Ainsi squattent-ils : les secrets du tournage

Réalisatrice mais également comédienne au cinéma, au théâtre et à la télévision, Marie Maffre a passé deux ans de sa vie à suivre le collectif Jeudi Noir et ce depuis le squat de l'hôtel particulier de La Marquise, place des Vosges. Elle livre le récit poignant d'un combat de tous les jours où des milliers d'hommes et de femmes sont à la rue alors qu'il existe des milliers de mètres carrés laissés à l'abandon.

Le 2 mars 2012, au moment d'occuper un nouveau bâtiment rue de Châteaudun dans le Xème arrondissement de Paris, Marie Maffre a été arrêtée par la police qui a, ainsi, fait échouer l'opération. Sa caméra a également été mise sous scellée pendant une semaine, tout comme les rushs. Selon elle, les membres du collectif auraient été géo-localisés grâce à leurs portables. Habituellement expulsés, ils ont tous été placés en garde à vue. A noter que l'immeuble en question, de 4000 mètres carrés, appartient au groupe CIC-Crédit Mutuel.

Cet hôtel particulier de la place des Vosges, abandonné pendant plus de 40 ans, a été réquisitionné par 30 personnes du collectif pendant un an. Véritable symbole de la lutte de Jeudi Noir, il est devenu leur QG ainsi qu'un lieu de vie.

Le film a été financé en grande partie grâce au crowdfunding (collecte de don) via le site Touscoprod. Près de 7000 euros ont été récoltés. La Fondation Abbé Pierre a également été un soutien important. En ce qui concerne la post-production, la région Île-de-France a apporté son aide.

Selon Christophe Robert, de la Fondation Abbé Pierre, les problématiques du logement se dégradent. La réalisatrice Marie Maffre confie : "Ce qu’il faut dire peut être, c’est que le film Ainsi squattent-ils s’appuie sur un contexte qui est nommé dans le documentaire : le contexte de crise actuelle. Et c’est très très important parce que sinon le collectif n’existerait pas. Les squats n’existeraient pas si on n’était pas dans une période de crise majeure du logement."