2 automnes 3 hivers fut présenté dans le cadre de l'ACID au Festival de Cannes 2013. Créée en 1992, cette association promeut la distribution en salles de films indépendants et encourage à ce que le public et les créateurs des films puissent se rencontrer.
2 Automnes 3 Hivers est le second long-métrage du réalisateur Sébastien Betbeder. Jusqu'ici, ce "jeune" cinéaste de 38 ans était un habitué des courts et moyens métrages. La donne changea en 2012, suite à la sortie des Nuits avec Theodore.
En compagnie de Justine Triet (dont le film intitulé La Bataille de Solférino fut également présenté à Cannes dans la programmation de l'ACID), Antonin Peretjatko, Guillaume Brac, Djinn Carrenard ou bien encore Vincent Macaigne (qui incarne le rôle principal dans 2 Automnes 3 hivers), Sébastien Betbeder fait partie de cette nouvelle génération de réalisateurs français plébiscitée par les Cahiers du Cinéma, et mise en lumière au Festival de Cannes 2013. Le cinéaste précise d'ailleurs : "On a subi ces dernières années une situation qui tend à rendre le cinéma français très académique, les scénarios sont bâtis sur des structures affreusement conventionnelles, avec des cahiers de charges totalement paralysants. Et la précarité dans laquelle nous, techniciens, cinéastes, producteurs indépendants, nous trouvons, fait qu'il était temps de trouver des solutions (...) Je crois qu'il y a chez ces cinéastes la même nécessité absolue de faire des films, de bousculer les modes de fabrication d'un certain cinéma, d'inventer. C'est heureux et ce n'est pas trop tôt."
Le film de Sébastien Betbeder revient beaucoup sur la perte de repères sociaux et sentimentaux propre à ces trentenaires du XXIème siècle. A ce sujet, le cinéaste explique que "nous aimons différemment en 2013, nous pensons différemment la mort. Nous sommes de moins en moins insouciants. Tout cela est troublant, angoissant parfois."
Construit en chapitres, le film bénéficie d'une mise en scène originale dans laquelle les personnages n'hésitent pas à briser le quatrième mur en faisant des monologues face à la caméra. Selon Betbeder, le but est d'impliquer encore plus le spectateur dans le film.
Avec un budget léger de 300 000 euros, Sébastien Betbeder ne s'imaginait pas pouvoir composer un long-métrage digne de ce nom. Il a alors décidé, avec son producteur, d'utiliser les méthodes de financement inhérentes au court-métrage : "Je ne voulais pas être contraint sur le choix du casting, ni sur les modalités de tournage. On a décrété que le film, malgré son ambition, était finançable de cette manière. Surtout, nous avions cette volonté de n'avoir aucun compte à rendre, d'aller au bout d'une envie, de ne pas perdre cette impulsion première. Ce désir d'urgence, de tourner rapidement, semblait difficilement compatible avec les conditions de production d'un long métrage, surtout dans l'époque agitée que nous traversons."
Le tournage du film s'est étalé sur un an et se déroula entre Bordeaux, Paris, et la région auvergnate.
Le réalisateur Sébastien Betbeder palois a fait ses études dans la prestigieuse école des Beaux-Arts, à Bordeaux. Son premier travail là-bas a d'ailleurs été la création d'une série vidéo initulée "Inti-méo".
Pour les besoins de son film, Le réalisateur français a aimé mélanger les supports techniques : "Sur le plateau, nous avions à chaque fois 2 caméras, l'une numérique et l'autre 16mm. Nous décidions à l'instinct, avec Sylvain Verdet, le chef opérateur, quel serait le meilleur support pour raconter la scène. (...) Elles produisent, selon moi, du sens. La confrontation entre ces deux natures d'images à voir - de façon métaphorique - avec la fin d'une époque", explique-t-il.