La belle et la bête... Beauty and The Beast en version originale. Adaptation Live-action du classique film d'animation des studios Disney sorti en salles le 21 octobre 1992. Réalisé par Bill Condon (Réalisateur de Dreamgirls, Mr Holmes, Le cinquième pouvoir, des deux derniers films de la saga Twilight et aussi scénariste sur Chicago), le film est la seconde adaptation du célèbre conte que l'on voit à l'écran en moins de trois ans après la décevante mais pas dénuée d'intérêt, version de Christopher Gans avec Léa Seydoux et Vincent Cassel en 2014.
L'histoire de Belle, jeune femme rêveuse et passionnée de littérature, vivant avec son père dans un petit village français au XVIIIème siècle. Lorsque son père se retrouve fait prisonnier dans le cachot d'un château appartenant à une Bête, et apparu de nulle part au coeur de la forêt, elle décide de prendre la place de celui ci. On retrouve à l'affiche un casting cinq étoiles, avec Emma Watson (la Hermione de la saga Harry Potter) en Belle, Dan Stevens (Le cinquième pouvoir, The Ticket, la série TV anglaise Downtown Abbey) en Bête, Luke Evans en Gaston (prétendant exubérant à la main de Belle), Ewan McGregor, Ian McKellen, Emma Thompson, Kevin Kline, Stanley Tucci et Josh Gad. Le film s'inscrit dans l'entreprise des studios Disney de redonner vie à leurs classiques, dans des versions plus modernes, mais surtout Live (comprenez avec de vrais acteurs et plus seulement des dessins animés). On a eu Maléfique, Cendrillon, Le Livre de la Jungle, Peter et Elliott le Dragon, et sont en production La petite sirène, Aladin, et Marie Poppins.
Alors que j'écoute la bande originale de ce long métrage pour la cinquième fois en intégralité depuis que j'ai vu le film, avec le "Evermore" de Dan Stevens en boucle, je me dois de faire un constat. Ce "Beauty and The Beast" version 2017, m'a totalement emporté et charmé. L'entreprise des studios Disney d'offrir une version live de de ses classiques, en les remettant à jour pour de nouvelles générations est un sans fautes à mes yeux pour le moment. Maléfique était une réinterprétation réussie de La belle aux bois dormants, avec une Angelina Jolie captivante. Cendrillon était étonnamment touchant et superbe. Une fable adaptée avec brio par Kenneth Branagh. Peter et Eliott le dragon était un divertissement honnête et adapté à son époque. Et même Le livre de la jungle a été une copie étonnante et entraînante. J'ai beau avoir encore de gros doutes pour le Roi Lion par Jon Favreau, mais après son Le Livre de la Jungle, je ne peux que lui accorder le bénéfice du doute, alors que je jubile déjà de retrouver la petite sirène et Aladin sur grand écran. Mais parlons de cette Belle et la bête de 2017.
La réalisation est absolument superbe. La mise en scène de Bill Condon est impeccable. Le réalisateur américain sait y faire quand il s'agit de mélanger scènes musicales avec chants et moments plus crus et dramatiques. Les décors sont impressionnants. Le film a été tourné dans les studios de Shepperton, près de Londres et dans divers localisation en Angleterre, pour utiliser le moins possible les effets numériques. Et force est de constater que le résultat est visuellement bluffant. Et les effets spéciaux (dont l'animation de la bête en images de synthèses) sont assez impressionnants de détails et de réalisme.
Le scénario reste le même que celui du film d'animation et du conte. L'histoire éternelle. Une histoire qui ne vieillit pas tant ses thèmes sont universels. Une histoire d'amour et une ôde à la tolérance. Mais force est de constater que les ajouts des scénaristes pour moderniser cette histoire font parfaitement le boulot. Il est question ici de lignes de dialogues venant étoffer le passe des protagonistes, ainsi que leur donner un soupçon en plus d'humanité. Les personnages gagnent en modernité quand les enjeux et issues du récit restent les mêmes.
La bande originale est magnifique. Celle du film d'animation de 1992 était déjà une réussite totale (d'ailleurs elle avait été récompensée aux Oscars, Golden Globes et BAFTA Awards a l'époque), mais celle de cette adaptation live n'a pas à rougir de la comparaison. On retrouve des variations des thèmes originaux accompagnés de nouveaux morceaux. Je suis d'ailleurs définitivement tombé sous le charme de la ballade lyrique "Evermore" (Ensemble à jamais), chantée par Dan Stevens, lorsque la bête se retrouve le coeur brisé.
Les acteurs sont tous parfaits. Emma Watson était définitivement un très bon choix de casting pour incarner Belle. Elle joue, danse et pousse la chansonnette de fort belle manière. Et même si elle apparaît un poil jeune peut-être pour le rôle en face de Dan Stevens ou Luke Evans, elle fait parfaitement illusîon. Pour l'anecdote, la jeune actrice britannique a refusé de jouer dans le La La Land de Damien Chazelle pour être à l'affiche de ce La Belle et la bête version 2017. Un choix intéressant qui nous offre aujourd'hui l'une de ses meilleures prestations à l'écran avec Colonia, The Bling Ring et bien sûr la saga des Harry Potter. L'actrice a encore énormément à nous offrir au cinéma, et j'ai hâte de la retrouver dans le thriller d'anticipation The Circle à sortir le 19 juillet 2017 en salles. Dan Stevens est tout aussi bon que sa partenaire. Sa Bête est imposante et très touchante. Elle est plus humaine qu'elle ne l'a jamais paru à l'écran. Il pousse aussi très bien la chansonnette, et l'alchimie de son personnage avec celui d'Emma Watson est palpable. L'acteur britannique qui s'est fait connaître dans la série anglaise Downtown Abbey sous le rôle de Matthew Crawley est définitivement sous le feu des projecteurs en ce moment, notamment avec le rôle principal dans la série TV américaine de Noah Hawley (Fargo) LÉGION. Il est aussi drôle de noter, pour l'anecdotique, que le rôle de la bête avait d'abord été proposé à Ryan Gosling, qui a refusé pour jouer dans le La La Land de Damien Chazelle. Luke Evans est Gaston. Tout simplement, on ne pouvait imaginer meilleure interprète. Arrogant, narcissique, mais aussi plus moderne et vraisemblable que dans sa version animée de 1992. Il perd un peu de son côté trop caricatural pour gagner en réalisme. Notamment grâce au léger approfondissement de son passé rajouté dans scénario du film. Kevin Kline fait un Maurice (père de Belle) convainquant. Ewan McGregor est hillarant en Lumière, et son duo avec Ian McKellen, qui joue Big Ben l'horloge, est très dynamique et touchant. Et pour le reste des acteurs, que dire. Emma Thompson en Mme Samovar la théière, Stanley Tucci en Cadenza le piano, Audra McDonald en Garde-robe, Gugu Mbatha-Raw en plumette. Un sans fautes. Quand au Lefou de Josh Gad, personnage annoncé gay dans la promotion du film et ayant fait couler tant d'encre (le film a été censuré en Malaisie à cause de ce détail), et bien celui-ci s'avère drôle et très attachant. Plus que sa version animée, et totalement dans son époque, sans que le côté "gay" ne sois trop appuyé et gênant en soit au développement du récit.
Bref... La belle et la bête est une réussite. Un film qui ravira autant les fans du film d'animation que les nouveaux venus qui découvriraient le conte du 16eme siècle. Une histoire indémodable. L'histoire éternelle. Un divertissante pour grands comme petits. C'est kitsh, féerique, entraînant et émouvant. À voir absolument. Je le recommande chaudement, même aux plus sceptiques.