Sur l'aspect historique de "Une histoire de fou", on ne peut que déplorer d'abord l'"oubli" des autres minorités chrétiennes allègrement génocidées par les Turcs en même temps que les Arméniens : Assyro-Chaldéens principalement, mais aussi des orthodoxes et des protestants. Pour les mêmes raisons. La Turquie, qui succédait à l'Empire ottoman, s'est ainsi construite sur des monceaux de cadavres. Aujourd'hui, l'"islamo-conservateur" Erdoğan achève le travail, en finançant, armant et soutenant l'auto-proclamé "Etat islamique", qui a pour dessein principal d'éradiquer définitivement les (maintenant) très rares foyers résiduels chrétiens de la région (et pré-islamiques, comme les groupes yazidis). On regrettera aussi la présentation très partielle (partiale...) de l'activisme de l'ASALA, après un long (et fastidieux) prologue "années 20" (procès Tehlirian - avec un Robinson Stévenin aussi crédible en Arménien que je pourrais l'être en Japonaise...). Pas mal de parlotes (on aime à discourir chez les communistes, il est vrai...), peu de "dimension épique", du "terrain" bâclé. En fait, la seule partie (un peu) intéressante, et convaincante, est la partie "cas de conscience" d'Aram (et suites), avec contre-point "marseillais" - où l'on retrouve (en partie) le savoir-faire de Guédigian ("ambianceur" familial). Le reste est pesamment didactique, décousu.... sans grand attrait cinématographique. Une « grande fresque » mémorielle au souffle bien court. Côté interprétation, seuls Ariane Ascaride (la mère d'Aram) et (pour une fois !) Grégoire Leprince-Ringuet (Gilles, la "victime collatérale") s'en tirent de manière opportune....