High-rise joue maladroitement la dystopie et pas au futur, mais au présent. Un gratte-ciel devient la métaphore du système économique actuel où les privilégiés sont au sommet du bâtiment tandis que le peuple habite les premiers étages. En plus, le complexe est équipé d'un système énergétique particulier qui fait que les montées de tension soient plus sévères à la base du bâtiment. Comme conséquence, la foule se rebelle pour accéder au top. Au même temps, un médecin qui plait le directeur du bâtiment, et qui appartient aux deux groupes, devient le principal témoin des luttes.
Le film commence plongé dans le chaos, en pleine gueule de bois capitaliste après la destruction du système, pour tout suite nous faire remonter au début des événements. Un gratte-ciel comme système pyramidal est tellement évident qu'on se sent presque insultés. Le verre de champagne qui tombe au balcon du voisin d'en dessous, trop vulgaire. La fête des riches habillés comme la cour de Versailles, trop explicite. Une catastrophe.
Si le réalisateur ne voulait que rien du tout nous échappe, il n'avait qu'a oser incorporer des éléments d'actualité au récit original pour nous donner un film beaucoup plus digne. Comme exemple, le fascinant résultat de Cosmopolis, de Cronenberg, très sous-estimé. Même si la métaphore du bâtiment est expliquée au détail, comme si le réalisateur mettait en doute les capacités des spectateurs, les émotions des personnages, par contre, sont mutilées à cause d'un montage qui nous laisse dans le brouillard et qui nous fait perdre l’intérêt à la demie heure.
Non, les personnages n’évoluent pas gracieusement. D'une scène à l'autre, les changements des relations sont tellement brusques qu'on ne comprends pas qu'est-ce qu'y se passe. En plus, le film rate l'opportunité de créer du mystère autour de cette confusion pour qu'on y tient, on s'y perd. Soit les scènes s’accélèrent, soit le slow-motion devient excessif aux parties inintéressantes et aux moments clé qui perdent leur puissance à cause du montage.
En ce qui concerne l'atmosphère, je trouve que limiter le film au bâtiment, sans qu'on sache d'où arrivent les personnages avec sa voiture, c'était une bonne idée. Le souci c'est qu'à l'intérieur rien d'intéressent se passe. Il n'y a pas de tension comme dans le train du Transperce-neiges, pour exemple. L'ambiance du bâtiment es très froide, c'est logique, mais quand l'ensemble du film s'approche à l'échec, une atmosphère minimaliste ne fait qu'augmenter notre ennui.
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