Serge Avedikian devait au départ "seulement" interpréter le cinéaste Paradjanov, mais suite à l'obtention de la Palme d'Or à Cannes en 2010, pour son court-métrage Chienne d'histoire, la production lui a demandé de devenir le réalisateur du film.
Le Scandale Paradjanov retrace les trente dernières années de la vie du cinéaste. Cette période débute au moment de la réalisation de son film à succès Les Chevaux de feu, qui suscita un scandale en Ukraine et le mena en prison, pour être par la suite assigné à résidence en Géorgie. Cependant, le réalisateur précise qu'il ne s'agit pas d'un biopic.
Si Serge Avedikian a accepté de jouer et de réaliser Le Scandale Paradjanov, c'est parce qu'il connaissait relativement bien Sergueï Paradjanov. En effet, ils se sont rencontrés à Tbilissi en Géorgie en 1983, puis à Erevan en Arménie et à Paris entre 1988 et 1991 (année du décès du réalisateur Paradjanov).
Serge Avedikian indique qu'il n'était pas si difficile de réaliser un film à propos d'un réalisateur tout en l'interprétant. Il confie : "Rétrospectivement, c’est essentiellement cela qui m’a permis de supporter la densité du personnage de Paradjanov. Jouer, dans le film, le rôle d’un réalisateur me permettait de lui donner une place plus grande encore en faisant de lui, d’une certaine façon, le réalisateur du film en train de se construire en temps réel !"
Etant arménien, Serge Avedikian a dû faire appel à la langue russe pour son film. Il évoque le fait qu'il n'avait pas parlé cette langue depuis longtemps, et avoue l'avoir apprise durant sa jeunesse, à l'époque où l'URSS l'imposait.
Les influences cinématographiques de Serge Avedikian sont multiples. Son premier contact avec le septième art a été avec des réalisateurs du cinéma soviétique des années 20 et des années 30 tels que Alexandre Dovjenko et Sergueï Eisenstein. Puis, par la suite, il découvrit Andreï Tarkovski, Artavazd Pelechian et le cinéma européen avec Pier Paolo Pasolini, Federico Fellini, Ingmar Bergman et Michelangelo Antonioni.
Après de nombreux courts-métrages réalisés entre 1981 et 2009, Serge Avedikian attendait le sujet adéquat pour tenter l'aventure du long-métrage pour la première fois.