1939. Au moment où il franchit la frontière germano-helvétique, alors qu’il vient de placer une bombe dans une brasserie où Hitler va discourir, Georg Elser est arrêté par les douaniers. L’attentat échoue.
Le film est centré sur l’interrogatoire d’Elser par la Gestapo, avec des retours sur sa vie passée, une description de sa personnalité et de la prégnance croissante du nazisme dans les campagnes les plus reculées. Les Nazis s’acharnent en vain à prouver qu’il n’a pas agi seul. Il est admis de nos jours qu’Elser a bien fomenté cet attentat tout seul.
Qui était Georg Elser ? Qu’est-ce qui l’a poussé à agir de la sorte ?
Christian Friedel est tout à fait exceptionnel, avec un jeu tout en nuances, légèreté et effronterie, incarnant un homme pourtant extrêmement grave et lucide depuis peu acclamé comme un héros et un résistant.
Amateur de femmes, musicien et charmeur, paisible menuisier, aidant sa mère à gérer les affaires du père alcoolique, discret chrétien, ami avec des communistes, Elser ne revendique aucune doctrine, aucun dogme ni aucune idéologie.
A un moment donné, il fait preuve d’une grande clairvoyance politique comme historique, voit exactement où réside le mal, là où la plupart de ses contemporains soient y adhèrent, soient attendent des réactions d’autres, en restant eux passifs. C’était une époque où il était difficile d’agir contre le pouvoir en place. Il choisit de passer seul à l’acte.
Lorsqu’il explique cela à la Gestapo, on le soupçonne de délirer, alors qu’il est alors un des seuls à voir clair.
Il dit avoir agi en homme libre, souhaitant faire ce qui est juste.
C’est à travers l’histoire de l’héroïsme de cet homme que le film est remarquable, car il en cerne toute la complexité.