Les ailes de Johnny May : les secrets du tournage

Johnny May est né d’une mère inuit et d’un père "blanc" de Manitoba, une région du Canada. La passion pour le pilotage lui vient très jeune et il obtient son diplôme de pilotage à l’âge de 16 ans. May fut le premier pilote inuit à survoler des espaces jamais cartographiés. Avec plus de 34 000 heures de vol à son compteur (soit 4 années entières, jours et nuits) en 51 ans de carrière, May est devenu un héros pour sa communauté du Nunavik (territoire du Nord du Québec). Qu’il s’agisse de transporter des vivres dans des villages isolés ou de sauver des vies perdues au milieu de la toundra (dont les températures avoisinent les -30 une grande partie de l’année), Johnny May ne comptait pas ses heures de vols et répondait toujours présent (à cause d'une mission, il est d’ailleurs arrivé à son mariage avec 4h de retard).

C’est à la fin des années 90, lorsqu’un producteur indépendant se rend au Nunavik, que le projet d’un film autour de Johnny May voit le jour. Des années plus tard, le producteur est engagé à l’Office National du film du Canada et lance son idée qui prend vie en 2008. Alors que la production devait durer 2 ans, des problèmes de financements, de technologies et des différents entre les producteurs canadiens et français retardèrent le tournage de deux années supplémentaires.

Convaincre Johnny May de faire un film à propos de sa vie ne fut pas une chose facile. En effet, pour le pilote chevronné très modeste, être un expert de l’aviation n’a rien d’un talent, ce n’est que le résultat d’années de pratique. Pour autant, ce bref passage devant la caméra reste un bon souvenir pour May, mis à part le fait de devoir refaire les prises plusieurs fois pour satisfaire le réalisateur Marc Fafard.