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    La Forêt de Quinconces
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Forêt de Quinconces" et de son tournage !

    Premières armes

    La Forêt de Quinconces est le premier long-métrage en tant que réalisateur du comédien de 28 ans, Grégoire Leprince-Ringuet. Le néo-cinéaste s'est basé sur ses propres poèmes pour écrire le scénario de son film : "Le scénario est né d’une suite de six ou sept poèmes que j’avais écrits il y a longtemps. Des poèmes sentimentaux, mais avec aussi des choses plus oniriques. En les rangeant dans un certain ordre, avec l’idée de les réunir dans un recueil, je me suis aperçu qu’il y avait un fil dramatique, une narration qui s’ébauchait. J’ai étoffé le récit, les personnages se sont dessinés petit à petit. Epreuve après épreuve, c’est devenu un long métrage", confie le metteur en scène.

    J'ai toujours voulu être réalisateur

    Grégoire Leprince-Ringuet a eu des envies de passer derrière la caméra dès sa première incursion dans le monde du grand écran, à l'âge de 14 ans, quand il tournait Les Egarés d'André Téchiné : "Ça s’est confirmé plus tard, quand j’ai travaillé avec d’autres grands cinéastes comme Honoré, Tavernier ou Guédiguian. Ce qui était nécessaire pour passer au long métrage, c’était d’avoir une légitimité d’auteur. Je ne voulais pas écrire pour me donner un rôle. Il fallait que j’aie une histoire à raconter. C’est venu en écrivant de la poésie. La versification m’a donné cette légitimité à mes propres yeux", indique le cinéaste.

    C'est beau Paris la nuit

    La Forêt de Quinconces a été intégralement tourné à Paris : "On a tourné exclusivement dans le nord et l’est parisien. Dans certains quartiers, il y a encore des gens qui travaillent dans la rue, des ateliers, donc ça rend les scènes de rue crédibles. C’est important pour moi qu’on se réapproprie la ville. On doit pouvoir poser une caméra et dire : « C’est à nous, je vous le montre ! » Dans l’est parisien, il y a aussi plusieurs villes en une. Les stations de métro aérien, avec cette lumière de sodium orangé, font un peu penser à New York. Et puis ce sont tout simplement les quartiers de Paris que je connais le mieux, avec cette idée de ne pas chercher trop loin ce qui est sous nos fenêtres", raconte Grégoire Leprince-Ringuet.

    Des vers et des Dieux

    Grégoire Leprince-Ringuet a décidé d'écrire ses dialogues en vers : "J’aime écrire en vers car étrangement je trouve ça plus facile. La contrainte est très libératrice : les rimes et la métrique guident l’écriture. (...) Il fallait que l’oreille du spectateur soit simplement charmée par un aspect de la langue enchanteur, et en même temps que la parole poétique se confonde avec des éléments quotidiens. Pauline Caupenne, qui joue dans le film, a été ma relectrice. Elle était intraitable sur la compréhension, la clarté, et la nécessité des vers. (...) Les personnages s’expliquent, se disputent, argumentent. Et ça me plaisait qu’on puisse rattacher la versification à la dimension fantastique du film. Les vers invitent le spectateur à ouvrir son imagination. Mais on entend aussi des vers dans des situations très concrètes ou austères, comme la séquence des escaliers avec Ondine, ou celle où Camille pleure. Il faut que les personnages se disent vraiment les choses. Et les vers participent de ce plaisir de la formulation.", explique le metteur en scène.

    Influences poétiques

    Grégoire Leprince-Ringuet revendique l'influence de plusieurs grands poètes français : "Paul Valéry est mon poète préféré. Concernant les références poétiques du film, il y a bien sûr Baudelaire et cette façon sublime d’écrire des poèmes qui se passent dans la rue, mais aussi évidemment Racine, Corneille et Molière pour les scènes en alexandrins. Je mentionnerais Aragon et Supervielle pour certains passages en octosyllabes", relate le cinéaste.

    Pourquoi La Forêt de Quinconces ?

    Grégoire Leprince-Ringuet explique le choix de son titre : "La forêt de quinconces est un univers mental où le personnage prend conscience que toutes les voies qui s’offrent à lui sont parfaitement droites et infinies : il est prisonnier de cette trop grande liberté. Je pense que le désordre des choses nous aide à faire des choix. Dans un deuxième temps, la figure du quinconce est reprise pour sa connotation ésotérique et mystérieuse avec le clochard."

    L'incursion du fantastique

    Grégoire Leprince-Ringuet a inclus des éléments fantastiques dans son film : "C’est le principe du conte : un élément de la réalité est exagéré jusqu’à devenir invraisemblable mais plus pertinent. Le sortilège, dans mon film, en est l’expression la plus forte : c’est un événement magique, mais Camille dira plus tard que c’était juste une prière, qu’elle a simplement espéré que ce garçon l’aime, et ça c’est vraisemblable. De même, quand Paul se retourne dans l’escalier et dit « Oh ! Une apparition… », c’est ironique parce qu’Ondine est vraiment devant lui, mais en même temps il y a quelque chose d’un peu extrordinaire. Il fallait maintenir une ambiguïté entre le merveilleux et le vraisemblable pour que ni l’un ni l’autre ne paraissent superficiels", analyse le réalisateur.

    Des prénoms chargés de sens

    Le personnage de Paul (Grégoire Leprince-Ringuet) est un hommage à Paul Dédalus, héros de Comment je me suis disputé d'Arnaud Desplechin, un cinéaste adulé par Leprince-Ringuet : "Je ne vous cacherai pas que Desplechin est un maître pour moi", s'enthousiasme le cinéaste. "Pour Camille, on pense évidemment à Musset, mais c’était davantage pour la consonance du prénom, avec le i qui brille, par opposition à Ondine, personnage de l’eau, avec ce O initial. Ondine n’est pas une référence à Giraudoux, plutôt à l’onde, à quelque chose de fuyant, d’un peu mélancolique, nostalgique", raconte le réalisateur.

    Varier les formats

    La Forêt de Quinconces joue beaucoup avec les formats, passant parfois du 2.40 au 1.33 en passant par le 1.66 : "Les changements de format se sont imposés par nécessité esthétique : le format 2.40 pour les scènes les plus spectaculaires, le 1.33 pour tout le ventre du film, les scènes de folie, pour lesquelles on avait besoin d’isoler les éléments dans l’image. Et le 1.66 était le format d’équilibre entre les deux", confie Grégoire Leprince-Ringuet.

    Le théâtre à l'honneur

    Grégoire Leprince-Ringuet a choisi ses acteurs en prenant en compte leurs capacités en matière théâtrale, étant donné les dialogues du film, devant être déclamés en vers. Il a immédiatement pensé à Pauline Caupenne pour le rôle de Camille, comédienne qu'il avait déjà dirigé au théâtre. Le cinéaste a également su dès les premiers essais qu'Amandine Truffy serait parfaite pour incarner Ondine : "J’avais besoin de cette aisance dans le texte qu’ont les acteurs de théâtre", indique le metteur en scène. À noter aussi que Leprince-Ringuet a très vite su qu'il devait jouer lui-même le rôle principal, celui de Paul, notamment à cause des difficultés de financement : "Les autres acteurs me dirigeaient en même temps que je les dirigeais. À la fin d’une prise, je disais ce que je pensais d’eux, mais je leur demandais aussi ce qu’ils pensaient de moi. Ça responsabilise les acteurs, une confiance s’instaure, et ça tire tout le monde vers le haut."

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