Cette "suite" (on peut clairement parler de remake, c'est pas parce-que ça se déroule en 2004 qu'on peut appeler ça une suite) de la trilogie américaine remake "The Grudge", réalisée cette fois par Nicolas Pesce et sortie en 2020, est mauvaise, tout simplement. Bon, sans réelles surprises non plus hein, je veux dire, ce genre de projet (déjà remake d'un remake), on sent que c'est toujours un peu fumeux dès l'annonce de ce dernier. Et ce fut effectivement le cas, malgré quand même quelques scènes réussies (qui se font très rares !). C'est donc ici l'histoire, en gros, d'une flic qui enquête sur une série de meurtres ayant eu lieu dans un pavillon de banlieue pavillonnaire mais, une fois rentrée dans la maison, elle se fait à son tour poursuivre par la fameuse malédiction japonaise. Mais ici, on dit au revoir à la petite fille aux cheveux longs (enfin, on la retrouve quand même à quelques reprises) car c'est chaque nouvelle personne (ou famille) qui meurt dans cette fameuse maison qui hante la suivante. C'est pas forcément une mauvaise idée mais c'est très mal exploité ! Et c'est également ainsi qu'on se retrouve avec trois ou quatre temporalités qui nous racontent en gros la petite histoire de la maison et les différents propriétaires qui se sont fait "avoir" par la malédiction. Bon déjà, c'est un peu casse-gueule pour un film de seulement une heure et demie car trois temporalités, ça prend du temps à mettre en place et il faut surtout savoir les gérer. Ici, ce n'est pas vraiment le problème car, si c'est un peu perturbant au début, on s'y fait assez facilement. Non, c'est surtout que c'est un procédé qui ne sert strictement à rien ! Une fois que l'on a compris le schéma (notamment avec la scène d'introduction), ça ne sert à rien de nous le resservir trois fois, c'est un peu comme si le film nous prenait pour des débiles en nous expliquant trois fois une malédiction pourtant simple à comprendre. Ainsi, malgré ces trois temporalités, le film ne raconte rien et on s'ennuie finalement énormément ! Dans les scènes d'angoisse, ou visant en tout cas à faire peur, le film se foire également car il suit le même schéma que les grosses productions américaines horrifiques de ces dernières années, à savoir jongler entre jump-scares prévisibles et effets datés. Ainsi, c'est rare que l'un de ces effets arrive réellement à nous effrayer et, la plupart du temps, ces scènes angoissantes sont finalement lassantes ! Le réalisateur tente quelques idées à travers sa mise en scène et on voit très clairement qu'il a été bridé par moments afin de plus coller au cahier des charges. Ce qui est bien dommage et la seule chose vraiment effrayante et dérangeante que nous retiendrons du film est finalement le générique de fin qui, en laissant tourner la caméra sur ce pavillon tranquille de banlieue, sans musique, est porteur de beaucoup plus de choses que durant la précédent heure et demie. Concernant les acteurs, c'est cliché, c'est plat, c'est stéréotypé, rien d'intéressant non plus à ce niveau-là ! Cette dernière version en date de "The Grudge" n'a donc rien d'intéressant à offrir !