Fidèle à lui-même, Larry Clark fait à nouveau appel à des comédiens débutants pour incarner les jeunes skateurs de The Smell of Us.
Après la sortie de son dernier film Marfa Girl en streaming payant sur son site internet, Larry Clark a utilisé le système du crowdfunding (financement participatif sur internet) pour compléter le financement de The Smell of Us.
En 2010, une rétrospective de l’œuvre photographique et cinématographique de Larry Clark est organisée au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris. C’est à cette occasion que le cinéaste découvrit non loin du musée le parvis du Palais de Tokyo qui est l’un des « spots » de skateboard les plus importants de la capitale de France. Intrigué par cet endroit qui rassemble une partie de la jeunesse parisienne, Larry Clark décida d’en faire le lieu de son prochain film.
À l’occasion de la rétrospective organisée en son honneur au Musée d’Art Moderne de Paris, Larry Clark fait la rencontre d’un jeune poète nantais du nom de S.C.R.I.B.E alias Mathieu Landais. Le réalisateur décide alors de lui confier la rédaction du scénario de The Smell of Us.
Avec The Smell of Us et comme dans la plupart de ses autres films, Larry Clark a voulu rendre hommage à la jeunesse : "montrer sa naïveté, son désarroi, ses égarements et plus encore qu’auparavant à sa solitude", indique le réalisateur. Néanmoins, dans ce film, Larry Clark filme une certaine jeunesse parisienne avantagée socialement, venant des beaux quartiers mais naviguant dans la même incertitude et le même désarroi.
Larry Clark déclare avoir eu l’idée de faire un film sur la jeunesse parisienne il y a vingt ans au moment de la sortie de Kids. Paris est, selon ses dires, sa ville préférée au monde. En 2015 sort donc The Smell of Us, production entièrement française à l’image de son casting de jeunes débutants castés dans les rues de Paris.
Larry Clark voulait faire un film sur la jeunesse à l’heure des nouvelles technologies en parlant du rapport que ces jeunes ont avec ces médias et les problèmes qui en découlent : "Ces adolescents ont en commun de maîtriser mieux que quiconque les nouvelles technologies, mais ces enfants d’Internet, nés avec un joystick entre les doigts, ont été largués par les adultes, ils jouent les affranchis, peuvent être cruels, mais ce sont des victimes", précise le cinéaste.
Larry Clark apparaît dans deux rôles différents dans le film. Ce n’était pas le souhait initial du réalisateur mais il a dû se résoudre à le faire quand deux acteurs ne se présentèrent pas : "Plutôt que d'arrêter le film, j'ai dû me lancer", indique-t-il.
Il existe une deuxième version du film où l’on voit Larry Clark en metteur en scène dialoguant avec les acteurs : "Avec cette version de The Smell Of Us, je brise le quatrième mur. Je n'ai jamais vu personne le faire auparavant. Cette version plus « arty » va sortir également", précise le réalisateur.
Le personnage de Toff, qui passe son temps à filmer tout et tout le monde est en réalité un alter-ego du réalisateur Larry Clark. Ce protagoniste renvoie d’ailleurs aux débuts du cinéaste quand il était alors photographe dans les années 50. Larry Clark voit d’ailleurs The Smell of Us comme un autoportrait et le considère comme "son film le plus important car il est la somme de tous les autres."