Une balade infernale en acier et en sueur
Dès les premières minutes, Fury te plonge dans l’acier brut d’un Sherman, le cœur battant de l’enfer. On parle d’un tank, mais on pourrait aussi bien parler d’une cocotte-minute, prête à péter sous la pression. Brad Pitt et ses compagnons d’enfer, sales comme des chaussettes d’un GI en campagne, transpirent la guerre par tous les pores. David Ayer n’y va pas par quatre chemins, il envoie tout, direct dans ta rétine : c’est crasseux, c’est intense, c’est la guerre, la vraie, pas celle d’Hollywood !
Brad Pitt, aka Wardaddy, c’est le chef. Tête brûlée, leader à poigne, il incarne le mec qui ne recule devant rien. Son char, c’est son royaume, ses gars, ses pions. T’as beau savoir que c’est Brad Pitt, là, il n’a rien d’un playboy. En face de lui, des soldats cramés, fatigués, dont Logan Lerman, petit bleu terrifié qui va prendre une leçon de vie et de mort. Une vraie éducation militaire à la dure, qui te ferait passer les Marines pour un club de danse classique.
Les scènes de combat ? De la boucherie pure. Ayer met tout dans la bataille, et quand ça commence à dézinguer, tu comprends pourquoi ce film est un mastodonte du genre. Les explosions, les tirs, les impacts de balles, c’est du brutal comme dirait l’autre. Mention spéciale aux effets spéciaux et à l’immersion totale : t’as presque l’impression d’être dans le tank, à prier pour que le prochain obus ne te transforme pas en confettis.
Pas que des explosions et des tirs. Non, Ayer prend le temps de te filer une pause, et c’est là que ça fait encore plus mal. Dans une scène touchante, entre soldats et civils, t’as presque envie d’y croire, à un moment de paix, d’espoir, mais cette guerre te rappelle vite à l’ordre. La réalité est là, elle frappe encore plus fort que les balles, et cette rencontre avec des Allemandes prend une tournure aussi sombre qu’inévitable.
Fury, c’est pas un film de guerre comme les autres. C’est une claque, une vraie. Pas de fioritures, pas de beaux discours patriotiques, juste la guerre, dans ce qu’elle a de plus sombre et de plus bousillé. Ayer frappe juste, il te balance la réalité crue, et tu ressors de là avec le goût amer de la guerre en travers de la gorge.
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