un cauchemar qui nous plonge dans des abysses psychologiques profondes, à la limite de l'horrifique. On comprend bien vite que le Far-West n'est qu'un décor et que l'histoire qui s'y déroule est des plus affreuses et des plus dramatiques... Guy Pearce et Dakota Fanning forment un duo incroyable et ils signent tout deux une interprétation bluffante. Pearce campe le rôle d'un prêtre aux pulsions vives et dangereuses tandis que Fanning joue le rôle d'une jeune mère muette aidant les femmes de son village à accoucher. A noter également l'incroyable interprétation de la toute jeune Emilia Jones et les rôles plus petits mais néanmoins cruciaux de Carice Van Houten et Kit Harington. Les personnages sont ambigus et très bien construit et nous surprennent jusqu'à la scène finale. Certes, le film est long mais l'intensité du montage et du scénario nous pousse à tenir pour voir jusqu'où la violence du film peut s'étendre...
4,5
Publiée le 28 avril 2019
Western crépusculaire doté d'un scénario particulièrement bien écrit et qui réserve de belles surprises, "Brimstone" marque clairement les esprits et s'impose comme étant l'une des plus belle réussite que le genre a connu ces dernières années. D'autant que la mise en scène de Martin Koolhoven propose des plans d'une très grande beauté, que la photographie est magnifique et que nous avons le droit à un casting absolument magistral, notamment en ce qui concerne Dakota Fanning et Emilia Jones qui s'avèrent bien touchantes dans leurs interprétations. Et que dire de Guy Pierce qui impressionne dans le rôle d'un révérend malsain qui n'est pas sans rappeler celui de Robert Mitchum dans "La Nuit du Chasseur". Un très grand film qui prouve que le western est loin d'être mort et enterré.
4,0
Publiée le 28 mars 2017
Un beau western sans nul doute, les danois créent un renouveau du genre.....Le bémol, c'est la durée du film, et j'avoue qu'entre les 90 minutes et les 120 j'ai regardé trois fois ma montre........Pour le reste je serais dithyrambique sur la musique, les vingt dernières minutes sont envoûtantes, sur le scénario qui quoique lent sème un peu la piste par des flash blacks indéchiffrables, sur la beauté de certains plans, un peu plus aurait été jubilatoire, et sur trois ou quatre scènes dont l'originalité est indéniable spoiler: (le viol sous témoin mineure , les toilettes, etc....., ).
...En plus les acteurs sont beaux ou belles, très expressifs et quoi qu’inconnus plein de charisme,.. Bon il faut avouer que le pasteur est un vrai psychopathe, et qu'il ne faudrait pas généraliser cette histoire à tout le clergé du 19ème siècle....Attention aussi quelques scènes gore qui peuvent choquer (mais elles sont courtes).....Voilà les sensations à la sorties de ce film qui dans le genre western est tout à fait intéressant....Je conseille
4,5
Publiée le 1 avril 2017
(...) Parce que le réalisateur s'est posé les bonnes questions à la base, on obtient un western qui est très européen dans son approche visuelle et thématique mais aussi très américain dans son imagerie. Respectueux de ses aînés (au lieu de les prendre de haut comme n'importe quel auteur se croyant supérieur au genre qu'il investit), Koolhoven garde un ton et une identité bien néerlandaise, creusant des thèmes chers aux cinéastes de ce pays (rapport à la religion, traitement des scènes de sexe, questionnements philosophiques sur la place de la femme, recherche d'un certain naturalisme) tout en sachant créer des images répondant aux canons du genre. Un grand écart complexe, dangereux, mais qui fonctionne à plein régime grâce à la maîtrise d'un cinéaste qui s'impose pour moi comme majeur au vu des évidentes qualités du film. C'est ainsi que l'on retrouve un Far West réellement sauvage, à la reconstitution minutieuse et magnifique (enfin, façon de parler car les costumes, les décors et les maquillages sont plus crades qu'autre chose), filmé dans des lumières parfois crépusculaires, avec peu de grands panoramiques sur les paysages (ce qui n'empêche pas le film de comporter quelques plans élégiaques et parfois contemplatifs), peu de mouvements d'appareil mais il compte aussi quelques images iconiques, sublimes, cadrées à la perfection et évoquant tout un pan du genre. Et c'est ce qui, pour moi, en fait un grand représentant du genre. (...) Dans son approche très européenne du genre, il y a bien sûr le traitement de la violence. S'attachant à traiter les conséquences de la violence plutôt que sa représentation, "Brimstone" ne lésine certes pas sur les effets gore (parfois un peu gratuits) mais il laisse souvent les moments les plus violents hors champ et il s'attache plutôt à monter l'après que le pendant. D'ailleurs, la plupart des moments les plus insoutenables, ce n'est pas tant les explosions de violence, mais plutôt ce qui précède voire certaines paroles ou certains actes plus "anodins". Résolument dérangeant, le film s'attache à se monter aussi viscéral que cérébral, prenant aux tripes régulièrement tout en n'hésitant pas à stimuler notre cerveau. En cela, Koolhoven se rapproche grandement du plus célèbre des cinéastes hollandais : Paul Verhoeven. Il y a indéniablement des similitudes entre le style des deux hommes, tant au niveau de la mise en scène que des thématiques. En définitive, un grand film, loin d'être aimable et accrocheur (difficile de dire qu'il s'agit d'un de mes films préférés ou bien d'un classique instantané) mais qui est surtout très dense, justifiant sans peine sa durée pouvant sembler excessive (les 2h20 passent assez vite pour peu qu'on se laisse embarquer), éprouvant, viscéral dans sa mise en scène, sachant user à bon escient de ses effets chocs ou bien des rebondissements narratifs, un film qui à coup sûr vous laissera une trace une fois les lumières revenues dans la salle. La critique complète sur
4,0
Publiée le 29 juin 2024
Un western brutal et tendu, d’une grande beauté visuelle, qui dresse l’éprouvant chemin de croix de la taiseuse mais lumineuse Dakota Fanning tentant d’échapper à son terrifiant bourreau, le fanatique religieux incarné par l'excellent Guy Pearce.
1,0
Publiée le 25 février 2017
Une avalanche d'horreur et de violence gratuite, voilà ce qui me vient à l'esprit pour évoquer BrimsTone. Pendant près de 2h30, ce western nous plonge dans la vie (au combien atroce) d'une jeune femme, en alternant passé, présent et même futur. Dès l'entame le film est sombre et très violent, tout en restant supportable car "justifié". Mais peu à peu, cette violence prend l'ascendant. Si bien qu'il ne se passe plus rien d'autre! Chaque plan, chaque scène comporte son lot de torture, d'humiliation ou de cruauté. Ainsi on fini par se désintéresser du film, on reste sur son siège à attendre la fin, en espérant ne serait-ce qu'une lueur d'espoir qui n'arrivera jamais. Pour finir, ce qui n'aide en rien le film, c'est son manque criant d'originalité! Ici, rien de plus que la classique lutte du bien contre le mal (plus manichéenne que jamais d'ailleurs). Sorte d'ersatz de La nuit du Chasseur, aux personnages sans âmes, sans personnalité, sans passion.
3,5
Publiée le 27 mars 2017
Western sombre à souhait orienté polar intrigue où tout se dévoile au fil de l'eau sur fond de "survival" personnel, original. Prestations de haut vol pour l'ensemble, dommage que les décors soient assez minimalistes.
Un film qui ne se raconte pas tellement riches en événements. Mention spéciale à Pearce ! A découvrir 3.5/5 !!!
4,0
Publiée le 6 novembre 2019
La violence du western couplée avec le suspens angoissant du thriller. Un bon mélange surtout lorsqu'il est bien maîtrisé comme c'est le cas ici. Avec de vagues airs d'une "Nuit du chasseur" de Charles Laughton, "Brimstone" déroule une intrigue sombre où l'obscurantisme religieux côtoie la pure folie humaine. Dans le rôle du révérend, Guy Pierce n'a d'ailleurs rien à envier à Robert Mitchum et l'acteur incarne parfaitement la Menace. Le film bouscule par la psychologie tourmentée de ses personnages mais aussi par sa violence crue et explicite. Martin Koolhoven orchestre tout cela de main de maître pour un rendu sombre, pensant, lent (mais captivant). Un très bon western.
5,0
Publiée le 30 mars 2018
Un film terrible, intense et puissant, sublime et dégueulasse. Un western sombre et crépusculaire dans lequel brillent Dakota Fanning et un Guy Pearce parfait en formidable pourriture. Indescriptible.
4,0
Publiée le 28 mars 2017
Ce thriller fait peur et met extrêmement mal à l’aise les spectateurs qui entrent dans son jeu. Il est tout sauf anodin et à moins d’être attiré par ses mauvais cotés il est impossible d’avoir envi de le revoir rapidement. La mise en scène est belle, le scénario intelligent et le montage exceptionnel. Intervertir les 4 épisodes demandait du courage car cela ne rend pas Brimstone facile à suivre par tout le monde, on doit avoir du cinéma derrière soi. De plus, il faut sublimer le coté exhibitionniste des violences pour comprendre ce que Koolhoven à voulu transmettre comme message, beaucoup ne pourront pas. C’est dommage, car par delà ses nombreux défauts (complaisance, sadisme, caricatures) l’émotion est présente tant le personnage féminin de Liz est touchant, plus souvent d’ailleurs en deçà de la réalité compte tenu de l’endroit et de l’époque. Un spectacle dur mais difficilement oubliable.
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