Après La Grande aventure Lego et Lego Batman, Lego Ninjago est le 3ème film de la franchise de jouets à voir le jour sur grand écran. Dan et Kevin Hageman, scénaristes de la série animée et de La Grande aventure Lego, ont participé au script de ce nouveau long-métrage. Jared Stern, scénariste de Lego Batman, a aussi collaboré au scénario.
Après avoir déjà donné de la voix dans la série animée Jackie Chan et la saga Kung Fu Panda, le célèbre acteur chinois prête à nouveau son timbre pour un dessin animé avec Lego Ninjago. Il incarne le Master Wu.
Le célèbre judoka français, le champion olympique Teddy Riner, prête sa voix au personnage de Cole dans le film en VF. Ninja adorant bouger et danser, Cole ne se sépare jamais de sa musique. Il aime même écouter Maître Wu jouer de la flûte. Le robot de Cole possède des platines et un puissant caisson de basse, créant des ondes acoustiques intenses pour laminer ses adversaires et réduire leurs robots en pièces, sans parler du fait que cela brise les vitres des voitures et constructions situées à proximité.
Chaque comédien qui doublait un personnage a dû le faire individuellement ; toutefois, il a fallu enregistrer certains personnages réunis dans la même pièce, comme pour Dave Franco et Justin Theroux, dont le duo devait restituer la dynamique père/fils du film. Mais dans la plupart des cas, les acteurs ont enregistré individuellement : les répliques et les indications de Charlie Bean leur parvenaient par Skype, ce qui se fait couramment en matière d’animation. Les enregistrements se sont étalés sur 18 mois environ, à mesure que l’animation se complexifiait, le jeu des acteurs influençant le graphisme des personnages et vice-versa.
"Charlie a vraiment parfaitement communiqué avec nous et a tâché de nous faire travailler en équipe", explique Olivia Munn (Koko). "Faire un film d’animation sollicite toute la palette de jeu des acteurs. Il faut vraiment s’y mettre à fond, bouger, crier, sauter partout, et il vous faut penser à 15 façons différentes de dire une réplique pour réussir à donner la bonne intention. Charlie nous donnait la réplique : on pouvait voir sa réaction quand on faisait plusieurs propositions, et quand c’était la bonne, on voyait une étincelle dans ses yeux. Il s’animait, et c’était vraiment drôle d’arriver à le faire rire".
En bonus, la plupart des comédiens se sont réunis pour un enregistrement de groupe, dont tous se souviennent avec grand plaisir. En filant tout le texte, ils ont pu jouer avec les réactions des uns et des autres comme dans un film en prises de vue réelles, travailler leur complicité dans les scènes comiques et se focaliser sur les moments poignants d’une façon nouvelle.
Si des suites à La Grande aventure Lego ont pu voir le jour, c'est notamment en raison du succès phénoménal et inattendu de ce premier opus en 2014. Le film a en effet engrandé près de 500 millions de dollars de recettes mondiales. En France, il a réuni environ 1,5 millions de spectateurs. Quant à Lego Batman, il atteint un score honorable de 850.000 entrées.
Jackie Chan, qui prête notamment sa voix au personnage de Master Wu, a chorégraphié lui-même les scènes de combat du film :
"On a des scènes de combat conçues par la légende du kung-fu Jackie Chan, une bataille de robots monumentale, et une créature déterminée à détruire la ville. C’est complètement fou !", estime Charlie Bean, l’un des réalisateurs du film, amateur de Lego de longue date. "J’adore les films d’arts martiaux, de robots et de monstres, et ce film est un hommage à tous ces registres, à la sauce Lego."
Jackie a aussi sollicité sa célèbre équipe de cascadeurs afin qu’ils chorégraphient les combats avec lui. Tous portent sa marque de fabrique : des mouvements extrêmement rapides exécutés avec brio, agrémentés de traits d’humour bien sentis. Mais le résultat est-il à la hauteur ? "On parvient à recréer n’importe quel type de mouvement, à faire des choses absolument incroyables, et grâce à l’animation, c’est 10 fois mieux que dans la réalité, 10 fois plus divertissant", estime le grand maître des arts martiaux. De plus, faisant référence à sa collection de blessures presque aussi célèbres que ses rôles, Jackie Chan ajoute en riant : "Comme ça, pas besoin de faire mes cascades moi-même, et pas de blessés !"
Si le film regorge de gags et de farces destinés aux enfants, les adultes y trouveront aussi leur compte, comme le révèle le producteur Chris McKay : "On a écrit le film pour l’enfant qui sommeille en chacun de nous. Ça a peut-être l’air d’un cliché mais c’est vraiment ça : on essaye de saisir l’imagination débordante et les idées folles qu’on avait quand on était gamins. C’est aussi un hommage aux productions des frères Shaw et aux films de monstres, et les fans y trouveront de nombreuses références."
"On essaye tout simplement d’aller chercher les gags les plus marrants qui nous passent par la tête ; on vise un type d’humour qui parle aux grands comme aux petits, aux filles comme aux garçons, peu importe leurs origines", ajoute Charlie Bean.
Dans une certaine mesure, les animateurs ont puisé dans l’immense catalogue de briques numériques qu’ils avaient commencé à compiler sur le premier film Lego chaque élément ayant un rendu, une texture et une patine individuelle afin de donner une impression réaliste d’usure et ils s’en sont servis pour “bâtir” le décor, les accessoires, les véhicules et la population de Ninjago dans le style des Lego. S’ajoutent à cela 3463 briques numériques créées spécifiquement pour les besoins du film, de même que 350 vêtements personnalisés pour les miniatures numériques, et 100 rochers numériques. Plus de 100 millions de grains de sables apparaissent sur la plage de Ninjago en un seul plan, tandis que près de 12,7 millions de briques ont été nécessaires afin de créer la ville et les montagnes environnantes. Si l’on transpose ceci en mesures réelles, les 841 mètres carrés de la ville la rendent à peine plus petite que la base de la Grande Pyramide.
Former les figurines aux arts martiaux sans oublier que leurs articulations ne sont pas flexibles s’est avéré un véritable défi. Il fallait que tout fonctionne selon les règles de l’univers Lego. Chris McKay, qui a prêté main forte à l’équipe d’animation pour les trois films Lego, raconte : "Le format exige plus de réflexion, plus d’astuce ; il faut faire des choix plus ambitieux et plus surprenants. En ce sens, je trouve que c’est la forme la plus authentique d’animation."
Une fois encore, les producteurs ont travaillé avec Animal Logic, studio d’effets spéciaux renommé, et se sont entretenus avec les graphistes et concepteurs de Lego au siège social danois, afin de réfléchir ensemble à des idées et de créer et tester des modèles. L’objectif était que toutes les constructions Lego à l’écran, qu'il s'agisse des robots de combat, du centre commercial, ou encore du stand de hot dog, puissent être reproduites dans la réalité. Comme pour les précédents opus, Lego Ninjago est construit à l’aide de briques numériques, et chaque pièce est virtuellement assemblée aux autres comme s’il s’agissait de véritables briques en plastique. Mais il y a tout de même une grande différence.
Il a fallu environ quatre ans pour réaliser Lego Ninjago avec les réalisateurs, les animateurs et les graphistes. Ils ont travaillé ensemble depuis leurs bureaux de Los Angeles, ceux d'Animal Logic à Sydney en Australie, et au siège de l’entreprise Lego à Billund, au Danemark, comme cela avait déjà été le cas pour La Grande Aventure Lego et Lego Batman Le Film.
Pendant deux ans, le réalisateur américain Charlie Bean est parti vivre en Australie pour travailler aux côtés de l’équipe d’animation. "Animal Logic est un véritable vivier de gens très talentueux qui viennent du monde entier et sont spécialisés en animation et effets visuels. Il y règne une atmosphère très cosmopolite", décrit-il. "Ce qui est incroyable avec Animal Logic, c’est qu’ils sont très pointilleux sur l’atmosphère et l’aspect visuel du film”, ajoute le producteur Dan Lin. "Ils ont fourni un énorme travail de recherche et développement pour emmener le film vers l'excellence".
L’intégration des pièces de Lego avec les éléments du monde réel – parmi lesquels 254 espèces uniques de flore – distingue visuellement Lego Ninjago d'autres films du genre.
"On voulait aller plus loin et enrichir l’univers visuel de Lego", explique Chris McKay. "Quand on était enfants, on amenait nos jouets à l'extérieur pour jouer dans le jardin, dans le bac à sable ou même en camping. Cette idée est devenue essentielle pour l’histoire parce que nos cinq ninjas ont besoin de retrouver leurs racines pour découvrir leurs pouvoirs élémentaires. Cette quête d’un ‘retour aux sources’ se déroule pendant leur entrainement, mais également à travers la jungle sauvage et dangereuse qui entoure la ville de Ninjago. Du coup, il était vraiment nécessaire de mêler des éléments organiques hyperréalistes aux éléments plastiques hyperréalistes."
C’est avec cette idée en tête que Kim Taylor, l’un des deux chefs décorateurs du film, explique que "ce film utilise beaucoup plus la lumière du jour, avec un vrai ciel ensoleillé et de vrais nuages. Donner à voir le monde naturel à travers les yeux des figurines était une idée majeure. J’ai pris des photos macro en haute résolution, pour comprendre à quoi ressemblaient un brin d’herbe ou un bonsaï quand on les regarde à une distance d’un centimètre, et je me suis rendu compte qu’il y avait plein d’autres petites plantes cachées dans la mousse ; il y a tout un jardin secret là-dessous."
Dans le film, Ninjago City ne compte pas moins de 315 personnages : on y identifie 80 visages différents et 12 000 expressions de visages qui reflètent de façon étonnamment réaliste toute une palette d’émotions. Les animateurs ont aussi étoffé les personnages avec des détails comme le bandage que Kai porte autour de la tête, signe qu'il a tendance à foncer dans les décors, ou encore les yeux verts de Lloyd, couleur inhabituelle pour un Lego mais choisie pour le film afin d'attirer l'attention sur son identité secrète.
"Il faut être plein de ressources et recourir à des méthodes traditionnelles", explique Chris McKay. "On ne peut pas jouer avec les silhouettes et il y a des limites à la quantité d’effets d’animation que l'on peut utiliser pour les visages. On doit parfois faire appel au langage corporel de toute la figurine pour exprimer une émotion ou suggérer un sentiment. J'aime l'allure des Lego quand on les filme. La simplicité des figurines permet de les animer avec sincérité et sensibilité".
Pour donner aux arts martiaux une légitimité digne de Jackie Chan, les artistes animateurs ont commencé par étudier les scènes de combat les plus célèbres de ses films, dans lesquels son côté Bruce Lee possède aussi une touche de comique à la Buster Keaton : ils ont noté la puissance d'impact de chaque coup de poing et de coup de pied, et sa façon d'utiliser l'espace ainsi que les objets environnants. "Jackie nous a énormément influencés pour animer Maître Wu, non seulement dans sa façon de se battre mais aussi de se déplacer et de se comporter, de hausser un sourcil ou de parler à des enfants", relate Matt Everitt, superviseur animation.
Ils sont ensuite passés aux choses sérieuses en invitant l’équipe de 15 cascadeurs formés par Chan pour les aider à mettre en scène chaque séquence de combat. Les créateurs les ont ensuite décortiquées, décomposant leur posture avant un combat jusqu’à leur utilisation d'un bâton ou d'une épée. Charlie Bean se rappelle le jour où Dan Lin et lui ont abordé le sujet avec Chan. "Il regardait une figurine de Lego tout en agitant les bras, déclarant, 'Hum, je ne crois pas que ça va marcher'. On lui a alors montré le clip vidéo qu'on préparait et je lui ai répondu, 'Ne vous préoccupez pas des contraintes physiques des figurines. On trouvera une solution. On voudrait juste que vous chorégraphiiez la scène comme pour n'importe quel autre film'."
La touche finale a consisté à introduire un ennemi inopiné sous les traits d'un chat ordinaire, joueur et naturellement destructeur. Mais aux yeux de la population miniature de Ninjago City, "c'est avant tout un monstre", rappelle Dan Lin. Et histoire de passer d’un défi à un autre, l'équipe d'infographistes a également conçu la bête du film, entièrement numérique. "Ça nous a fourni une excuse pour regarder des vidéos de chats sur Internet", raconte Matt Everitt en riant. Ils ont aussi mis en scène de vrais félins dans le studio au milieu de constructions en Lego, pour observer comment ils utilisent leurs pattes, clignent des yeux ou au contraire regardent fixement les choses. Ils ont fixé des friandises aux robots de combat pour enregistrer la façon dont les chats approchaient, reniflaient, sautaient sur les robots ou bien les renversaient, et constater comment les robots cédaient sous leurs assauts.
"En raison de sa taille démesurée dans l'univers des Lego, cet animal allait surtout être filmé en très gros plan : il fallait donc que tout soit impeccable, des oreilles à la pointe des moustaches jusqu'au bout de la queue. Il doit certainement avoir autant de poils qu'un vrai chat", déclare Kim Taylor, chef-décorateur. En réalité, l'animation numérique en possède 6 493 248, une véritable prouesse technique. "On ne peut pas tricher avec ça : il faut dessiner beaucoup de poils sur un chat numérique et faire en sorte qu'il y ait un bon jeu de lumière. Charlie voulait que le chat soit mignon, doux et joueur, même s'il détruit la ville."
Le musicien, compositeur et artiste multimédia Mark Mothersbaugh collabore une nouvelle fois avec Phil Lord et Christopher Miller après avoir participé au premier film, La Grande Aventure Lego.
"Le film intègre à la fois des éléments du réel et du monde imaginaire que s’est créé un jeune garçon, peuplé de personnages traditionnels à la fois chinois et japonais, et je voulais que la musique s'en fasse l'écho", explique Mothersbauch. "On entend à la fois des instruments chinois et japonais mais, parce que c’est un garçon moderne, il y a aussi des passages de musique électronique. Je ne parle pas simplement du contenu musical mais des arrangements et de l’orchestration qui vous emportent dans les hauteurs de l’imagination d’un enfant, ou bien vous font ressentir l’infiniment petit et l’intime, selon la scène", poursuit-il, se référant aux différents moments du film qui passent d’un humour léger et burlesque à des moments d’action trépidante ou émouvants.