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Michel C.
272 abonnés
1 457 critiques
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2,5
Publiée le 2 avril 2015
Film un peu lent qui nous fait revenir au début du siècle d'avant !! Léa Seydoux se démarque dans le terne d'époque, en manque de couleur, dans un environnement triste, des mots et phrases qui surprendront plus d'un ado plus habitués à du verlan ou équivalent....Vincent Lindon en bucheron - je veux dire taillé à la serpe - le rude dans sa splendeur....Beaucoup de retenue, sauf dans les dernières scènes. Il manque quelque chose à ce film pour décoller..... dommage - plaisant sans plus !! **
Quatre ans après Les Adieux à La Reine, Benoit Jacquot retrouve Léa Seydoux pour lui redonner un rôle de servante asservie. Moult fois adapté, le roman de Mirbeau sur les rapports entre une bourgeoisie détestable et une soubrette avait fait, chez Buñuel, une œuvre culte. En grand amateur de portraits de femme, rien d’étonnant que son récit soit entièrement axé sur son personnage féminin et filmé d’une façon terriblement littéraire. Mais justement, à trop vouloir coller au texte original, avec pour unique parti-pris de faire déclamer à l’oral certaines de ses pensées intérieures, on est rapidement gêné par le jeu sans saveur des acteurs. Les détracteurs de Léa Seydoux seront ravis de la voir à ce point déplorable en récitant, sans jamais y croire, ses textes. Alors qu’ils sont censés incarnés incarner une menace omniprésence, les personnages sont finalement plus intéressants, sans doute grâce aux interprétations de Vincent Lindon, Patrick d'Assumçao et même Vincent Lacoste, qui donne un minimum de corps au drame de l’histoire. Même si la mise en scène est brillante dans sa façon de rendre étouffante l'oppression sociale et sexuelle dont souffre son héroïne, dans l’ensemble, le film est laborieux à regarder tant sa construction antichronologique n’arrive jamais à lui donner l’épaisseur qu’elle mérite mais rend au contraire sa construction psychologique encore plus insipide.
C'est rassurant de lire qu'un certain nombre de personnes n'ont pas compris nombre de dialogues tant les acteurs articulent mal ! Au moins je sais que je ne suis pas sourdingue. Il faut que l'on m'explique, à commencer par le réalisateur, comment on peut être acteur et parler dans sa barbe, avaler les phrases, ça a été la mode dans les années 80 à la Comédie Française ! Un comble ! J'espère que ca va vite passer de mode au cinéma français. L'articulation ça s'appelle la technique non ? Et je pensais que ça s'apprenait dans les écoles d'art dramatique mais j'ai dû me tromper. Cela m'a gâché ce film, et en plus m'a mis en colère pour la soirée. Une catastrophe.
Vu ce film en avant premiere .Très déçue par ce film, les acteurs n articulent pas, on ne comprend pas ce qu'ils disent par moment, c'est quand même très gênant pour la compréhension du film.
Le journal d'une femme de chambre est un film désordonné , plat et ennuyeux . Les acteurs jouent bien pour la plupart , mais l'intrigue est floue voir inexistante et la photographie est plutôt maladroite . Le film est beau de par sa lumière toujours présente et ses décors
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12 398 critiques
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2,0
Publiée le 17 décembre 2021
Difficile d'accès le cinèma de Benoît Jacquot qui adapte à sa façon le roman d'Octave Mirbeau! En cinèaste authentique qu'il est, Jacquot signe une adaptation totalement diffèrente à celle de Jean Renoir et Luis Bunuel! Tournè dans un but non commercial, "Journal d’une femme de chambre" (2015) dèçoit! On ne comprend pas d'où ce projet part, où ça veut aller et ce que ça veut dire au final! Un parcours qui ne mène à rien, celle d'une jeune femme d'un point à un autre qui ne se satisfait pas de son existence prèsente et qui veut accèder à une autre vie! Un personnage finalement pas très moral que cette Cèlestine! Dècidèe et insolente, Lèa Seydoux fait une tête de six pieds de long et marmonne autant que Vincent Lindon, jamais dedans en cocher / jardinier bien bourru qui dit ce qu'il pense! Reste la reconstitution (remarquable), les costumes, les dècors, du moindre vase au plus somptueux des chapeaux...
On avait laissé Benoit Jacquot sur Deux ratages successifs, le poussif Les Adieux À La Reine et le stupide 3Coeurs, on craignait donc le pire avec cette nouvelle adaptation du roman de Mirbeau. Restant dans un classicisme de bon aloi, sans révolution formelle ni trop d'originalité, le réalisateur se contente une nouvelle fois de mettre en valeur l'instinct et la sensualité animale de la belle Léa Seydoux qui sauve le film de trop de respect des conventions. On a déjà vu tant de fois cette peinture de la domesticité et de la cruauté des maîtres, hobereaux ou bourgeois, que l'on cherche à être surpris plutôt que confortés dans une torpeur de téléfilm à la Claude Santelli.
Ce n’est sans doute pas un hasard si pour son vingt-deuxième film, Benoît Jacquot a choisi de proposer sa version du plus célèbre roman d’Octave Mirbeau, le nihiliste bas-normand de la fin du XIXème siècle, qui se désespérait des comportements humains alors que flottait dans l’air le grand optimisme né de la Révolution Industrielle dont les bienfaits avaient bien du mal à irradier toutes les couches de la société. Un peu plus d’un siècle après Mirbeau, Jacquot dresse le même constat, peut-être même encore plus amer si l’on songe qu’aujourd’hui c’est plutôt à une régression à laquelle on assiste dans les démocraties occidentales. Comme si les progrès sociaux résultant des luttes ouvrières qui ont scandé le XXème siècle étaient destinés à être balayés comme un fétu de paille par l’heureux avènement de la mondialisation avec son pendant, l’égalisation systématique par le bas. Fort de ce nouveau credo, l’ensemble de l’échiquier politique français cornaqué par la bureaucratie européenne n’a de cesse de prôner un retour mirifique du plein emploi par la simple mise à bas de la réglementation du travail salarié. A cette aune « Le journal d’une femme de chambre » reprend donc tout son sens. Jacquot grand admirateur des maitres qui l’ont précédé, n’est pour l’occasion, sans doute pas mécontent de s’inscrire dans la lignée de Renoir et de Bunuel. Sa lecture très fidèle à l’œuvre initiale rend donc un hommage vibrant à Octave Mirbeau dont la dénonciation des pratiques de son temps, trouve par simple translation un écho saisissant dans les mutations actuelles. Toujours sobre et empreint de respect pour les auteurs qu'il adapte, ce que certains jugent comme un académisme passé de mode, Jacquot évite ici par cette démarche toute éventuelle accusation de manipulation. Célestine (Léa Seydoux) fait partie de cette myriade de "femmes de chambre" qui sillonnent la France citadine et rurale du XIXème siècle en quête de maitres à servir à qui elles sacrifient tout d'abord leur jeunesse quand ce n'est pas leur virginité puis leur vie toute entière. Rebelle mais aussi ambitieuse, Célestine est jugée instable par la placeuse (excellente Dominique Reymond) en charge comme aujourd'hui les sociétés d'intérim où encore plus cyniquement les passeurs de travailleurs clandestins, d'alimenter les maisons "comme il faut" en trouvant une candidate pour chaque profil de maitres. Dans une scène introductive magistrale et pleine de sens, Jacquot dépeint tout à la fois le contexte et le caractère de Celestine qui se voyant conseiller "d'avoir de la conduite" rétorque sèchement à cette phrase remplie de sous-entendus sur les amours ancillaires que se laisser lutiner à loisir relèverait plutôt de "l'inconduite". Arrivée chez ses nouveaux employeurs en province, Célestine nous fait découvrir à travers son quotidien et le récit de ses expériences passées, la dépersonnalisation qui progressivement tente de faire son ouvrage pour finir par aboutir à une sorte d'esclavage moderne que Mirbeau dénonçait en ces mots : « On prétend qu’il n’y a plus d’esclavage… Ah ! et les domestiques, que sont-ils donc, sinon des esclaves ?… Esclaves de fait, avec tout ce que l’esclavage comporte de vileté morale, d'inévitable corruption, de révolte engendreuse de haines. ». Arraché à son milieu le domestique à qui l'on a parfois ôté son prénom, devient selon Mirbeau un être « disparate », « un monstrueux hybride humain », qui « n’est plus du peuple, d’où il sort », sans être pour autant « de la bourgeoisie où il vit et où il tend. ». Voilà peut-être le statut rêvé du travailleur docile, dénoncé en marmonnant par Célestine (« Faut-il que nous ayons la servitude dans le sang ! » ), vers lequel le libéralisme effréné de la mondialisation voudrait conduire les classes moyennes devenues encombrantes et surtout gourmandes d'un gâteau de plus en plus difficile à partager. Benoît Jacquot qui n'a pas convoqué Octave Mirbeau pour la gaudriole, nous invite à une prise de conscience du lent et douloureux chemin à rebours qui se profile si nous restons accrochés au piège d'une consommation voulue abêtissante et substitut au développement culturel émancipateur . Léa Seydoux qui accompagne le réalisateur pour la deuxième fois ("Les adieux à la reine" en 2012) livre une Célestine aussi gracile qu'elle peut être pataude ou même vulgaire, montrant les progrès fulgurants réalisés grâce à la multiplicité de ses expériences récentes. A côté d'elle Vincent Lindon marmoréen à souhait et fidèle aux types de rôles qui sont les siens depuis quelques temps, joue spoiler: Joseph le jardinier taiseux qui nourrit son ressentiment en accompagnant les milices antidreyfusardes et en fomentant le cambriolage de ses patrons qui jamais ne douteront de sa loyauté . Sur le plan formel, Jacquot grand admirateur du rigorisme de Carl Theodor Dreyer, accompagné de son chef opérateur Romain Winding utilise des cadrages serrés pour faire entrer le spectateur dans le labyrinthe étroit qu'était la vie quotidienne des gens de maison de cette époque. Porté par une actrice en phase de maturation, le film sobre et admirable montre la lucidité d'un Benoît Jacquot qui à sa manière toujours un peu austère, lance un déchirant cri d'alarme. Notons quand même que pour ne pas rajouter à la sinistrose ambiante, le réalisateur a procédé à une ellipse concernant la fin du roman spoiler: qui montrait Célestine devenue patronne après avoir fui avec Joseph à Cherbourg, rudoyant à son tour les employés de son café . Issue trop pessimiste où il n'a pas voulu suivre Mirbeau.
C'est curieux, bien que le contexte soit assez différent des Adieux à la Reine, j'y ai trouvé les mêmes défauts et qualités : Benoit Jacquot est très doué pour planter un décor et un arrière-fond socio-historique, mais assez mauvais pour raconter une histoire. La bourgeoisie provinciale rancie, les jeux de pouvoirs minables, les classes populaires peu aimables (antisémites, voleurs, obsédés sexuels...) : tout cela est admirablement décrit. Formellement, c'est mieux que pas mal, certains plans rappelant judicieusement des tableaux de Manet. Malheureusement, les talents de conteurs sont aux abonnés absents. Par exemple, l'attrait de Lea Seydoux pour Vincent Lindon arrive très brutalement et sans que l'on sache vraiment pourquoi. Du bon travail, incontestablement, mais inachevé.
Très bon film avec Léa Seidoux et Vincent Lindon. Ce film nous parle de la condition des femmes de chambres au début du XXe siècle selon dans quels familles elles se retrouvaient. La vie de Célestine est un vrai calvaire sa maîtresse la pousse à bout comme on peut le voire dans la scène de la couture, elle doit repousser les nombreuses avances du mari. Elle apprend à connaître Joseph l'homme à tout faire de la maison tout le long du film avec qui elle va finir par prendre parti. L'interprétation des 2 acteurs principaux sont excellentes, le jeu d'acteur de Vincent Lindon est toujours parfait avec peu de dialogue mais beaucoup de sentiment.
Après Jean Renoir et Luis Buñuel, c'est au tour de Benoît Jacquot d'adapter le célèbre roman d'Octave Mirbeau. "Journal d'une femme de chambre", dans ses moments les plus légers qui laissent s'exprimer à la fois la critique sociale et le jeu malicieux de Léa Seydoux, trouve un équilibre entre son fond et le ton adopté, une cohérence le plus souvent menacée par une mise en scène outrancière (les longs travellings avants et arrières, marque de fabrique du cinéaste) inopérante dans ce cas. En effet, aucun trouble ne jaillit de ces grands mouvements de caméra, qui tentent de pallier - en vain - l'incapacité à créer une émotion lors des champs/contrechamps entre Célestine (Seydoux) et Joseph (Lindon), malgré les interprétations convaincantes des deux acteurs. Le film a aussi une fausse bonne idée, celle d'inclure des flashback qui, s'ils révèlent leur utilité en montrant le contraste d'une protagoniste moins perverse par le passé, creusent encore un peu plus la différence d'écriture entre Célestine, personnage évolutif et complexe, et les autres, faiblement incarnés et dont la fonction ne serait que d'illustrer soit une catégorie sociale soit un trait de caractère. L'adaptation de Jacquot n'est donc pas déplaisante en soi et elle est formellement intéressante mais elle reste inégale et manque de chair.
Superbe reconstitution d'époque d'une bourgeoisie provinciale très classique et de la vie de la domesticité à cette époque. Les costumes en particulier sont fabuleux. Jeu parfait des acteurs et en particulier Léa Seydoux dans un rôle qui prouve une fois de plus sa palette d'actrice inclassable et talentueuse, véritable actrice caméléon. Par contre, la réalisation très classique, lente, au rythme monocorde ne permet pas au spectateur d'être emballé et l'ennui guette quelquefois. L'adaptation est cependant assez fidèle au livre et dans le ton de l'auteur.
A la fin du 19° siècle, les Bretonnes qui venaient servir comme bonnes à Paris étaient appréciées pour leur courage. En bonne jeune fille d’Audierne, Célestine, était aussi suffisamment têtue pour résister aux ordres sans discernement des maîtresses de maison et même parfois pour ne pas succomber aux avances sexuelles des patrons. Quand elle arrive chez les Lanlaire, une famille bourgeoise de province, Célestine a donc déjà fait quelques places. Et elle n’est ni surprise de l’autorité de madame, ni des tentatives de monsieur pour exercer son droit de cuissage. La jolie femme de chambre en a vu d’autres… C’est cette vie de soumission et d’émancipation que décrivit Octave Mirbeau en 1900 et qu’avant Benoît Jacquot, Jean Renoir et Luis Bunel ont adapté au cinéma. Dans la présente version, la peinture de mœurs prend le pas sur la critique sociale. Et si « les dessous nauséabonds du beau monde » y sont dénoncés, c’est pour mieux souligner les conditions d’exploitation des gens de maison. Mais point de révolte au bout. D’ailleurs le cœur de Célestine finit par battre pour le cocher/jardinier qui est loin d’être blanc/bleu… La beauté est partout dans le film de Jacquot : maison richement meublée, parc soigné et toilettes des dames magnifiques. Lea Seydoux est aussi très belle. Même si elle semble davantage utilisée pour l’érotisme qu’elle dégage. Bref, la noirceur du « Journal » s’estompe dans la palette colorée du peintre. Malgré la volonté de moderniser le récit en dénonçant un antisémitisme galopant ou en montrant une héroïne capable de prendre sa vie en main, on reste sur cette impression de joliesse. Plus plaisant que dérangeant !
C est plat, même creux...Bon , c est esthétique, et alors. On s ennuie ferme. Puis on sourit quand on lit les critiques et qu on les compare aux avis des spectateurs; que plus la note des critiques monte, plus celle des spectateurs baisse...et lorsque l on lit Télérama et que l on y lit que le réalisateur veut évoquer la montée du FN avec Joseph, le personnage antisémite du film, là on hurle de rire en se disant que Mirbeau doit se retourner dans sa tombe : mais qu est ce que cette critique vient faire là ??!!.. Bref, spectateur passe ton chemin.
Le film de B.Jacquot a ce mérite qu'il me donne envie de lire le livre de Mirbeau dont il est tiré. Sans savoir ce que Jacquot en a retenu, ce qu'il a jugé bon d'essayer de traduire en images ou de retenir de l'intrigue pour son scénario, sans pouvoir juger si le découpage en scènes et le montage du film sont fidèles à l'esprit du livre inspirateur, j'ai apprécié la peinture de moeurs, la froide étude naturaliste de deux milieux sociaux antinomiques, et surtout la plastique remarquable de l'imagerie, magnifique. J'ai regretté par contre que les répliques des deux personnages principaux soient si souvent difficiles à comprendre. Quand elles ne sont pas délibérément marmonnées pour qu'on ne les comprenne pas (comme c'est le cas quand Célestine bougonne une insolence à sa patronne trop tyrannique) les phrases que prononcent Léa Seydoux et Vincent Lindon sont trop souvent bafouillées à la va-vite, on peine à les comprendre même en mobilisant son attention. Certes, le personnage du domestique qu'incarne Lindon est taiseux et fourbe, celui de sa complice ne manque pas non plus de rouerie ou d'hypocrisie, mais j'ai trouvé que pour le coup V.Lindon en faisait trop dans ce registre, au point qu'il semble parfois contaminer L.Seydoux. L'intérêt en pâtit, et c'est dommage, on frôlerait parfois presque l'ennui si les qualités esthétiques et l'intérêt historique du film n'étaient là pour le sauver .