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    Near Death Experience
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    traversay1
    traversay1

    3 600 abonnés 4 870 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 septembre 2014
    Vu de dos, sur l'affiche de Near Death Experience, Michel Houellebecq, en tenue de cycliste, ressemble vaguement à Poelvoorde dans Le vélo de Ghislain Lambert. La comparaison s'arrêtera là : NDE est un film du tandem Delépine/Kervern dont le dernier essai, Le grand soir, n'a laissé que de mauvais souvenirs. Autant dire que l'apathie était loin d'être gagnée, étant donné le sujet, la dépression existentielle, et le dispositif : pratiquement un seul acteur dont le monologue intérieur, résumé d'une vie "floue", se traduit par une voix off (presque) omniprésente. Oui, presque, parce que la B.O du film est remarquable, entre opéra et hard rock. NDE est une sorte d'Into the Wild qui sonne comme un requiem lugubre, transpercé par une poésie incongrue et un humour totalement noir. C'est un OFNI intégral et un festival Houellebecq, ce qui en soit peut sembler un redoutable oxymore. Mais l'écrivain, dans un personnage très proche de lui, est époustouflant et le texte, qu'il marmonne, est d'un lyrisme sobre qui fascine. A condition d'accepter cette expérience cinématographique qui tient plus de l'essai que de la fiction.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 082 abonnés 3 968 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 septembre 2014
    Cela faisait une paye que je n'étais pas allé au ciné et même si le dernier Delépine et Kervern n'avait pas de si bons retours que ça, je me voyais mal ressortir déçu d'un des réalisateurs de Mammuth !
    On retrouve tout ce qui fait plaisir dans les films du duo, c'est-à-dire beaucoup de noirceur, de l'humour, mais surtout beaucoup de vrai. Parce que ce type qui est loin d'être con qui en marre de sa vie médiocre, ça pourrait être n'importe qui… Enfin "n'importe qui", je tiens malgré tout à relativiser, parce que pour réussir à parvenir au constat que fait Houellebecq faut pas être le dernier des abrutis non plus. Réussir à se rendre compte que regarder TF1 toute la journée ça tape sur le système par sa bêtise et son avilissement de la population… malheureusement la majorité des français n'en est pas capable.

    Du coup, c'est vraiment un film qui enlève tout espoir, c'est un film sur la désespérance. Voir, ainsi, toute motivation à vivre s'envoler dans la nature avec une immense lucidité, ça déprime, parce que ce n'est pas un film sur la "liberté" qui fait que l'on va se sentir bien à la fin. On n'est pas dans un trip bobo écolo gauchiste à la Into the wild où il n'y a aucune conscience de la réalité, où tout est fantasmé. On est dans le contraire, dans la réalité ! Il le dit lui-même lorsqu'on lui demande s'il est bien là : "Non". L'homme n'a pas inventé le lit pour rien, le chauffage central pour rien.

    On a un film qui arrive à avoir conscience de ce qu'il raconte sans tomber dans la caricature du "si on vivait tous à poil le monde serait bien mieux".

    Je me suis reconnu dans le personnage de Houellebecq, parce que même si on ne sait pas grand chose de lui (ou justement parce qu'on ne sait pas grand chose de lui) il y a une grande capacité d'identification… Cet agacement de la routine, cette compréhension pragmatique du monde…
    Quelque part c'est triste de voir ce type qui est parvenu pendant des années à se mentir, à croire qu'il aimait son travail misérable, sa petite vie bien rangée… croire à ce mensonge…

    Le film n'est pas exempt de défauts, toutes les scènes ne sont pas égales, on en revient souvent au même point… C'est long de mourir… Cependant il y a une vraie poésie, certes un peu macabre, mais c'est un beau film… Ce n'est pas un film qui fait du bien, mais ça ne l'empêche pas d'être beau. Notamment lorsqu'il utilise de la musique… Black Sabbath en tête… Voir ce pauvre type avec sa clope qu'il n'arrive pas à allumer.
    Ou bien lorsqu'il tente de dessiner un bœuf, on se croirait au début d'Hélas pour Moi de Godard…

    En tous cas c'est un film à voir au cinéma où il n'y a pas d'échappatoire ! Sinon c'est trop facile de faire autre chose, de zapper, c'est un film qu'il faut endurer et qui ne vaut que pour ça. Difficile de sentir la poésie, la beauté du truc si on est focalisé dessus. L'inverse d'un film pop corn taillé pour mettre des pubs au milieu.

    Touchant en tous cas ! Et plus déprimant qu'un album de Shining… Vu qu'il ne laisse aucune illusion sur la vie… Comme quoi, peut-être qu'il fallait prendre les paroles du Christ au premier degré lorsqu'il disait "Heureux les simples d'esprit".
    MC4815162342
    MC4815162342

    399 abonnés 1 489 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 avril 2015
    Je découvre enfin le nouveau trip de mes Grolandais chéris, après mon coup de cœur incroyable pour le Grand Soir, ils se ramènent avec un plus petit film, plus discret, moins givré, moins rural, plus poétique et quelque part déprimant. Ça donne peut être pas envie à certains de savoir qu'on va pendant plus d'une heure vingt suivre un vieux bonhomme dans la montagne, mais moi ça me donne envie à 400% quand je vois qui est derrière le scénario et la caméra, et ici ce n'est autre que les modestes génies Gustave Kervern et Benoît Delépine.

    Un vendredi 13, Paul, un employé professionnel, qui fait son travail sans rechigner, alors qu'il est devant sa télé peinard, sa famille rentre, et ça jacasse, ça jacasse, lui ne voulant pas rester au milieu de cette conversation surement déjà entendue des centaines de fois, revêt sa tenue rouge sponsorisé BIC de cycliste et son casque, sort son vélo du garage et part sur la route. Arrivé au pied d'une montagne, il quitte sa monture à pédales, jette son casque et s'enfonce dans la nature, il marche pendant des heures après avoir usé sa dernière clope, il visite la montagne, s'allonge dans la terre, communie avec la nature, regarde les fourmis, touche les rochers, et on comprend qu'il ne rentrera pas chez lui.
    Pour utiliser un langage plus courant, Paul est victime d'un burnout, comme il le dit, c'est à cause du trop plein, du trop vide, il est arrivé au bout du chemin, se sent vide et sa vie de tous les jours, monotone et rarement passionnante n'aide pas, ressentir le vide, au point de vouloir en finir une bonne fois pour toute, comment c'est ? Quelle sensation ça procure de vivre une expérience de mort imminente ?

    Near Death Experience s'éloigne du comique de leurs précédents films, il est plus sage, plus posé, et surtout beaucoup plus poétique et philosophique, c'est comme une réflexion sur la vie, est-il difficile de faire un film à petit budget tout en ayant de l'ambition ? Absolument pas, les cinéastes marginaux Grolandais nous le prouve, nullement besoin d’effets spéciaux, ou de grands acteurs, ni même d'acteurs tout court, car à par l’interprète de Paul on ne voit quasiment personne, ou alors très peu de temps. Et bien sur quand on pense à un dépressif, capable de se taper des montés en vélo, de se rouler dans la terre ou encore de s'accrocher à une façade en pierre, à qui pense t'on pour jouer ce rôle ? Faut croire que Benoit et Gustave ne pensent pas comme tout le monde et d'un coté tant mieux car ils ont fait appel à l'écrivain bien barré Michel Houellebecq.
    Nous suivons donc ce dépressif philosophe à la tronche de paumé qu'est monsieur Houellebecq, quand on connait la folie du monsieur, il n'est pas étonnant de le voir gambader dans la montagne vêtu d'une tenue de cycliste, et le meilleur c'est qu'il est bon, foutrement bon si j'ose dire, je ne vois même pas qui aurait pu le remplacer après avoir vu le film.

    En bref, j'ai une fois de plus adoré ce nouveau film des deux fabuleux zozos, leur style de réalisation est toujours aussi fort et unique, leurs nombreux plans séquences sont simples et impressionnants. leur talent scénaristique est toujours là lui aussi, peut être plus restreint au vu du sujet plus discret et de ces nombreux moments de vides (par là, rien de péjoratif, seulement les moments sans textes sont nombreux), mais leur talent est toujours là. La bande son de son coté est vraiment loin d'être dégueux également, entre musique classique magnifique et morceaux rock, elle envoie comme il faut, les décors sont quant à eux simplistes, c'est la nature, et quelle belle nature, les endroits sont vraiment bien choisis, ça fait du bien de ne voir pendant une heure et demi que des arbres, de la végétation, le ciel, les pierres, de plus le choix de la tenue rouge pour Michel est bien trouvé car il ressort complètement au milieu de cette nature.
    Voilà voilà, que dire de plus sur ce drame poétique qui n'oublie cependant pas d'être drôle, je ne dirais rien mais moi j'ai vraiment pris du bon temps devant ce film que j'attendais énormément, rien de moins étonnant quand il est servi par deux réalisateurs que j'adule.
    L'homme le plus classe du monde
    L'homme le plus classe du monde

    327 abonnés 450 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 juin 2015
    Quand le duo grolandais sort un nouveau film, c'est toujours pour moi un événement aussi important les soldes d'hiver pour une bourgeoise en mini-cooper. J'ai toujours apprécié leur cinéma, à la fois social, exigent, drôle et mélancolique.

    J'ai également apprécié Near Death Experience. Ce qui ne sera sans doute pas le cas de tout le monde, j'en conviens. NDE s'inscrit dans la même veine que le très étrange Avida. Le film tient plus de l'essai expérimental que de la comédie populaire.

    Il faut reconnaître que les deux compères ne font rien pour rendre leur film populaire. Les plans, souvent cadré de manière inhabituel, anti-académique, s'étirent en longueur. L'image est granuleuse et les lumières sont naturelles, pour le meilleur et pour le pire. Pratiquement un seul acteur, l'écrivain Michel houellebecq, qui trimbale sa tronche de droopy dégoulinante de sueur dans la cambrousse du sud de la France. Pour terminer le tableau, ajoutons que la trame scénaristique est réduite au minimum et pourrait être grossièrement résumé par "Michel houellebecq se ballade dans la montagne."

    Dis comme ça, je dois avouer que NDE ne fait pas très envie. Pourtant, le visionnage de ce film constitue une véritable expérience cinématographie que je conseille à tout le monde d'expérimenter. Il y a comme quelques chose d'hypnotisant dans ce film. Sans doute en grande partie grâce à Houellebecq et à la fascination de sa tronche détruite par la vie et la tristesse. Même constat avec la voix off, qui nous déclame d'une voix grave et désabusé toute l'absurdité de la vie que peut mener l'homme type de la classe moyenne d'un pays occidental. C'en est même assez déprimant de voir à quel point l'écriture de ces monologue vise juste quant à la description de la société moderne. Chose commune à la filmographie de Delepine et Kervern. C'est sans doute pour cela que j'aime à ce point ce duo. Cette capacité à avoir un regard absurde et juste sur le monde qui nous entoure.

    J'ai désormais un but dans ma vie. Tout faire pour ne pas ressembler au personnage de Michel Houellebecq
    islander29
    islander29

    867 abonnés 2 359 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 septembre 2014
    On retrouve ici, un peu l'esprit du film Mammouth, avec un acteur Houellebecq, qui se pose des questions sur sa vie et part en randonnée dans la nature......
    C'est un monologue espacé , le film n'étant pas forcément bavard, il y a des moments de contemplation, de recueillement serait on tenté d'écrire.....
    Le film est indubitablement écrit et se pose comme une réflexion philosophique sur la vie , sur le suicide....Pour soulager le spectateur il y des clins d'œil humoristiques.......Le message final est assez clair et complètement réaliste, l'homme doit son bonheur non pas à la nature, mais à la technique, et de faire l'éloge de façon ambiguë du canapé, mon corps n'aspire qu'à la douceur du canapé de préférence à la nature rugueuse.....On notera là une petite contradiction du film qui aurait été évidemment beaucoup moins crédible dans un salon, et qui ne se soutient que par la beauté des paysages et de la nature où chemine notre héros.....Monsieur Delepine, ne mélangeons pas tout, l'homme est fait pour le confort de la ville, indubitablement, cela ne veut pas dire qu'il ne doit pas aimer la nature ni la fréquenter......Approfondissons la réflexion, ce que fait le film non sans magie ni intelligence......J'ai aimé.....
    Kiwi98
    Kiwi98

    263 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 septembre 2014
    Michel Houellebecq, écrivain reconnu et aujourd'hui acteur. Déjà "L'enlèvement de Michel Houellebecq" diffusé récemment sur Arte était la surprise la plus agréable de la rentrée. Une comédie hilarante avec un acteur principal montrant un talent comique insoupçonné en campant sa propre figure publique en homme silencieux, timide et qui en quelque sorte n'en a rien à foutre. Ici l'attachant Miche-miche campe un peu le même personnage blasé et sans histoire. Mais dans un contexte différent, loin de la comédie on est ici dans une sorte de drame expérimental ultra contemplatif s'inspirant d'un fait divers réel ou un homme était allé dans les montagnes pour se suicider. Dès le début du film c'est le calme plat, Michel est dans un bar, il boit après le boulot en bon prolo pour retrouver sa famille ensuite et se coucher, l'homme normal quoi et pourtant assez attachant car facilement identifiable avec sa gueule ravagée et son ras le bol visible quand on le voit regarder la routine de Pernault sur TF1. Il va ensuite s'improviser une randonné à la montagne, randonné qui va se transformer en quête entre la vie et la mort. Le film fait beaucoup penser à "Last Days" de Gus Van Sant (n'ayant pas vu "Gerry"), ultra contemplatif, un seul protagoniste et gestion du rythme presque identique c'est à dire très lent, tellement qu'une dizaine de personnes sont partis 20 minutes après le début du film. Il faut dire qu'il faut accrocher et heureusement qu'un homme a eu la brillante idée de mettre une voix off de Houellebecq pour traduire les pensés tourmentés du protagoniste. Au final on ne voit qu'un homme marcher et servir une morale métaphysique pendant une heure et demi. Le tout est assez charmant encore une fois surtout grâce à Houellebecq, on ne se lasse pratiquement jamais de le voir jouer même si il fait toujours la même tronche pendant tout le film, c'est aussi ce qui le rend attachant et identifiable de plus qu'on ne voit que 3 visages pendant tout le long, une bonne idée de la part des réalisateurs qui font preuve de beaucoup d'audace sans arriver à un résultat visuellement identifiable malheureusement ni nous transmettre véritablement les émotions si ce n'est pas la lenteur parfois forcée du film.
    Bilan : Superbe balade contemplative pleine de sens avec un véritable fond de quête existentielle mais le camping avec Houellebecq ça devient rapidement chiant.
    btravis1
    btravis1

    109 abonnés 529 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 9 janvier 2015
    'La vie doit être enivrante' crie Paul dans le film, les films aussi devraient être enivrants, ce n'est pas le cas de celui-ci. Images de piètre qualité, alors que certains plans sont bien trouvés, sabotage artistique qui comme l'ensemble du film s'avère ennuyeux malgré quelques bonnes réflexions en voix-off, dignes d'ailleurs des écrits de Michel Houellebecq. Une scène tendre et drôle nous fera heureusement sourire et sortir de cette monotonie avec la course de petits cyclistes. Scène que beaucoup de spectateurs, partis avant la fin, n'ont d'ailleurs pas pu profiter, faute de courage.
    Alain D.
    Alain D.

    594 abonnés 3 287 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 novembre 2020
    Entre génie et arnaque, on peut adorer ou détester ce film peu commun ; un film osé, propre au duo de cinéastes hors normes de Canal. Gustave Kervern et Benoît Delépine réalisent avec "Near Death Experience" un drame avec simplement la Nature, sans tapages ni dialogues, mais avec une superbe musique, une très grande photographie, et un très bon Michel Houellebecq. Il excelle dans son rôle d"obsolète", d'homme déprimé mais lucide s'accrochant à sa vie vide d'objectifs.
    Entre génie et arnaque, j'ai opté pour les endorphines stimulées par l'humour noir de ce film singulier.
    BeatJunky
    BeatJunky

    151 abonnés 1 930 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 octobre 2014
    Le film porte bien son nom, c'est une véritable expérience! Ca ne risque pas de plaire à un large public, et je vois déjà certains sortir de la salle au bout d'1/4 heure! Mais quand on vient voir un Delepine/Kervern, qu'on a vu Mamuth ou le Grand Soir on ne peut que s'attendre à quelque chose qui sort de l'ordinaire alors soit on adhère soit on chie dessus! Pour ma part, j'étais déjà convaincu par le synopsis et je voulais voir Houellebecq dans cet exercice. Et le résultat est vraiment génial, le film apporte une sacrée réflexion sur la vie et son sens (son non-sens plutôt!) sur le pourquoi des choses etc.... Tenir l'intérêt du spectateur pendant 1h30 avec un monologue aussi déprimant est une sacrée prouesse. Une musique originale bien distillée rend le truc encore plus intéressant et malgré l'extrême noirceur du propos, il y a de l'humour, très noir, mais de l'humour. Je ne le conseille qu'à ceux qui sont prêts à voir quelque chose qui ne ressemble à un film ordinaire avec une histoire, des rebondissements, du suspens.... rien de tout ça ici mais une vraie réflexion qui ne risque pas de vous donner un grand sourire en sortant de la salle ... mais pour les aventuriers, foncez y avant qu'il ne dégage des salles, parce que c'est absolument à voir au cinoche!
    De smet M.
    De smet M.

    11 abonnés 44 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 1 août 2015
    Un film qui se suicide par sa bande annonce, quelle tragédie pour un film de suicidé !
    Il n'y aura pas ici de parallèle entre Houellebecq-homme et Houellebecq-personnage, la chose a été faite mainte fois, parce qu'on ne le connais pas : il a une vie qu'il gomme – contrairement à un Luchini qui sacrifie le peu qu'il a à l'art.
    Un film suicidé, donc : parce qu'il aurait dû s'en tenir à un format de court. Pourtant rien n'y est simple et des kilomètres de pellicule n'épuiseraient pas son sujet. Il s'agit de Paul, un suicidé en puissance à la recherche de sa mort et qui pense, un peu. Il nous parle de l'enfance et de la vie des gens du siècle mais très peu de lui : il veut mourir, et c'est tout.
    Il part Paul, sur un vélo qu'il n'a pas voulu, dans un accoutrement aussi peu saillant que désiré, à la recherche, via la solitude, de sa mort, une mort, la mort. Mais il nous faudra attendre qu'il la rencontre, là est tout le problème, on attend tout ce que l'on sait déjà (la mort, les scènes données par la bande-annonce, ...). En fait on attend trop. Par ailleurs, la passivité de l'attente ne s'inscrit pas dans une association à la recherche de la mort par Paul ; on ne devient pas lui.
    On va même jusqu'à s'y ennuyer, de par la vanité de beaucoup (trop) de scènes : elles ne portent rien. Et pourtant il y a un éclat [...] Suite sur Pours Cinephilie.
    Julien D
    Julien D

    1 204 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 13 septembre 2014
    Le sujet des remises en question en fin de vie semble hanter le duo de réalisateurs que forment Gustave Kervern et Benoît Delépine puisqu’il déjà au cœur de leur fameux Mammuth et, dans une moindre mesure, de leur premier film Aaltra. En choisissant de s’allier à l’écrivain controversé Michel Houelbeck, qui n’en est pas à sa première expérience cinématographique puisqu’il avait déjà tenté de réaliser plusieurs courts puis un long métrage et avait joué son propre rôle dans une petite comédie autour de sa personne, pour lui faire incarner un sexagénaire suicidaire, ils signent un film qui s’éloigne complétement de la légèreté et de la loufoquerie qui caractérisaient leurs précédentes réalisations, qui n’en garde que leur gout pour le road-movie, les rencontres avec les personnages haut en couleurs en moins. Filmées avec un matériel obsolète qui aboutit à une image d’une qualité digne d’une vieille VHS, et par le biais d’une mise en scène qui semble obnubilée par son acteur plutôt que par une quelconque volonté de donner un sens à ce scénario minimaliste, les errances de ce dépressif dans les montagnes phocéennes et les élucubrations de la voix-off qui nous fait partager ses idées noires sont, malgré les quelques embardées musicales, d’un ennui mortel. Vouloir transposer à l’écran la morosité sinistre de l’auteur de La Carte et le Territoire n’aura abouti qu’à un triste moment à passer à fort potentiel soporifique.
    tixou0
    tixou0

    702 abonnés 2 000 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 avril 2015
    Ce 6e film des très aypiques Kervern/Delépine est sans doute leur plus "gonflé" (le générique "orageux" annonçant la couleur), leur plus singulier - plutôt loin de l'univers grinçant "Groland" (la tenue de cycliste à part). Toujours la même "grammaire" cinématographique, faite de plans fixes, un seul personnage, solitaire et soliloquant : plus minimaliste serait difficile ! Paul, 56 ans, assez lucide pour admettre qu'il a vécu une vie sans intérêt, choisit d'y mettre fin. Mais l'instinct de vie est puissant, même dans une telle configuration... Cette "NDE" (ne pas se laisser abuser par le titre..) tourne bien vite à la balade existentielle et désabusée, dans l'arrière-pays marseillais, spectaculaire et désolé. La trouvaille de base des 2 scénaristes/réalisateurs (et producteurs !) est évidemment d'avoir "casté" Houellebecq, dont l'impressionnante figure de gargouille et la silhouette d'araignée donnent corps au sujet de façon saisissante - et qui raconte, et se raconte, à merveille, en "off". Long métrage exigeant, du genre "qui se mérite", et dont les indéniables qualités littéraires du monologue-confession constituent justement l'atout majeur...
    momo M.
    momo M.

    40 abonnés 282 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 septembre 2014
    Grolandais, ne vous attendez pas à voir un film drôle ! Celui-çi ne ressemble pas aux précédents films tournés par Delépine et Kervern. Un type au bout du rouleau s'en va se perdre dans la nature et se parle à lui même, pas loin du suicide. On le suit, c'est parfois un peu long, mais Houellebecq est tellement bien dans ce rôle qu'on se prend au jeu. On ressort de la salle un peu plombé..
    cinéman
    cinéman

    43 abonnés 810 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 22 septembre 2019
    Film vraiment paresseux et facile où Houellebecq exprime quelques réflexions salasses en haut d'une montagne en hésitant à se suicider. Heureusement qu'on rigole parfois tellement son désespoir amène à des pensées lugubres ou à des actes farfelus. Ce monologue intérieur qui s'exprime par sa voix dans le film (même lorsqu'il ne parle pas avec son personnage), permet une identification et une certaine sympathie envers ce suicidaire qui erre sans mobile. Mais ce film sur la tentation du suicide n'a absolument rien de grandiose ou de transcendant..
    QBN
    QBN

    32 abonnés 147 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 septembre 2014
    Michel Houellebecq. Dépression. Plus d'alcool. Vendredi 13. Journal de Jean-Pierre Pernaut. Femmes, enfants, collègues sont seulement des masses informes et sans visages. Plus d'envie de vivre. Mourir dans la montagne. Vélo. Maillot de cycliste. Plus de cigarettes. Physique maladif, de mante religieuse. Soliloque intérieur. Derniers gestes ratées. Maladresse presque réussie. Michel qui danse. Qui disjoncte. Qui se rêve en astronaute. Qui joue aux petits cycliste avec un inconnu. Qui se confie à sa famille reconstitué en amas de pierre. Qui finis abandonné avec son bouquet de fleur.
    Les meilleurs films de tous les temps
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