Mine de rien pour un réal que j'aime bien, mais "sans plus" je commence a en avoir vu quelques uns des Garrel. Et celui-là fait partie des meilleurs. Bon soyons honnête tout de suite on n'a pas là un chef d'oeuvre, mais c'est un bon film.
Déjà j'aime beaucoup le ton du film, ces cadres froids dans lesquels il y a pourtant beaucoup de chaleur. C'est l'hiver, on a tous des gros pulls, on se met les uns sur les autres pour avoir chaud. Le contact humain semble nécessaire à la joie, à la vie, à l'amour. On a vraiment un très beau travail de cadrage, avec un très beau noir et blanc, comme souvent avec Garrel, mais surtout, surtout, des acteurs qui sont merveilleux. J'aime particulière la copine actuelle de Garrel avec sa voix grave, grave mais douce. Envoûtant. Et il y a tous ces regards, ces petites attentions qui font que la jalousie est un film très humain finalement et ceci quasiment jusqu'à la fin.
Dans la jalousie, tout le monde est jaloux de quelqu'un, pas tous en même temps, mais tout le monde a cette peur que l'autre aime quelqu'un d'autre. Je trouve ça vraiment pas mal la façon avec laquelle le tout se retourne progressivement, même si c'est annoncé, ou du moins on peut le comprendre dès le début.
Si le film n'est pas forcément "touchant", c'est peut-être ce que je lui reproche, c'est que finalement ça ne soit pas si émouvant que ça, alors que ça pourrait l'être, c'est trop froid dans le traitement, peut-être un peu mécanique dans le déroulement (alors que les scènes sont tout sauf mécanique), il n'en reste pas moins beau. Beau car tout simplement le film cumule les "belles" scènes, les instants de vie chaleureux et beaux.
On va dire que je préfère la première partie à la seconde. En tous cas c'est à voir si on aime les beaux cadres, les belles scènes, le beau cinéma.
Et j'oubliais le principal, les scènes que l'on voit sont belles car elles sont vraies, c'est des situations qui ne paraissent ni jouées, ni fausses. Du coup c'est vraiment dommage que cette fin ne soit pas plus troublante. Peut-être la courte durée du film, on a moins le temps de s'attacher à eux, ou le changement de points de vue à certains moments, car le film n'est jamais meilleur que lorsqu'il est centré sur Louis Garrel.