Déjà en 1991, les studios Disney s’étaient appropriés avec magie le conte porté à l’écran pour la première fois par Jean Cocteau, émerveillant tout un public âgé de 7 à 77 ans. Bien des années plus tard, ces mêmes studios avaient écorchés vif leur petit chef-d’œuvre en lui donnant une suite, qui s’est soldé par un raté monumental. Dès lors, le spectateur espérait que ça s’arrête là, préférant garder en mémoire le film d’animation désormais devenu un grand classique de la maison Disney. Eh bien non ! C’était sans compter sur le courageux cinéma français qui a voulu à son tour faire sa propre adaptation. Hélas, cette nouvelle version souffre des maux récurrents du cinéma hexagonal, sans même parler de l’impasse faite sur les personnages secondaires pourtant d’une importance capitale (du moins si on on considère le film d'animation de 1991). En revanche, il était réussi visuellement, ouvrant ainsi la voie à la firme aux petites oreilles rondes pour profiter des progrès en matière d’effets visuels et les exploiter au mieux. Animation, images de synthèse, performance capture et encore d’autres effets ont été utilisés. Et mes aïeux… quel magnifique spectacle !!! Non seulement c’est parfait visuellement, mais en plus, on retrouve tous ces petits personnages secondaires qui avaient contribué au succès du film d’animation. C’est avec un plaisir immense que nous retrouvons la petite tasse Chip (avec sa fameuse petite brèche), Lumière et BigBen pour ne citer qu’eux. Vu dans sa version THX, le spectacle donne toute sa pleine mesure. Et encore : je ne l’ai vu qu’en 2D… Pour être honnête, c’est déjà en soi suffisant, même si je reconnais que la 3D doit apporter un plus sur certaines scènes. Parce que Disney a retrouvé la féérie qui a fait rêver tant de gens à travers ses nombreux longs métrages animés, alors que cette nouvelle version contient beaucoup de chansons, propulsant "La Belle et la Bête" en tête du rayon des comédies musicales. Oui ça en est une, et alors ? Ça vous inquiète ? Soyez sans crainte : il n’y a aucune chanson inutile. Au contraire, elles enrichissent toutes le récit. Je vais même vous dire mieux : si vous avez aimé "La La Land", votre estime envers le film de Damien Chazelle va baisser au moins d’un cran. Car Disney nous rappelle ce qu’est une comédie musicale, la vraie, celle qui suscite tout un tas d’émotions, aussi nombreuses que variées : du rêve, du rire, des larmes, de la joie, de l’émerveillement, bref ! un véritable enchantement. Tout comme dans le film d’animation, on peut relever un hommage envers les comédies musicales qui se jouaient jadis à Broadway. En fait, tout est parfait : les effets spéciaux sont plus vrais que nature (comme cette floconnade de neige qui parait on ne peut plus réelle) ; les décors (maisons à colombage, le village aux ruelles étroites, le château) et les costumes finissent de nous transporter dans un contexte hors du temps ; l’interprétation des deux acteurs principaux aussi, dont on verra le regard changer du tout au tout au cours de l’histoire. Ben tiens, puisqu’on parle de personnages, on doit reconnaître qu’Emma Watson s’en sort avec les honneurs, et force est de constater que la colère lui va bien après avoir été courtisée par l’infâme Gaston. Luke Evans est loin, très loin du rôle qu’il a tenu dans "Fast and furious 6", mais il s’en sort lui aussi à merveille, et a même réussi à me clouer encore davantage dans mon fauteuil lors de la séquence musicale sur les tables. Cependant le casting ne se résume pas qu’à eux seuls. Josh Gad amène par l’intermédiaire de LeFou un peu d’humour, franchement bienvenu parce qu’utilisé à bon escient. Pour le reste, avant de vous rendre en salle, je vous suggère de ne pas regarder le casting afin de découvrir lors du générique de fin, qui a interprété avec autant de brio tous les personnages secondaires qui nous ont tant manqué dans la version française. Ainsi, vous terminerez sur une nouvelle note positive. Pour terminer cet avis, il faut préciser que l’histoire respecte la trame du dessin animé. A la différence près que les personnages ont été retravaillés pour les rendre plus réalistes. On se surprend alors à penser que les studios Disney auraient pu faire preuve de créativité, mais un peu de patience ! Cela viendra lors du bouquet final, alors que le personnel du château damné fait preuve d’une sacrée imagination pour résister aux envahisseurs. Ça en est presque jouissif
, y compris lors de la valse où on voit les chapiteaux des colonnes s'animer
. Tout cela pour dire qu’on ressort de la salle absolument conquis, et que "La Belle et la Bête" millésime 2017 est de loin la meilleure des adaptations live que Disney ait pu faire. Un grand bravo à l’ensemble de l’équipe technique qui a maîtrisé son sujet de A à Z. Une pure merveille ! Voilà ce que j’appelle une comédie musicale, me faisant dire que "La belle et la Bête" appartient définitivement aux studios Disney, lesquels ont cette fois mis la barre très, mais alors très très haut.