Lyes Salem s’est investi autant à la réalisation que devant la caméra. Il explique : "J’appartiens à deux cultures, je les connais et les aime profondément. Si je réalise c’est parce que je suis politiquement en colère et inquiet. Si comme acteur ma démarche est artistique, comme réalisateur elle est totalement politique. Je crois devoir témoigner de cette dualité que je porte en moi."
Comme de nombreux jeunes Algériens, Lyes Salem avait peur d’un nouvel affrontement entre la France et l’Algérie. Il commente : "Enfant, un jour à Alger où je vivais à ce moment-là, j’ai demandé à mes parents quel camp il faudrait que je choisisse si un jour l’Algérie et la France se faisaient à nouveau la guerre. Il y a eu un léger temps de surprise de leur part. Puis ma mère, française, a tourné la tête vers mon père, algérien, pour sans doute qu’ils accordent leur réponse, mais mon père qui devait être assez contrarié a continué à regarder droit devant lui. Ils ont fini par me répondre que la guerre entre les deux pays était finie et qu’elle ne reprendrait plus jamais. Que s’ils s’aimaient c’est qu’il ne pouvait plus y avoir de guerre entre les deux pays. Je n’avais donc aucune inquiétude à avoir."
Djaffar et Hamid, les deux personnages principaux du film, sont radicalement différents. Lyes Salem précise : "Hamid est déjà investi d’une mission, il est engagé et prend déjà part à la lutte. Djaffar, quant à lui, est plus naïf et n’a pas la velléité de prendre les armes."
Le réalisateur a remporté "le Valois" du meilleur acteur pour son interprétation de Djaffar à l'issue du 7e Festival du film d'Angoulême (France) le 26 août 2014.
Lyes Salem est d’abord connu pour avoir réalisé deux courts métrages. Son premier, "Jean-Farés", date de 2001. C’est pourtant en 2005 qu’il se fait connaître du grand public. Avec Cousines, il remporte de nombreux prix internationaux et le César du Meilleur Court Métrage.
Lyes Salem accorde un soin très particulier aux détails. Il est ainsi possible d’apercevoir le numéro 31 (Oran) sur les plaques d’immatriculation des voitures tout au long du film.
Le mot "oranais" peut désigner plusieurs choses, à savoir : un habitant de la ville d’Oran ; une variante dialectale régionale de l'arabe algérien et une pâtisserie également appelée croissant aux abricots.