L’idée du film vient d’un scandale révélé il y a quelques années en République Tchèque : le ministère de l’Intérieur possédait une liste d’athlètes tchèques impliqués dans un programme de dopage en vue des Jeux Olympiques de 1984. La réalisatrice a vu dans ce fait d’actualité une occasion de marier une histoire sportive avec un cadre qui l’a toujours intéressée, celui de la dictature communiste et de la lutte pour les droits de l’homme dans ce contexte si difficile.
Le film porte à l’écran une triste réalité : le gouvernement communiste de l’époque était l’instigateur d’un programme de dopage qui s’est avéré extrêmement dangereux pour la santé des athlètes, d’autant plus que ceux qui ne voulaient pas y prendre part se voyaient refuser l’opportunité de représenter leur pays pour les Jeux Olympiques. "En 1985, le Ministère de la santé initia secrètement l’Institut National de la Santé : des athlètes se voyaient offrir le « traitement spécial » qui leur valait également la signature de leur contrat. S’ils refusaient, les entraîneurs et représentants du parti communiste pouvaient les exclure des compétitions", explique Andréa Sedlackova.
Pour la mère du personnage principal (Anna Geislerová) devenir une grande sportive, dopée ou pas, permettrait à sa fille et à elle-même de franchir le « rideau de fer », de fuir le régime dictatorial, ce que beaucoup ont cherché à faire. Cette dimension du scénario fait écho à l’histoire personnelle de la réalisatrice et scénariste Andrea Sedláčková, qui a quitté son pays en 1988 pour fuir la censure imposée aux artistes. Elle s’est installée en France et a obtenu une place à la prestigieuse FEMIS. Elle y réside encore aujourd’hui.
Le film a été sélectionné pour représenter son pays aux Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger.
Sur la ligne a bénéficié de subventions de la télévision tchèque, mais seulement après trois ans de négociations. La raison de ce délai est la présence d'une ancienne lanceuse de poids, Helena Fibingerová, au conseil d'administration. Cette dernière, soupçonnée de dopage, s'est donc opposée au financement du film.
Le casting de l'actrice principale a été compliqué, car il fallait quelqu'un capable de courir comme une athlète et de tenir pendant les scènes d'entraînement et de compétition. Lors du premier casting, l'entraîneur a fait comprendre à la comédienne choisie qu'elle ne pouvait pas garder le rôle car "elle ne savait pas courir". Après une démarche auprès de sportifs professionnels qui auraient pu être des acteurs potentiels, la réalisatrice s'est décidée à choisir Judit Bardos, qui a commencé à s'entraîner un an avant le tournage. Elle a perdu plus de dix kilos pour le film !