Atlit a été projeté en avant-première à la 30ème Edition du Festival international d’Israël à Haïfa.
Dans ce premier long-métrage, la réalisatrice Shirel Amitaï a voulu rendre hommage au président israélien Yitzhak Rabin et à son courage pour enclencher un processus de paix au Proche-Orient. Yitzhak Rabin fut assassiné par un extrémiste juif en 1995. Cet assassinat occupe d'ailleurs une place prépondérante dans Rendez-vous à Atlit.
Le titre "Atlit" fait référence à la ville agricole d’Atlit en Israël qui abritait un centre de détention où 120 000 juifs qui fuyaient les troubles en Europe furent temporairement internés entre 1934 et 1948, date de la création de l’Etat Hébreu.
La réalisatrice Shirel Amitaï raconte, à travers ces trois sœurs en conflit, l’histoire d’un pays où la paix est très fragile. Rendez-vous à Atlit fait le lien entre Israël et la cellule familiale, où le conflit rode à tout moment et où les limites sont toujours floues.
Shirel Amitaï a voulu injecter une dimension comique dans son récit pour ne pas tomber dans la lourdeur psychologique et politique : "Je voulais donc que ce soit léger tout le temps", déclare-t-elle. Néanmoins, la légèreté disparait quand l’annonce de l’assassinat d’Yitzhak Rabin survient : "Cette légèreté m’a permis de traiter de façon plus grave l’assassinat de Rabin. Là, c’est la gifle, qui fait qu’il n’y a pas de légèreté possible", indique-t-elle.
Pour le rôle de Cali, Géraldine Nakache a eu comme indication d’agir comme la "sœur du milieu" qui cherche la paix et ne la trouve jamais. La réalisatrice fait le lien entre ce personnage et Israël, dans le sens où ils sont tous deux toujours au cœur du conflit. C’est également le premier film « d’auteur » de Géraldine Nakache qui casse ici son image d’actrice comique. Elle a également dû apprendre l’hébreu pour le rôle.
Géraldine Nakache a dû se défaire de son image d’actrice rigolote et bavarde pour appréhender le rôle de Cali : "Il fallait que je me taise, que je laisse Cali prendre sa place dans l’écoute et le regard." indique-t-elle. La comédienne fut également contrainte de se défaire de ses tics et expressions qui caractérisent ses anciens personnages comme celui du film Tout ce qui brille par exemple.
Rendez-vous à Atlit met en scène trois générations de femmes toutes trois à des moments déterminants de leurs vies : La première a déjà des enfants âgés, la deuxième vient de se marier et doit construire sa vie et la dernière est perdue. Le film pose ainsi des questions essentielles sur la quête d’identité, la famille et les origines.
Rendez-vous à Atlit a été tourné dans la véritable maison de la réalisatrice Shirel Amitaï. Un lieu réel dans lequel l’actrice Yael Abecassis s’est sentie inspirée : "Jouer dans un lieu réel, c’est comme improviser : tu te laisses aller et tu touches des vérités. A certains moments, c’est comme si je ne jouais pas", précise-t-elle.