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    Une seconde mère
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Une seconde mère" et de son tournage !

    Genèse du projet : paradoxe brésilien

    La cinéaste Anna Muylaert a débuté l'écriture du scénario lorsqu'elle est devenue maman, il y a vingt ans. C'est là qu'elle a pris conscience que la plupart des femmes au Brésil engagent des nounous pour s'occuper de leurs enfants tandis qu'elles travaillent. Or, ces nounous ont elles-mêmes des enfants qu'elles ne peuvent élever. Cette situation récurrente au Brésil met en évidence le paradoxe de l'éducation qui règne dans le pays. "Ce paradoxe social m’est apparu comme l’un des plus frappants au Brésil car ce sont toujours les enfants qui en sont les grands perdants tant du côté des patrons que des nounous. En fait, il y a un problème majeur dans le fondement même de notre société : l’éducation. Celle-ci peut-elle réellement exister sans affection ? Cette affection peut-elle s’acheter ? Et, si oui, à quel prix ?", explique Anna Muylaert.

    Un scénario qui évolue avec l'actualité

    Anna Muylaert a beaucoup modifié son scénario au fil des années. D'abord concentrée sur la relation employeur/nounou et ce dans un style plutôt imaginaire, elle adopta par la suite un style plus réaliste, sans pour autant tomber dans les clichés. Puis, en écho à la situation politique du pays, alors en pleine mutation, elle choisit de mettre en exergue les changements notables de la société brésilienne. La réalisatrice avance : "En 2013, au moment où le film entrait en production, je me suis finalement rassise à mon bureau et j’ai réécrit le scénario de manière à rendre compte des changements et des débats intervenus dans la société brésilienne. Au lieu d’être seulement gentille et malchanceuse, et donc un peu cliché, la fille de la nounou était dotée désormais d’une personnalité suffisamment forte et noble pour affronter les conventions sociales en vigueur et ainsi tourner le dos à un passé colonial."

    Un travail de longue haleine

    La participation de la comédienne Regina Casé au tournage n'a pas été chose facile. Pourtant, elle et la réalisatrice ont parlé du rôle pendant cinq ans avant de passer à l'action. Elles avaient chacune un grand désir de travailler ensemble. Compte tenu de sa grande notoriété et de son emploi du temps très chargé, Regina n'a pu se libérer qu'une semaine avant le tournage. Anna Muylaert a donc décidé de mettre directement les actrices en situation : "Je les ai réunies, elle et Helena Albergaria (qui joue Edna), une après-midi entière pendant trois heures et je leur ai demandé de faire un gâteau, de le cuire et ensuite de nettoyer la cuisine. Je trouvais que c’était le meilleur moyen de préparer leurs rôles et de voir ce qu’elles pouvaient apporter d’elles-mêmes aux personnages."

    Improvisation libre

    Bien que Regina Casé connaisse son texte par coeur, elle a choisi de le jouer en utilisant ses propres mots à chaque fois, ce qui n'a pas dérangé la réalisatrice Anna Muylaert, bien au contraire : "Elle improvisait tout en restant très proche du scénario."

    Tournage express

    Le tournage a duré un mois. Regina Casé n'avait que très peu de temps disponible. Pourtant, sa présence a donné au film une toute autre dimension, sa célébrité étant susceptible d'attirer un public plus large.

    Un travail très en amont

    Avant de tourner, Anna Muylaert a pour habitude d'avoir chaque scène en tête. La cinéaste fait même des maquettes qu'elle appelle "demofilmes" afin de présenter une esquisse de son projet : "Concrètement, avant de démarrer un tournage où je sais que nous serons au moins une soixantaine de personnes chaque jour sur le plateau, je filme en vidéo chaque plan dans les décors même de l’action avec l’aide des comédiens et d’un seul assistant. Cela me prend une journée, c’est un travail rapide et spontané, mais je sais ensuite quelle sera la forme définitive du film."

    Brésil d'hier et d'aujourd'hui

    Val et Jessica incarnent deux générations différentes au Brésil. La première respecte les traditions anciennes et accepte d'être considérée comme une "citoyenne de seconde classe" comme lui reproche sa fille. Jessica elle, est plus libre, assume ses opinions et revendique son statut de citoyenne plutôt que de le subir. Ces deux femmes sont donc le reflet d'un Brésil en pleine mutation, une personnification assumée et voulue par la réalisatrice Anna Muylaert.

    Alchimie

    Regina Casé et Camila Mardila ne se connaissaient pas avant le tournage : "Je les ai installées de chaque côté d’un grand drap noir et je leur ai proposé de retracer ensemble les dix ans au cours desquelles Val n’a pas vu sa fille : une sorte de conversation imaginaire qui allait ensuite enrichir leurs personnages. J’avais écrit une trame qui servait de base à l’exercice, ensuite j’allais et venais entre elles deux leur demandant à chaque fois de réagir et de rebondir. À la fin de cette journée, quand j’ai enlevé le drap, elles sont tombées dans les bras l’une de l’autre. Leur complicité se retrouve à l’image", explique Anna Muylaert.

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