Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Hastur64
228 abonnés
2 289 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 14 août 2016
La figure de la résistance au nazisme qu’incarne Johan Georg Elser est largement inconnue en France et pour cause il a été longtemps oublié par son propre pays et il a fallu attendre le début des années 2000 pour que sa mémoire soit réhabilitée. Autant dire que ce film biopic était en soi une leçon d’histoire. De ce fait, le film n’est pas un chef-d’oeuvre d’inventivité, il se contente d’une mise en scène assez basique à base de flashbacks sur la vie du résistant entrecoupés par les interrogatoires menés par les SS pour lui faire avouer le crime, les circonstances et ses éventuels complices. Mais, voilà. Eux, comme nous, nous trouvons devant un homme singulier, qui n’appartenant à aucun parti, aucun mouvement idéologique (même s’il a des sympathies pour la section antifasciste du parti communiste), décide de lui-même, sans aide extérieure, pratiquement sans le dire à personne d’ailleurs, de perpétrer un attentat contre Hitler et le haut-commandement nazi de l’époque avec pour seul objectif de les tuer pour empêcher les plans de guerres du régime de se poursuivre et de provoquer un bain de sang. Voilà, donc un homme pacifiste, sans engagement idéologique solide qui se lance dans une action aussi violente que solitaire. C’est finalement dans ce paradoxe que le film trouve sa véritable valeur : celle de montrer l’engagement d’un homme à l’esprit libre qui a dès le début rejeté le nazisme et qui d’une opposition personnelle non-violente est passé à une volonté d’éradiquer les dirigeants du IIIème Reich. Une telle intégrité, rare dans cette époque troublée, cela force l’admiration. Après “La chute” où Oliver Hirschbiegel radiographiait la décomposition du commandement nazi dans les dernières heures de la guerre, le réalisateur allemand revient, ici, avec le portrait d’un homme qui dès le début à refuser de succomber à cette idéologie totalitaire et quand plus rien d’autre ne lui semblait possible s’est lancé seul dans une action qui pour 13 minutes de retard aurait changé la face du monde. Un récit très intéressant sur un homme remarquable. À ne surtout pas manquer.
Encore une belle histoire héroïque en période de guerre vous allez penser.... Et vous avez raison! Mais bizarrement ces histoires passent tjrs bien et finissent par réussir leur coup: émouvoir! Cette fois encore, l'histoire de ce ptit gars aux valeurs humaines remarquables m' aura captivé de boit en bout! Pourtant rien d'extra du scénario à la mise en scène ou même l'interprétation qui, même si elle est vraiment convaincante, n'atteint pas des sommets non plus... Peu importe, j'ai passé un excellent moment sans voir passer le temps et suis content d'avoir pris le temps de m'attarder sur l'histoire de cet homme sans idéologie particulière (sinon celle de la liberté) qui, contrairement à ces camarades qui se disaient révolutionnaires, aura eu le courage d'essayer de changer les choses.... Belle leçon de courage.
Dans l'excellent "Walkyrie", Bryan Singer nous montrait le complot d'un quarteron de généraux qui voulurent tuer Hitler vers la fin de la guerre. Ici, c'est complètement l'opposé : avant la Seconde Guerre mondiale, on voit comment un péquenaud de rien du tout quitte son petit village pour, tout seul, éliminer le personnage le plus affreux de tous les temps, tirant son modeste chariot qui contient la bombe qui faillit changer le cours du vingtième siècle. Et du coup, le vertige nous prend devant cette incroyable aventure, d'autant que ce film poignant est extrêmement bien réalisé. Parfois insoutenable, souvent poétique, toujours haletante, cette histoire nous instruit et nous révolte, plongeant en pleine lumière ce héros idéaliste et solitaire qui mérite notre respect et notre amour le plus total. Entre ici, Georg Elser.
Un film historique, instructif qui nous éclaire sur le destin d'un héros méconnu.Un bel hommage à la mémoire de cet homme qui aurait pu changer la face du monde.
Outre le classicisme de sa mise en scène et de la distance - voire froideur - très allemande de sa réalisation, "Elser, un héros ordinaire" traite de façon sobre de l'histoire d'un martyr inconnu de la Seconde Guerre Mondiale dont l'Histoire a mis du temps à se rappeler. Ce genre de films a donc toujours le mérite de porter un intérêt culturel ce qui les rend rarement inutiles. Le film est parfois long, les enchainements en flash-back sont bien faits bien que l'on n'arrive jamais à comprendre ce qui a subitement pousser Elser (un pacifiste contre la violence, comme il se décrit lui-même au début du film) à tenter son attentat. Christian Friedel est extraordinaire, il porte et fait le film. Je viens d'apprendre ce matin qu'il est nommé aux European Films Award 2015 en tant que meilleur acteur. Nomination amplement méritée. Un film de bonne facture, donc.
Un film qui vaut d'abord par l'hommage qu'il rend à Georg Esler qui aurait pu, par son acte un peu fou, s'il avait réussi, changer le cours de l'histoire en assassinant Hitler. Il dresse le portrait d'un homme déterminé, ingénieux, mais isolé, qui après avoir été capturé défie, même sous la torture, la police allemande et la Gestapo qui auraient tant aimé que son acte soit le fruit d'un complot. Le portrait est astucieusement émaillé de flash-backs qui illustrent la montée du nazisme dans les mentalités et la répression sauvage de toute opposition dans la fin des années trente an Allemagne, retours sen arrière qui malgré leur brutalité parfois, adoucissent un peu le long calvaire du héros. Il n'en reste pas moins que la mise en scène très rigoureuse finit par dégager une forme d'austérité qui tient le spectateur à distance.
Un e histoire très touchante. toutefois pendant plus d'une heure le film est vraiment très lent et d'un grand ennuie... Le dernière partir du film est vraiment très bien. De bon plans, La cruauté de l'interrogatoire très bien présenté. Le film est très violent par moment. Un documentaire semble toutefois plus intéressant à mes yeux, pour connaitre cet homme.
il est toujours intéressant de découvrir l'histoire vraie de cet homme que rien ne prédisposait à tel destin sinon une volonté de penser par lui-même, et le film peut se voir à ce titre. Pour le reste, la réalisation est classique et constituée de flashbacks. sans grande flamboyance et parfois pesant de par son rythme, le film restera anecdotique.
Le réalisateur de La Chute s’est hanté de la mémoire de ses films autant qu’il l’était lui-même par le passé de son pays. La fièvre du biopic anti-révisionniste le reprend avec l’énigme de Georg Elser, une non-histoire que le titre ne se prive pas de dénoncer sous forme de quasi-slogan commercial : ”il aurait changé l’Histoire” en VO, ”13 minutes qui n’ont pas changé l’Histoire” en grec & en italien.
J’aime bien les non-histoires. Elle nous éclairent sur notre rôle individuel & font rêver avec des choses méconnues qui ne sont pas fausses. Elles ne sont seulement pas vraies non plus.
Je suis donc aussi content d’avoir appris l’existence de Georg Elser & d’avoir pu passer un moment en sa compagnie (très soignée par Christian Friedel) que je suis agacé par la vocation totalement artificielle du film. Il y a une différence entre enseigner ce que le passé néglige & le faire enfler sous les caméras, surtout quand on se place d’un point de vue réhabilitateur qui épilogue avec un rappel des pertes humaines. Hirschbiegel semble s’en excuser avec des images qui s’essayent à la contemplation mais s’enferment en réalité dans les paysages alpins comme s’ils ne valaient pas mieux qu’un bunker. Le film explore plein de vrais lieux qu’il se sent obligé d’étiqueter en toutes lettres pour rappel, mais s’étouffe tout seul avec des plans souvent pointés vers le bas dans… je ne sais pas, une humilité mal placée ou une forme d’insensibilité à l’espace.
Sa seule ouverture est la narration alternée de deux parties de l’histoire, occasion de faire des transitions intelligentes qui valorisent le contraste établi par la décennie 1930 en Allemagne, faisant doucement glisser le pays blessé mais humble de l’entre-deux-guerres vers une nation remplie de ressentiment, pendant que des plans plus intimes instillent une vraie progression &, Gott sei dank, un peu de sentiment dans l’ensemble.
On se rappellera au moins d’un film bien accessoirisé où Hirschbiegel confirme qu’il est un des meilleurs parmi les nombreux réalisateurs qui eurent à représenter le soldat aryaniste sous ses traits les plus gestapomorphes : ses Nazis reluisent dans le miroir de l’expérience antifasciste qui a globalement été jusqu’ici celle de l’Europe contemporaine, sans toutefois inscrire Elser au rang des jugements cinématographiques les plus brillants.
Excellent film, très prenant et parfois très dur. C'est bien réalisé et ce sentiment d'absolu liberté revendiqué est très bien rendu. Un film rare, méconnu mais qu'il faut conserver
Biopic très intéressant qui retrace la vie et les convictions de ce héros discret et courageux qu'était Elser !! Je dois avouer que j'ai mille fois préféré les scènes d'interrogatoire et la situation "présente" d'Elser que les nombreux flashbacks qui m'ont un peu plus ennuyé à la longue mais le film reste passionnant et bouleversant et surtout nécessaire !! Une leçon de courage et d'humanité !
Depuis quelques années, tout le cinéma allemand vole au secours de son histoire et de nombreux films sur des personnalités allemandes résistantes apparaissent (« Sophie Scholl, les derniers jours », de Marc Rothermund en 2005, « Walkyrie », film américano-allemand de Bryan Singer en 2008 etc.). Après le très beau « labyrinthe du silence » de Giulio Ricciarelli en 2014, qui évoquait le procès de Francfort, il est ici question de Georg Elser et de son attentat mené dans l’espoir de tuer Hitler. Oliver Hirschbiegel, déjà réalisateur de « La Chute », en 2004, sur les derniers jours du Führer, s’attaque une nouvelle fois à cette période sombre de l’histoire allemande mais du point de vue de « la résistance ». Si « la chute » avait déclenché une polémique (le film avait -entre autres- été accusé de trop humaniser le Führer), il avait aussi et surtout été l’un des plus gros succès de l’histoire au box office allemand, raflant un certain nombre de prix et une nomination à l’oscar du meilleur film étranger. Ainsi, les attentes autour de ce nouveau film étaient très importantes.
Après un passage pas vraiment réussi aux Etats-Unis avec « Invasion » en 2007 et « Diana » en 2013, Hirschbiegel renoue avec le cinéma de ses débuts.
4 693 abonnés
18 103 critiques
Suivre son activité
5,0
Publiée le 28 juillet 2020
La structure de l'histoire est racontée à partir du moment où Elser est attrapé juste après le bombardement. Il est interrogé par les nazis et l'histoire revient pour que nous voyions comment ce musicien charpentier en est venu à entreprendre son acte dangereux. En adoptant cette approche le film est capable non seulement de raconter un drame historique mais aussi de regarder l'Allemagne nazie dans les années qui ont précédé la guerre en particulier la vie à la campagne. La vie dans les villages ruraux allemands semble toujours quelque peu idyllique comme cela a été exploité par les films de l'époque et il est donc particulièrement choquant de voir la vie se poursuivre dans un tel endroit mais avec une présence nazie toujours croissante. Initialement montrée par la présence de petits groupes de chemises brunes jusqu'aux grands drapeaux à croix gammée drapés dans toute la ville ce qui a finalement conduit à une persécution active des citoyens. Les gens indésirables pour les nazis sont emmenés ou mis au pilori par les autorités et les habitants du village se sentent impuissants à faire quoi que ce soit. Le film considère à quel point il était difficile d'aller à l'encontre du système nazi à l'époque car tous les aspects de la vie étaient axés sur la désobéissance à l'État nazi. Elser, Un Héros ordinaire est un très bon film car il combine une histoire peu connue mais importante avec un décor dans l'Allemagne nazie. Les performances sont excellentes et l'authenticité globale est impressionnante. Cela s'étend à certaines scènes de torture inquiétantes qui présentent des méthodes d'interrogatoire nazies réelles. C'est donc un film assez intense mais qui trouve étonnamment de nouvelles choses à nous raconter sur une période de l'histoire qui a connu tant de traitements cinématographiques et de documentaires. J'espère que ce film va contribuer à élever Elser lui-même davantage dans la conscience publique et à faire en sorte que ses actions ne soient jamais oubliées...
Oliver Hirschbiegel a du mal à changer de sujet... Après la Chute, il s'attèle à Elser, un homme qui aurait du faire chuter le Führer bien plus tôt, en 1938. Ainsi, il dresse, à travers un interrogatoire sanglant et dès flash backs lumineux, le portrait d'un héros ordinaire, pris entre une solitude plombante et un amour passionnel. Jusque là, rien d'extraordinaire. C'est ce qu'il en fait qui captive. Ce n'est ni une ode patriotique, ni une mélopée humaniste, où Hitler est le méchant et le dévoué Elser, le gentil. Non, il n'y a rien de manichéen dans tout ça. C'est l'histoire de quelqu'un, traitée avec sobriété et précision, dont la seule touche originale est celle que les acteurs y portent. Ils sont dynamiques, ils donnent du relief à ces scènes, sans tomber dans l'archétype que l'histoire leur propose dangereusement. On parle d'humanisme dans ce film, de liberté, de sa nécessité d'être ordinaire, mais pas de ceux qui la défendent. Elser s'efface derrière sa pensée: ainsi l'idée et l'action n'en sont que plus percutantes. On reprochera peut-être la manière trop classique de filmer, il n'y a pourtant rien à en dire, car elle paraît, à bien des égards, la plus claire que le réalisateur ait jamais eue. Sans prise de risque, avec calme et objectivité. La reconstitution est aussi élégante qu'Elsa (maîtresse bien plus que femme d'Elser), sa photographie est particulièrement soignée, s'amusant à osciller entre une pâleur timide et une obscurité puissante. Certes, ce n'est pas un film immense que celui-là. Mais il y à dire que sa modestie et son ouverture laissent au spectateur la liberté de le considérer sans supposition directe de l'auteur. Passé inaperçu en France, c'est bien dommage, il arrive à parler de la cruauté humaine sans même l'exorciser. Un défi qu'on se surprend à suivre avec intérêt jusqu'à la dernière minute...