Avant de rédiger ce modeste avis, j'ai pris bien soin de n'en lire aucun autre. D'une manière générale je n'ai rien lu sur le sujet, à part peut-être un résumé partiel qui n'a absolument rien imprimé dans mon crâne, à l'intérieur duquel les quelques neurones qu'il me reste encore peuvent barboter à l'aise d'un bout à l'autre sans rencontrer le moindre obstacle... Malgré ce lourd handicap de départ, je peux déjà vous résumer le contenu d'un nombre non-négligeable de critiques : c'est long, c'est pas logique, ça ne répond pas à toutes les questions qu'on peut se poser, etc... Car c'est bien connu, une oeuvre d'art doit absolument être d'une logique en béton armé, et tout expliquer sur la vie, la mort, l'univers et le reste...
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Que n'aurions-nous dit ça à Dali, Picasso, Van Gogh, ou même à Jheronimus Bosch !!! Leurs tableaux auraient certainement gagné en rigueur et en clarté, parfaits miroirs techniques de la réalité qu'il veulent décrire, et absolument rien de plus. La Joconde aurait certes perdu en mystère, mais toutes les explications auraient été données par le Maitre Da Vinci sur le tableau lui-même, avec des petites flèches qui indiquent où est la bouche, pourquoi elle ne sourit qu'à moitié...
(certainement LE plus grand mystère de tous les temps : certaines mauvaises langues ont prétendu qu'elle venait alors de recevoir - enfin ! - ses vêtements bien repassés, ce qui l'emplissait de joie, MAIS elle n'a sourit qu'à moitié, à cause de la note du pressing . . . )
et enfin l'emplacement des toilettes
(au fond à droite, derrière les montagnes... désolé...) .
. . . . . . Mais revenons à nos chamois, qu'avons-nous là ? On pourrait situer ce film quelque part entre un thriller et un drame, agréablement parfumé d'horreur, de fantastique et de surnaturel, qui lui donnent tout son sel et son intérêt. C'est exactement le genre de film où, bien plus que les effets spéciaux (anecdotiques), la qualité des acteurs est absolument primordiale, en fait c'est d'elle que va dépendre la réussite - ou pas - de l'objet fini. Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi tel ou tel film fantastique, ou de science-fiction, vous semble complètement raté ? Souvent, c'est parce que les acteurs n'y croient tout simplement pas, et du coup nous n'y croyons pas non plus, laissant une impression de vide et d'avoir perdu son temps. Personnellement, je suis à fond pour la méthode "Actor's Studio" : "Tu ne joue pas un sèche-cheveux, tu ES un sèche-cheveux !". Et je peux vous assurer que Sandra Bullock, elle, elle y croit à fond à ce rôle de mère en devenir, confrontée à des épreuves inimaginables où tous ses repères vont être pulvérisés un à un... Elle nous fait réellement vivre ses affres de survivante, sa culpabilité, ses peurs et ses doutes... Mais au final, nous en ressortons pleins d'espoir, à cause de cette fin absolument poignante, qui va peut-être vous causer une ou deux larmes... de joie ! Mention spécial au mixage, très réussi, qui vous donne réellement l'impression que des... "choses", des voix, tournoient autour de vous, vous rentrent par une oreille et en ressortent par l'autre, et enfin bravo pour la musique, "simple" et plutôt discrète, mais merveilleusement bien intégrée DANS le film, ce qui est une qualité rare : en effet, elle est complètement raccord avec l'image et l'action à l'écran, MAIS sans jamais prendre le dessus sur l'image ou remplir à tout prix tous les silences, ce qui fait que vous n'aurez à aucun moment à vous en plaindre : elle ne sera jamais un obstacle, bien au contraire. Dernière note : J'ai néanmoins enlevé une demi-étoile, à cause du côté "punitif" (très américain) de l'histoire : nous avons tous pêché, nous devons donc recevoir un "châtiment divin"... Je vous avoue que ce fond pseudo-religieux (bien que très discret), dichotomique, subtilement à peine manichéen sur les bords n'est pas exactement ma tasse de thé à la bergamote... "- Isn't it, Mister Holmes? - Yes, my Queen!"
(Au temps pour la cohérence logique de cette critique !...)