Fonzy : les secrets du tournage

Fonzy est une adaptation du film québécois Starbuck sorti en 2011. Dans ce dernier, le réalisateur Ken Scott y raconte l'histoire de David Wozniack alias Starbuck, qui découvre à 42 ans qu'il est le père de 533 enfants. Lauréat de 3 Genie (les César au Canada), le film fut sélectionné notamment au Festival Iternational du Film de Toronto.

La réalisatrice Isabelle Doval n'est pas la seule à avoir flairé le bon coup avec Starbuck. Remarquant le succès populaire du film, Steven Spielberg avait également racheté les droits du film québécois afin d'en réaliser un remake pour le cinéma américain. Produit par DreamWorks, ce film s'intitulera "Delivery Man" et sortira courant novembre 2013, soit quelques jours après Fonzy. Dans la course aux sorties, Doval dépasse donc d'une courte tête le réalisateur américain. Pour rappel, le personnage principal dans le remake de Spielberg est incarné par Vince Vaughn.

La sortie du film tombe à point nommé. En effet, le débat sur l'anonymat des donneurs de sperme refait surface en France ces dernières semaines à l'occasion du 40ème anniversaire de l'ouverture de la première banque de sperme de l'Hexagone. En Europe, plusieurs pays ont déjà légiféré sur le sujet. Ainsi en 2011, la Suède est devenue le premier pays du Vieux Continent à lever l'anonymat relatif aux donneurs. L'Allemagne l'a imitée en avril dernier.

Alors que Ken Scott s'intéresse essentiellement aux ressentis de David Wozniack, Isabelle Doval s'est attachée à offrir un large espace de parole aux "enfants". "J’ai voulu offrir une tribune à leurs témoignages (...). Dans le film d’origine, j’avais ressenti une petite frustration sur l’incarnation de ces enfants dans le collectif... dont je m’étais dit qu’il s’était construit au fil des années grâce aux réseaux sociaux. Du coup, pour moi, Fonzy est devenu un film qui parle des droits des enfants", explique la réalisatrice qui a rencontré de nombreux enfants, nés d'une insémination par donneur anonyme (IAD).

Isabelle Doval a dû effectuer un gros travail juridique concernant Fonzy. Sujet hautement sensible, le don de sperme ne répond pas à la même législation en France ou en Amérique du Nord. En effet, la loi française interdit le don de gamète en l'échange d'une rétribution financière, contrairement aux Etats-Unis et au Canada où cette pratique est légale. "Par conséquent, la clinique Vallée, dans le film, a enfreint la loi et notre protagoniste semble plus sympathique que s’il avait cherché à s’enrichir en faisant des enfants partout !", indique la réalisatrice. Cette dernière a d'ailleurs fait appel à un avocat spécialisé dans la bioéthique pour valider le caractère juridique du film.

Après avoir entraîné une équipe de football dans Les Seigneurs, José Garcia continue de côtoyer l'univers du ballon rond. L'acteur retrouve dans le film une star du Championnat de France de Ligue 1, l'international tricolore Marvin Martin. Le milieu de terrain lillois joue pour la première fois au cinéma et reprend son propre rôle.

A croire qu'Isabelle Doval ne peut se passer de José Garcia ! Pour son troisième film derrière la caméra, la réalisatrice dirige pour la seconde fois l'acteur français qui est aussi son mari. Avant Fonzy, ils avaient collaboré sur Rire et Chatîment sorti en 2003. En 2008, pour son deuxième long métrage, Doval s'était largement inspirée de la vie de son mari pour construire l'histoire de Un château en Espagne.

On n'arrête plus Audrey Fleurot ! Après avoir incarné la Dame du Lac dans Kaamelott (2004-2009) à la télévision, l'actrice de 36 ans a investi le cinéma. Depuis 2011, elle a joué dans 12 films dont 6 cette année. Avant Fonzy, elle a été à l'affiche de La vraie vie des profs, La fleur de l'âge, Les reines du ring et Pop redemption. Le 9 octobre prochain, elle sera également sur les écrans avec La confrérie des larmes de Jean-Baptiste Andrea aux côtés de Jérémie Renier.

Pour son troisième long métrage, Isabelle Doval a puisé dans le vivier des humoristes français et plus particulièrement dans celui de l'émission de France 2, On ne demande qu'à en rire. Au casting de Fonzy, on retrouve ainsi Arnaud Tsamère, dont il s'agit déjà du troisième rôle sur grand écran, et Vérino. Un film qui sent bon la bande à Laurent Ruquier !

A le voir tous les jours dans la mini-série "Scènes de ménages", on en avait presque oublié que Gérard Hernandez avait délaissé le cinéma. Avec Fonzy, il renoue pour la première fois avec le grand écran depuis 2000 et le film Un crime au paradis de Jean Becker. Il s'agit donc de son premier rôle au XXIème siècle, lui qui a commencé sa carrière en 1955 devant la caméra d'Yves Allégret.

Audrey Fleurot et Lucien Jean-Baptiste ne semblent plus pouvoir tourner l'un sans l'autre. Déjà à l'affiche ensemble cette année dans La Vraie vie des profs, les deux acteurs se donnent à nouveau la réplique dans Fonzy. A noter qu'après Mouloud Belaïd dans le film d'Emmanuel Klotz et Albert Pereira Lazaro, c'est sa fille Alice qui leur donne la réplique dans Fonzy.

La communication entre acteur et réalisateur n'est jamais chose aisée. Isabelle Doval et Lucien Jean-Baptiste n'ont pas rencontré ce problème. Leur expérience des deux côtés de la caméra l'explique. "Pour moi, réaliser un film, c’est une traversée de l’Atlantique ! C’est aussi douloureux que passionnant. Du coup, lorsque je me retrouve acteur, j’adore ça : je n’ai qu’une corde à jouer et je me mets totalement entre les mains du metteur en scène, dont je suis la marionnette. Et je suis d’autant plus heureux que je sais ce que vit le réalisateur…", note le réalisateur de La première étoile et 30° couleur.