Avec ce quatrième opus, Michel Munz et Gérard Bitton ont voulu proposer quelque chose de nouveau compte tenu du fait qu'ils avaient éprouvé un sentiment de routine sur La Vérité si je mens ! 3. Ils confient : "Avec la production, nous avons réfléchi à la suite de l’aventure et c’est ainsi que l’idée du « prequel » a vu le jour. Les américains le font beaucoup et La Vérité si je mens s’y prêtait assez bien, d’autant que l’époque où nous avions imaginé le tout premier film remonte justement à ces années 80 dans lesquelles se déroule l’histoire du numéro 4… C’est en 1983 que j’ai rencontré certains personnages qui nous ont inspiré Dov, Serge, Yvan, Patrick et les autres… C’est toute cette nostalgie qui, paradoxalement, nous a inspiré ce film beaucoup plus jeune."
Si Michel Munz et Gérard Bitton étaient coproducteurs et scénaristes sur les précédents opus, ils sont désormais aussi les réalisateurs de La Vérité si je mens ! Les débuts. Le second explique : "Cela faisait longtemps que nous y pensions et nous avions réalisé de notre côté d’autres films comme Ah ! Si j'étais riche ou Erreur de la banque en votre faveur. Cependant, comme Thomas Gilou a parfaitement fait les choses sur les 3 premiers films, la question ne se posait pas… Mais là, nous avions une légitimité : l’histoire partait de zéro avec d’autres acteurs". Le premier poursuit : "Notre intimité avec les personnages et l’époque nous permettait de nous approprier complètement l’aspect visuel du film. Nous nous sommes impliqués totalement dans ce projet : j’ai même composé la musique du film !"
Avec la chef décoratrice Laure Lepelley-Monbillard et la chef costumière Emmanuelle Youchnovski, Michel Munz et Gérard Bitton ont cherché à ne pas succomber au piège de la reconstitution historique. Les réalisateurs précisent : "Il ne fallait pas plomber les choses avec un visuel trop marqué ou appuyé. Ça n’empêche pas d’être le plus juste possible à l’écran avec les codes des années 80, pour éviter tout anachronisme. Nous avons par exemple demandé à Jérôme Alméras, le chef opérateur, de travailler sur une ambiance très actuelle… Au bout du compte, nous sommes les réalisateurs du film mais le terme américain de « director » nous convient mieux car pour nous, faire ce film a consister à diriger une équipe dans laquelle chacun avait une place et un rôle essentiels…"
Les trois premiers films La Vérité si je mens ont été très lucratifs, puisque le premier volet (1997) a réalisé 4.9 millions d'entrées sur le sol français, le second (2001) 7.8 et le troisième (2011) 4.6. Si l'on s'en tient aux sorties salles en France, les trois films ont été vus par environ 17 millions de spectateurs. La Vérité si je mens ! 2 a d'ailleurs été le troisième plus gros succès sur l'Hexagone de l'année 2001, derrière Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain (8.6 millions d'entrées) et Harry Potter à l’école des sorciers (9.5 millions).
Le casting a duré plus d'un an et Michel Munz et Gérard Bitton ont vu énormément de jeunes acteurs. Beaucoup étaient des sortes de clones de Serge, Patrick, Dov et Yvan, mais les cinéastes ne voulaient pas d’imitateurs : ils cherchaient au contraire des comédiens qui puissent s’inscrire dans une sorte de filiation avec les personnages qu’ils devaient incarner. Anecdote amusante, Michel Munz et Gérard Bitton ont d'abord fait venir Mickael Lumière pour le rôle de Patrick mais l'ont finalement choisi pour celui de Dov !
"Nous trouvions qu’il était intéressant mais qu’il ne correspondait pas au personnage. En revanche, son attitude, sa belle gueule collaient parfaitement avec la manière dont nous imaginions Dov jeune homme, assez proche de ce que dégageait Vincent Elbaz... Mickaël est donc revenu pour un autre essai et il est arrivé avec un oeil au beurre noir. La veille en boîte de nuit, il s’était battu avec un type dont la copine était venue le brancher sans lui dire qu’elle avait un copain ! Nous nous sommes dits : « ok, c’est Dov » !", se rappellent-t-ils.
Vincent Elbaz, à l'affiche de la La vérité si je mens et La Vérité si je mens ! 3 (il a été remplacé par Gad Elmaleh dans le second volet), avait proposé à Michel Munz et Gérard Bitton de jouer le père de Dov, mais comme le personnage est orphelin, la chose n'a pas été possible.
Si La Vérité si je mens ! Les débuts est évidemment une comédie, comme ses trois prédécesseurs, il se dégage en parallèle un vrai sentiment de tendresse nostalgique. Cela tient surtout aux années 80 qui ont été la dernière décennie de l’insouciance pour beaucoup de gens. Michel Munz et Gérard Bitton expliquent : "Pour nous, c’était à la fois un avantage et un inconvénient car nous voulions éviter de tomber dans le cliché des musiques que l’on entend partout aujourd’hui. Il fallait trouver quelque chose de plus intime, de plus sincère… Et puis en écrivant, nous avons découvert qu’il y avait un nombre incalculable de choses de ces années-là qui n’existaient plus aujourd’hui et d’autres très actuelles qui étaient alors inconnues ! Rien que le téléphone portable…"
Dans La Vérité si je mens ! Les débuts, Gilbert Melki joue Henri Abitbol, qui n'est autre que le père de Patrick, le personnage qu’il interprétait dans les trois premiers films ! Il a donc été le seul des acteurs des longs métrages précédents qui a été sollicité pour ce prequel. Les réalisateurs confient : "C’était là dès l’écriture du scénario. Nous voulions qu’il y ait un passage de relais, cette sorte de filiation que nous avons déjà évoquée. Gilbert a tout de suite été partant et je crois que ça a aidé Yohan d’être confronté à lui. Alors il y avait un côté un peu abyssal pour Gilbert de jouer le père de son propre personnage et je vous avoue que nous avions des doutes, non pas au sujet de son talent, évidemment, mais nous avions une petite crainte qu’il rappelle trop le Patrick Abitbol de La Vérité si je mens 1, 2 et 3 or il est parvenu à se métamorphoser pour incarner parfaitement le papa de Patrick, tel que nous l’imaginions."