La Jalousie : les secrets du tournage

La Jalousie s’inspire d’une histoire d’amour que le père de Philippe Garrel a vécue, alors que le réalisateur était encore enfant et vivait avec sa mère. Ainsi, Louis Garrel interprète son propre grand-père.

La scénariste Arlette Langmann, le monteur Yann Dedet et le directeur de la photographie Willy Kurant ont déjà tous collaboré avec Philippe Garrel, mais également avec Maurice Pialat, un des nombreux maîtres à penser du cinéaste.

Etant donné que quatre scénaristes ont collaboré sur La Jalousie, le travail d’écriture s’est fait de manière singulière. Chacun était libre d’écrire la scène qu’il souhaitait, aussi le film change souvent de style comme le précise Philippe Garrel : "Le fait de passer d’une scène écrite par un homme à une scène écrite par une femme apporte une diversité de sensibilité, de rapport au monde, qui est ce que je cherche."

A la manière de Clint Eastwood, le metteur en scène Philippe Garrel ne double jamais une prise. Cela permet, d’après lui, d’unifier ce qui relève du calcul et de l’improvisation.

Pour insister sur un élément, la technique de base du cinéma muet consistait à recourir au gros plan. Pour rendre hommage à ces films qu’il aime tant, Philippe Garrel cadre au plus près ses sujets : "Cela vient du cinéma muet. J’ai fait des films muets, j’adore le cinéma muet, j’en garde la trace même si je sais bien qu’aujourd’hui je ne trouverai plus la possibilité de réaliser un film muet. Pourtant j’adorerais, je sais que je saurais le faire. Pour certains gros plans, j’utilise des objectifs particuliers, des optiques conçues pour filmer de très près et qui permettent de donner une expressivité incroyable aux visages."

La Jalousie est divisé en deux chapitres, J’ai gardé les anges et Le Feu au poudre. Ce n’est pas la première fois que le réalisateur découpe un film en plusieurs parties : c’était déjà le cas dans Les Amants réguliers : "Je le fais souvent, ça me sert quand je tourne. Ensuite je me pose la question de les enlever, et finalement j’ai envie de les garder même si ce n’est pas très cinématographique. C’est une manière de garder le moment de naissance du film près de moi."

A travers La Jalousie, Philippe Garrel retrouve sa fille après une première collaboration sur Sauvage innocence, qui retrace l’histoire de son père et met une sixième fois en scène son fils.

Robert Bazil (Le vieil ami de Claudia) jouait déjà dans Les Amants réguliers et Jean Pommier (L'ancien professeur de Louis) dans Sauvage innocence. Le cinéaste a d’ailleurs rencontré ces deux acteurs grâce à son père.

Peu de temps après avoir perdu son père, Philippe Garrel, qui devait initialement réaliser un clip pour Jean-Louis Aubert, est tombé sur Roc’Eclair, le nouvel album du chanteur de Téléphone, en hommage à son père décédé. Subjugué, il lui a alors demandé de composer la musique de La Jalousie.