Grigris a fait partie de la Sélection officielle du Festival de Cannes 2013. Habitué de la Croisette, Mahamat Saleh Haroun y avait déjà présenté Abouna (2002) et Un homme qui crie auréolé du Prix du Jury en 2010. Il a également fait partie du jury présidé par Robert de Niro en 2011.
Mahamat Saleh Haroun part souvent d'une approche documentaire avant de se diriger vers la fiction. Grigris ne déroge pas à la règle, puisqu'il s'est inspiré de l'histoire de son personnage principal, interprété par Souleymane Démé. C'est en le voyant se produire sur scène malgré son handicap que le réalisateur a trouvé l'inspiration nécessaire à l'écriture de son film, dont le point de départ était à l'origine l'histoire de trafiquants d'essence.
Le réalisateur alterne dans Grigris entre esthétique documentaire, lorsqu'il filme les réalités de la vie des habitants, et fiction, avec des "plans-séquences stylisés et construits", donnant au film son ambiance particulière.
Mahamat Saleh Haroun est une nouvelle fois accompagné du musicien Wasis Diop, avec lequel il a déjà collaboré sur ses précédents films, et dont le travail s'est entièrement inspiré de Souleymane Démé lui-même et de ses pas de danse hors du commun. Le metteur en scène raconte : "Le personnage de Grigris est un peu danseur, un peu photographe, un peu réparateur de radios – bref, il est dans la débrouillardise et dans la survie, ce qui l'oblige à bouger. Chez lui, bouger devient une forme de nécessité. Et la musique essaie de raconter cette réalité-là et de rendre compte de la vie de ces petits artistes de la vie quotidienne."
Grigris est le tout premier film de Souleymane Démé, à l'origine danseur professionnel. Pour le réalisateur Mahamat Saleh Haroun, son sens du rythme et du tempo était un atout pour jouer la comédie. C'est également la première fois que l'on voit la Française Anaïs Monory sur grand écran, qui a découvert l'Afrique pour ce film.
Mahamat Saleh Haroun n'a pas hésité à modifier plusieurs fois le scénario de son film au gré de ses rencontres et des comédiens qui le touchaient, comme par exemple après avoir vu pour la première fois l'interprète de Mimi, Anaïs Monory.