Michèle Dal Molin et Bernard Dal Molin ont souhaité réaliser ce documentaire avant tout pour briser le tabou qui entoure le don d’organes : "Personne n’est vraiment préparé au don d’organes ou à la greffe. Comme toutes les questions qui touchent à la mort, ces sujets sont évités, contournés. Il est pourtant urgent que chacun puisse s’informer et en parler avec ses proches. Nous croyons à la force d’un documentaire pour sensibiliser et informer le grand public."
En parallèle des témoignages qui constituent la trame scénaristique du film, les deux cinéastes ont eu l’idée de faire appel à Virginia Alfonso, une sculptrice, pour bâtir un corps d’homme en argile. La confection de cette statue, rebaptisée Jules, fait écho à la manière dont les chirurgiens parviennent à rétablir la vie des personnes concernées par le don et la greffe d’organes.
La date de sortie de Donner / Recevoir au cinéma correspond à la veille de la Journée Mondiale du don d’organes et de la greffe.
La sculpture d’argile intitulée Jules repose sur un squelette métallique. Seulement, Jules s’est effondré sous le poids, trop conséquent, de sa matière. Il a donc fallu entièrement reconstruire la statue, mais cette fois en utilisant une structure plus résistante.
Les réalisateurs étaient à la recherche de témoignages centrés sur des situations bien particulières. En présentant des cas différents, ils pouvaient ainsi mieux englober la complexité du don d’organes. Durant cette recherche, Michèle Dal Molin et Bernard Dal Molin n’ont essuyé aucun refus : "Aucune des familles sollicitées n’a refusé notre proposition. Elles ont toutes accepté l’aventure avec beaucoup de confiance et d’intérêt."
Il est important de prendre en compte l’aspect moral du don d’organes. Pour se faire, les cinéastes ont décidé de faire appel aux services d’un philosophe et d’un sociologue spécialisés sur le sujet : "Pour aborder la dimension éthique des situations rencontrées, le point de vue d’un philosophe s’imposait et nous avons eu la chance qu’Alice Casagrande, spécialiste du sujet accepte volontiers. Nous avons aussi sollicité le point de vue de Christian Baudelot, auteur avec sa femme Olga de Une promenade de santé. Ayant donné un rein à sa femme, il témoigne depuis son double statut de donneur et de sociologue."