Free Fall est avant tout une histoire d'amour passionnelle entre deux hommes, mais aussi la collaboration professionnelle d'un réalisateur et de son co-scénariste, pour qui ce long-métrage est un baptême cinématographique. Un beau premier coup d'essai pour Stephan Lacant, comme pour Karsten Dahlem, puisque le film a fait l’ouverture de la 63ème édition de la Berlinale dans la catégorie « Perspective Cinéma Allemand », et lauréat du Prix « Valeur spéciale ».
Au total, le scénario de Free Fall aura mûri pendant trois années. Une longue mise en place qui s'explique par la volonté du réalisateur et de son co-scénariste de prendre le temps de déployer une relation entre deux hommes qui ne véhicule pas de clichés et qui ne tombe pas non plus dans la caricature : "Bien sur, "Free Fall" est l’histoire d’un homme tombant amoureux d’un autre homme, mais notre approche était de nous libérer de stéréotypes comme penser uniquement en terme "gay/hétéro". C’est une histoire d’amour. On ne devrait pas se soucier de savoir si c’est une relation gay ou hétéro."
Le milieu professionnel dans lequel se déroule cette histoire d'amour homosexuelle est le même que celui où le co-scénariste du film, Karsten Dahlem, a fait carrière : les compagnies républicaines de sécurité. En effet, ce dernier est un ancien CRS, et est allé à la rencontre de la police anti-émeute pour nourrir l'intrigue du film et rendre plus fidèle à l’écran la vie d’une section aussi particulière.
Le film de Stephan Lacant a énormément été comparé au Secret de Brokeback Mountain d'Ang Lee, où deux cow-boys, Jack et Ennis, entretenait une liaison secrète. Si le sujet central des deux longs-métrages est similaire, la rencontre brutale entre deux hommes et le tiraillement avec une vie de couple hétérosexuelle, Stephan Lacant émet quelques réserves : "D'une part, il s'agit d'un triangle amoureux, la relation de Marc avec sa femme jouant un rôle tout aussi important que sa liaison avec Kay. Marc est déchiré entre deux pôles irréconciliables : la vie établie avec sa famille qu'il aime, d'un côté, et les sentiments naissants pour son collègue Kay de l'autre côté. D’autre part, nous allons beaucoup plus ouvert le film sur la relation physique entre les deux hommes". De plus, la situation géographique n'est pas la même, l'intrigue de l'un évoluant dans l'Allemagne contemporaine, tandis que l'autre est au coeur de la nature, dans l'Amérique des années 60.
C'est en se promenant en forêt que le réalisateur Stephan Lacant a eu l'idée du titre de son premier long-métrage. Pour lui, le sens de "chute libre" n'est pas uniquement synonyme de descente aux enfers, mais recelle une notion de second souffle, "une nouvelle forme de liberté".
Les deux acteurs principaux du film, Max Riemelt et Hanno Koffler, avaient déjà joué ensemble en 2005 dans le film allemand "Hallesche Kometen".