Déjà la onzième adaptation d'un roman de Nicholas Sparks ! Devenu également producteur, l'auteur de "N'oublie Jamais" ou d'"Un Havre de Paix" semble vouloir s'imposer comme le pape de la romance tire-larmes en déclinant la recette qui a fait son succès à l'infini. Néanmoins, avec "The Choice", la formule magique commence tout de même à montrer de sérieux signes de fatigue tant on n'arrive plus vraiment à voir ce qui distingue un film d'un autre...
Au fur et à mesure de ses romans (et donc adaptations), Sparks a crée une espèce de dimension parallèle un brin déviante où tous ses personnages du sud des États-Unis sont beaux à s'en faire virvolter la mâchoire, n'ont apparemment aucun souci financier (quand ils en ont, cela reste très secondaire) et ne peuvent faire le moindre le pas sans qu'une musique pop-sirupeuse se déclenche pour traduire leur état émotionnel. Car dans cet univers, il n'y a qu'une seule préoccupation qui importe : l'amour, il n'y a que ça, trouver son âme soeur et vivre ensuite plein de drames terribles pour faire verser toutes les larmes de nos petits corps à nous, pauvres spectateurs vivant dans notre morne et grise réalité...
Ici, une jeune interne en médecine en couple avec un médecin lui-même fils de médecin, tombe amoureuse de son voisin vétérinaire lui-même fils de vétérinaire (ah, on vous avait prévenu que c'est un univers de dingo, hein !). Comme elle est déjà avec son beau docteur incarné par Tom Welling (oui, Tom Welling, qu'un directeur de casting a eu l'idée saugrenue de rappeler...), la jeune femme (Teresa Palmer) va devoir choisir entre lui et son mannequin de voisin vétérinaire (Benjamin Walker), un type sans réelle attache sentimentale (enfin, il y a Alexandra Daddario qui lui court après sous forme de vieil amour du lycée mais il s'en fiche, une vraie vie de chien, ce pauvre homme..) et qui a méchamment flashé sur elle. Les deux tourtereaux vont donc se tourner autour pendant une bonne partie du film en blaguant et en se lançant des regards langoureux qui en disent bien plus que leurs mots. D'ailleurs, ce sera les meilleurs moments de "The Choice" car, quoi qu'on en dise, Sparks a un réel talent pour retranscrire les premiers instants amoureux à travers des dialogues et situations qui font souvent mouche tout comme l'alchimie entre Palmer et Walker qui fait naître sous nos yeux un couple de cinéma indéniablement séduisant.
Le souci c'est que l'on sait qu'à un moment ou à un autre, ce sadique de Sparks va prendre son pied à leur faire tomber sur le coin du crâne un drame d'une grande ampleur pour détruire tout ce bonheur qu'on nous a tant fait miroiter. Sottement teasé lors d'un flashforward en guise d'introduction, celui de "The Choice" sera d'une effroyable banalité et prendra plus la forme d'un passage obligé pour allonger la durée de vie du film. Il en résultera le second "Choice" du récit, bien plus lourd en conséquences que le premier et qui s'achèvera sur une dernière partie que l'on hésitera à prendre comme de la symbolique très naïve ou de la paresse scénaristique franchement risible.
"The Choice" contient encore suffisamment de jolis moments et un bon casting (on a oublié de mentionner aussi Tom Wilkinson ou Maggie Grace) pour nous faire succomber parfois au charme de cette énième histoire d'amour produite par l'écrivain mais la redite de ses précédents écrits pourrait bientôt lui être fatale s'il ne parvient pas à injecter un peu de sang-neuf à une formule dont on semble déjà tout connaître par avance...