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Un visiteur
4,5
Publiée le 3 avril 2015
Cette nouvelle adaptation du célèbre livre de Mirbeau, est sans aucun doute la plus fidèle au texte d'origine et la plus convaincante. Benoit Jacquot dénonce la servitude et la bourgeoisie rancie du XIXè siècle. Il ajoute une modernité à ce texte pourtant démodé, notamment grâce à des dialogues acérés et à Léa Seydoux, éblouissante en femme de chambre rebelle, insolente et sensuelle. Il dissèque la violence des discriminations sociales, sujet au combien actuel, et révèle la face sombre de cette œuvre. Au début, ce film fait penser à une tragédie burlesque, mais très vite grâce notamment aux flashbacks il se transforme en un récit sombre, âpre et implacable. Le personnage de Vincent Lindon, antisémite, mutique et misogyne, ajoute encore un peu plus de noirceur à ce film qui n'en manquait pourtant pas. Il dénonce également les inégalités entre les sexes encore plus criantes à cette époque où les femmes étaient considérés comme des personnes soumises. Un excellent film, plus actuelle qu'il n'y paraît, qui à certain moment fait penser à une toile de Renoir et à d'autres moments à un livre de Zola !
La réalisation est d'une grande sobriété. Le scénario s'appuie avec fidélité sur l'œuvre d'Octave Mirbeau, "une chronique ponctuée de réminiscences" déclare le réalisateur. Il nous renvoie habilement à quelques points de notre triste actualité, tout en survolant trop rapidement quelques passages. Le crime dans la forêt, l'entretien avec la tenancière du bordel, par exemple. Quant aux dialogues ils offrent quelques répliquent savoureuses.
Les décors et les costumes sont somptueux et raffinés à la fois.
La peinture de la bourgeoisie de l'époque correspond parfaitement à l'image que l'on peut en retenir au travers des différents écrits la définissant.
Clotilde Mollet, grande comédienne, excellait il y a peu sur les planches, dans le "Square" de Marguerite Duras. Un beau souvenir de théâtre. Elle est ici une savoureuse Madame Lanlaire, aux côtés de l'excellent, Hervé Pierre. Judicieuse idée d'avoir reformé dans ce film le couple qu'ils forment dans la vie.
Un autre grand nom de la scène, du grand et du petit écran, Dominique Reymond, déjà présente, elle aussi, dans les Adieux à La Reine. Grâce à son talent, sa présence et son élocution, son personnage prend un relief tout particulier dans ce film. Les face-à-face avec la toute jeune Célestine sont assez jubilatoires.
À noter également la belle prestation de Patrick d’Assumçao, irrésistible dans ce rôle de capitaine, drôle et monstrueux à la fois.
Vincent Lindon maugréant sans cesse, inquiétant à souhait offre une composition inhabituelle et parfaitement réussie. Quant à Léa Seydoux, le réalisateur a déclaré lui avoir confié le film. Elle est étonnante et convaincante.
Un seul bémol, en voulant rester au plus près du roman, ce nouvel opus du roman de Mirbeau donne une impression de lenteur et de situations souvent trop attendues.
je crois après avoir vu le film que le roman d'Octave Mirbeau paru dans la dernière décennie du 19ème siècle ne devrait pas souffrir de la comparaison.....Le film suit les grandes lignes, mais de façon succincte je trouve.......Ne mettons pas en cause le jeu de Léa Seydoux (il est excellent sauf dans la scène du testament à la limite du ridicule), ni celui ce Vincent Lindon, paradoxalement rare dans le film mais qui joue un rôle majeur......On pourra peut être reprocher un manque de fluidité et d'élégance dans la façon de filmer et de traiter l'image et le son.....Le style trop épuré se rapproche malheureusement du téléfilm, et les dialogues ne sont pas toujours des plus accrocheurs, il faut savoir sans doute s'éloigner d'une œuvre littéraire pour édulcorer un film , le cinéma ne souffre pas d'approximations, mais doit se démarquer, sinon, patatras, je pense...... On reprochera donc une mauvaise distance avec le livre, une certaine facilité et négligence stylistique (souvent chez Jacquot qui a pourtant un grand souci des décors et des costumes,), un manque de peps dans la direction d'acteurs et une histoire qui peut être n'était pas après tout si passionnante (je n'ai pas lu le livre mais c'est l'impression que cela donne) Attention donc à une certaine mollesse dans la mise en scène.......
Avec son Journal d’une femme de chambre, Octave Mirbeau (le Goya de la plume, dixit Roland Dorgelès) peint, via le témoignage de Célestine, le tableau au vitriol d’une société bourgeoise corrompue et perverse. Il est intéressant de savoir qu’Octave Mirbeau affirmait que ce journal avait véritablement été écrit par Mlle Célestine R … femme de chambre, puis revu et corrigé par l’écrivain, qui en avait réécrit quelques parties. Célestine, est une jeune femme solitaire – elle n’a plus que sa mère, alcoolique et n'a guère d'amis - Elle est indépendante, d’une intelligence au-dessus de sa condition. Elle observe tous ces gens qui l'emploient, qui bien souvent l'humilient et la harcèlent, et témoigne : « Ah, je puis me vanter que j’en ai vu des intérieurs et des visages, et des sales âmes … ». Lorsqu’elle arrive chez les Lanlaire, sa douzième place en deux ans, cet épisode va constituer un tournant dans sa vie avec la rencontre du factotum des Lanlaire, Joseph, spoiler: mystérieux, taiseux et violemment antisémite et peut-être même criminel. Fascinée, elle le suivra après être devenue sa complice dans un vol chez ses patrons. . Le film de Benoît Jacquot raconte cette « douzième place » avec quelques flashes-back assez savoureux relatifs à des épisodes plus anciens. J'ai lu et beaucoup aimé le roman de Mirbeau - il m'avait beaucoup impressionnée et marquée durablement - et je suis totalement bluffée par l'adaptation de Benoît Jacquot. J'ai rarement vu une adaptation aussi fidèle, juste et intelligente. J'ai eu l'impression de voir les personnages du roman sortir du livre et se mettre à vivre sous mes yeux C'est bien joué, le casting est parfait - c'est vrai pour absolument tous les rôles. Léa Seydoux incarne une Célestine plus vraie que nature, dans un jeu très juste et intériorisé. Il en est de même pour la terrible Madame Lanlaire, véritable dragon femelle, son époux aussi lâche que libidineux, le mystérieux Joseph, Marianne la cuisinière, le capitaine, sa bonne Rose, les voisines sans oublier la responsable de l'agence de placement : tous sont parfaits. Tout cela respire la bourgeoisie de province du début du XXeme siècle. Les images sont très belles et l'ambiance est vraiment celle de l'époque au point qu'on s'y croirait.
Benoît Jacquot adapte avec ce film le roman d’Octave Mirbeau qui avait déjà connu une adaptation cinématographique il y a soixante-dix ans par Jean Renoir puis il y a cinquante ans par Luis Buñuel. Jacquot adore les portraits de jeunes filles puisqu’il avait déjà été à l’origine de La Fille Seule ou encore de Princesse Marie. L’histoire est donc celle de Célestine, une jeune femme de chambre parisienne qui va être affectée auprès d’une famille bourgeoise de Province. La famille Lanlaire va lui en faire connaître de toutes les couleurs : Madame régit la maison d’une main de fer, tandis que Monsieur profite de chaque moment sans Madame pour faire des avances à sa femme de chambre et à sa cuisinière. Célestine est une rebelle de son époque : elle ne se sent pas à sa place et le fait savoir. Indomptable par nature, ses répliques sont souvent cinglantes et ne manquent pas de toupet. Le scénario nous offre quelques scènes assez croustillantes et plutôt bien trouvées niveau humour.
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Le film revient également sur certains épisodes de la vie de Célestine comme cette maison dans laquelle elle a vécu avec une patronne qu’elle appréciait beaucoup et qui lui demandait de veiller sur son petit-fils gravement malade. On découvre alors que Célestine a également été beaucoup plus épanouie dans son métier auprès d’une famille qui la respectait et ne passait pas tout son temps à la mépriser. Ces flashbacks sont un peu lourds et cassent le rythme déjà très lent du film. La mise en scène du réalisateur se veut à la fois classique et surprenante. On est d’ailleurs parfois décontenancés face aux jeux de caméra du réalisateur (notamment les zooms) qui donnent à certaines scènes un goût kitsch. On pourra également regretter des dialogues souvent incompréhensibles lorsque les acteurs marmonnent.
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Malgré de clairs défauts, ce film parvient à capter notre attention grâce à sa critique de la domesticité.On regrettera néanmoins le dialogues parfois incompréhensibles, et les choix artistiques du réalisateur déstabilisants.
Une vraie adaptation du (gros - plus de 500 pages) roman de Mirbeau est encore à faire - tant sur le plan de la satire sociale, que sur la bonne transposition à l'écran du style foisonnant de l'écrivain franc-tireur ! Ce "Journal d'une femme de chambre" est certes plus fidèle au texte que l'adaptation précédente, en noir et blanc (1964), par Buñuel (d'ailleurs un de ses films les plus médiocres), et ne s'intéresse pas à la vie de l'héroïne qu'au "Prieuré", chez les Lanlaire mari (coureur pathologique) et femme (avare et acariâtre), propriétaires normands à la fortune pas très honorablement obtenue par leurs parents respectifs. Mais les épisodes d'avant la place actuelle de Célestine manquent, et en nombre, et en opportunité dans le choix - essentiels pourtant pour comprendre la mentalité de la jeune femme, et expliquer la maturation psychologiquespoiler: qui va la faire tomber sous l'emprise de Joseph, avec final dans le registre du "Bonheur dans le crime" des "Diaboliques" de Barbey d'Aurevilly (elle se dit prête à suivre son futur mari "jusqu'au crime").
Au crédit du film de Jacquot : une reconstitution minutieuse d'une époque encore très rude pour bon nombre de domestiques (aux alentours de 1900), tant sur le plan des décors que des costumes, quand Buñuel transposait sans bénéfice l'histoire dans les années 30, pour une atmosphère tirant vers la gaudriole, en totale contradiction avec la ligne de l'auteur, expressionniste. Et une mise en scène plutôt élégante. Mais, outre les lacunes du scénario, déjà évoquées, c'est la distribution qui manque à l'appel. Jeanne Moreau campait une soubrette d'âge mûr (36 ans - mais 32 pour son personnage), ce qui rendait crédibles ses expériences nombreuses (cependant registre non utilisé par Buñuel !) - et c'est une superbe actrice !.... Léa Seydoux n'a pas encore 30 ans, et sa Célestine n'a ni épaisseur, ni complexité. Lindon peine quant à lui à donner de la crédibilité à Joseph (et même à rendre le plus souvent audibles ses répliques..). Certains rôles secondaires sont bien mieux tenus, comme l'impeccable Dominique Reymond, en responsable de l'agence de placement, et Clotilde Mollet en Mme Lanlaire. Mais certains seulement... Voir le lamentable Vincent Lacoste en Georges, jeune poitrinaire, ou Patrick d'Assumçao, caricaturant la figure du capitaine Mauger.
On pouvait espérer de Benoit Jacquot qu'il réitère sa performance des Adieux à la reine.
Malheureusement, son dernier film ne fait qu'emprunter au précédent ses astuces formelles, sans en retrouver la grâce.
Autant le style Jacquot (des mouvements de caméra recherchés, un apprêt dans la forme et dans le jeu des acteurs) s'adaptait à la fresque fin de règne des Adieux, autant son formalisme outrancier tombe ici à plat, dans l'atmosphère très intime que l'intrigue confère au film.
Léa Seydoux confirme ici son statut d'actrice au répertoire limité, alors que Vincent Lindon joue le bourru mystérieux avec son manque de finesse habituel.
On ne rentre pas dans cette histoire dans laquelle la servante ne parait jamais vraiment de basse extraction, et dont l'histoire ne semble à aucun moment crédible. Le casting est réellement catastrophique, à l'image de Vincent Lacoste, toujours aussi mauvais.
Dans ce contexte décevant, la mise en scène de Jacquot parait artificielle et compassée, et on ne croit pas l'ombre d'un instant à cette histoire qui manque cruellement de sensualité.
Quel intérêt en 2015 de refaire une adaptation de ce journal d'une femme de chambre après plusieurs adaptations dont la dernière a plus d'un demi-siècle? On me rétorquera que la lutte des classes, bien que larvée est toujours d'actualité. On me dira que l'antisémitisme de l'époque rappelle bien la montée xénophobe actuelle. Cependant, la vision du nouveau film de Benoît Jacquot ne me convainc pas tout à fait, non par son histoire, mais par le traitement. Le film nous propose un beau portrait de femme en avance sur son temps par son envie d'émancipation qui se butte aux codes bien serrés d'une société étriquée. Le roman, autant que je me souvienne, s'attachait beaucoup plus à décrire une société bourgeoise se vautrant dans l'abjection, l'esclavagisme social et cachant sous une mise proprette des secrets inavouables. Si tout cela est présent sur l'écran, c'est le personnage de Célestine qui accapare la caméra. Et c'est là que pour moi le bât a blessé. Mes lecteurs réguliers ricaneront en signalant mon masochisme à encore aller voir un long métrage avec Mlle Seydoux et penseront que j'ai encore fait une fixette sur elle. Point du tout ! Elle n'a rien à se reprocher cette fois-ci portant avec grâce le costume d'époque et, sans pour autant atteindre des sommets, fait plutôt bien ce qu'on lui a dit de faire. Ce qui m'a gêné c'est l'imagerie qui l'entoure dans le film. Pour nous montrer que Célestine a une capacité de réflexion supérieure à celle de ses maîtres souvent autoritaires ou prétentieux, en plus d'arborer une mine altière et à la limite de l'insolence, on l'a costumée comme une grande bourgeoise, changeant de belle toilette à chacune de ses sorties. On se dit qu'elle gagne rudement bien sa vie cette femme de chambre ! Du coup, on croit moins à son personnage et on se demande si Célestine/Léa Seydoux n'incarne finalement que le désir du cinéaste pour une belle jeune femme libre de son corps mais pouvant jouer aussi les femmes soumises. Un fantasme de réalisateur pour la soubrette d'un autre siècle, surtout que la caméra ne la quitte jamais, la filmant souvent au plus près, avec une préférence pour les plans offrant sa nuque. Tout cela est très joli c'est vrai mais détourne un peu l'attention de l'histoire. La fin sur le blog
Benoît Jacquot filme avec classicisme et fièvre les humiliations de son héroïne, avec d'iconoclastes zooms avant sur les visages pour accentuer les émotions. Les seconds rôles sont aussi parfaits que les premiers (Clotilde Mollet, Hervé Pierre, Patrick d'Assumçao, Joséphine Derenne) et le cinéaste se range aux côtés des petits sans pour autant cacher quoi que ce soit de leurs turpitudes et, parfois, de leur vilénie. Un grand film sombre et fascinant.
Le film pour le coup donne vraiment le sentiment de voir le journal intime d'une femme de chambre de l'époque; et ce sans s'obliger un classique chapitrage, ou marque de dates, ou voix-off permanente. Jacquot fait une belle utilisation du zoom et du travelling pour rendre compte de la perception des personnages, du mouvement des gens les uns par rapport aux autres et finalement nous donner l'impression de faire partie de ces maisons. La reconstitution de l'époque à tous les niveaux est très bon, le casting est impeccable. On feuillette ce film agréablement jusqu'à une fin qui peut honnêtement nous laisser circonspect; tant pour cette fin en elle-même que finalement ce que le film devait nous raconter.
Il est facile, avec ce film, de s'imaginer la condition des gens de maison, qui de "patrons en patrons" subissent, parfois touchés, parfois mal traités, souvent méprisés, mais toujours cette distance, cet écart entre deux mondes, ceux qui estiment avoir tous les droits et les autres. C'est toujours d'actualité... Les images du films sont sublimes, c'est vraiment très bien filmé, j'avais l'impression d'être près d'eux. Quand aux acteurs tous parfait dans leurs rôles, j'ai lu une critique qui parlait "d'articulation des acteurs" cela ne nous a pas frappé... J'ai tout compris moi ;-) Lea Seydoux est une actrice hors du commun et je suis impressionnée par sa large palette d'émotions, c'est subtil, juste un regard ou un petit sourire. Bravo.
Je ne dirais que du bien de l'adaptation de Benoit Jacquot dont, je sais, sans avoir lu l'œuvre d'Octave Mirbeau, qu'il lui est plus fidèle...
Mais - mon grand âge... - j'ai vu en 1964 la version de Luis Bunuel, adaptée par Jean-Claude Carrière, en N & B, transposée dans les années-30 et avec d'autres "libertés" par rapport au roman. Célestine épousait le capitaine, lui fermait son caquet et finissait par le commander...Joseph allait ouvrir un bistrot sur le port de Cherbourg et hurlait avec les loups " mort aux métèques" . Ces remarques mises à part, un "grand Bunuel" tout de même.. . L'inconvénient c'est que j'ai eu du mal à me défaire des comparaisons des interprétations. Jeanne Moreau était une Célestine plus garce que Léa Seydoux; Georges Geret un Joseph plus grande gueule et moins mutique que Vincent Lindon ; Michel Piccoli, un M. Lanlaire sous pression et obsédé sexuel parce que Mme Lanlaire se refusait à lui. Bunuel faisait d'elle une infirme (?) ne nommant pas sa frigidité; enfin Daniel Ivernel était un capitaine à la retraite fanfaron mais pas méchant comme l'acteur X...qui a le rôle; etc. etc.
Bref ! à tout prendre je préfère la version de Benoit Jacquot et je le classe comme un très bon film !
Un gouffre. C'est ce qui sépare l'hystérie incohérente des critiques presse du supplice enduré par le spectateur pendant une heure trente : un gouffre gigantesque à la profondeur abyssale. Porté par un Vincent Lindon toujours et encore et toujours et encore et toujours aussi fidèle à lui-même (bourru, mystérieux et incapable de faire le moindre effort d'articulation) et par une Léa Seydoux passable, cette adaptation du roman d'Octave Mirbeau ne frôle pas la catastrophe, elle nage dedans. Je suis pour la critique constructive, mais parfois, il n'y a rien à construire, il y a plutôt tout à déconstruire et dans ce cas-là, une seule observation est possible : le film est laid. Certains seconds rôles livrent des prestations lamentables (Patrick d'Assumçao et Rosette sont au-delà de la caricature et de la fausseté) ; d'autres scènes transpirent le ridicule (en particulier la scène de jouissance de Vincent Lacoste et le dialogue entre Léa et Patrick, le capitaine, sur la bouffe) ; la musique, agaçante au possible, dessert le film par sa redondance et son aspect démonstratif ; les plans sont en majorité bien moches (surtout les larges qui se fondent en un zoom des plus grossiers)... Après visionnage, on se dit que le cinéma français peine à retranscrire une époque avec crédibilité, surtout dès qu'on commence à s'intéresser à des époques inférieures au vingtième siècle. Exemple tout à fait aléatoire, nos amis anglais n'ont pourtant aucun mal à faire revivre un siècle à l'écran. Alors pourquoi le cinéma français peine tant que ça? That is the question...
Benoit Jacquot désirait adapter ce film car les thèmes abordés sont aujourd'hui encore d'actualité, soit la misère salariale, l'antisémitisme (racisme !) et le sexisme. D'où un scénario particulièrement soigné sur ces points sans pour autant oublier que Célestine n'est pas une soumise. Jacquot signe là justement un film d'un classicisme qui ne manque nullement de modernité. Si ce film est bien différent des deux autres il est également complémentaire, offrant un angle qui montre encore toute la richesse du roman de Mirbeau.