Mais qu'est-ce que c'est que ce (mauvais) film ? Qu'est-il arrivé au Baumbach que l'on aimait, qui nous charmait comme un petit Woody Allen dans ses œuvres précédentes ? Pire, qu'est-il arrivé à la critique qui se laisse convaincre par un "machin" aussi bancal, prétentieux, vide ? "Mistress America" cumule les erreurs et les maladresses, et réussit - assez remarquablement - à nous faire mourir d'ennui devant le ressassement stérile des mêmes situations, conflits, états d'âme, etc. et à nous rendre fous de rage devant des personnages assez haïssables que le réalisateur semble quant à lui, trouver aimables ! Ce microcosme prétentieux et chiant de pseudo intellectuels fainéants, laids, méchants et pusillanimes, on l'a vu mille fois, et bien mieux filmé, mis en scène, dirigé : tiens, n'importe quel épisode, même le plus mal fagoté, de "Girls" nous parle plus justement de "ces gens-là" que ce "Mistress America" catastrophique ! Le pire est quand même atteint avec l'interminable visite à "l'ex-" pour aller chercher un financement, où Baumbach veut visiblement faire du Howard Hawks ("This Girl Friday", "Bringing Up Baby" pour ceux qui voudraient des références, et des chefs d’œuvre à voir et revoir) et ne nous livre qu'un enchaînement de scènes pitoyables et fausses, sans dynamique ni drôlerie, dignes du théâtre de boulevard parisien de la plus basse essence : terrible ! Quant à la réconciliation finale, histoire de terminer sur une note douce-amère réconciliatrice, elle est d'une lâcheté confondante, et achève de prouver que Baumbach n'est qu'un nain, artistiquement parlant, et que le comparer à Woody a été un contresens absolu, tant manquent ici et profondeur thématique et ambigüité des personnages ! Le pire est qu'à la fin de "Mistress America", on ne peut plus voir Greta Gerwig en peinture !