La Vénus à la fourrure a été présenté en compétition au Festival de Cannes 2013.
Pour La Vénus à la fourrure, Roman Polanski s'est directement inspiré d'une pièce de théâtre américaine (Venus in Fur) écrite par David Ives et jouée en 2010 à la Classic Stage Company avant d'être propulsée en 2011 sur la scène de Broadway.
A l'origine, La Venus en fourrure est un roman écrit en 1870 par l'auteur autrichien Leopold von Sacher-Masoch. Il est le premier ouvrage de la série Love et l'un des fondements de ce qui sera appelé plus tard le masochisme.
L'oeuvre originale de Leopold von Sacher-Masoch a beaucoup inspiré les réalisateurs. En comptant le film de Polanski, ce sont cinq longs-métrages qui reprennent les écrits de l'auteur autrichien du XIXème siècle : La Vénus à la fourrure de Joe Marzano (1967), "Venus in Furs" de Jesus Franco (1969), "Seduction : The Cruel Woman" d'Elfi Mikesch et Monika Treut (1985), Venus in Furs de Maartje Seyferth et Victor Nieuwenhuijs (1995) et donc La Vénus à la fourrure de Roman Polanski (2013).
Le nouveau long-métrage de Roman Polanski sort alors qu'un livre à l'encontre du cinéaste vient de paraître en librairie : The Girl, a Life in the Shadow of Roman Polanski (La Fille, une vie dans l'ombre de Polanski). Il s'agit des mémoires de Samantha Geimer, cette jeune fille qui a accusé Polanski de l'avoir violée quand elle avait 13 ans.
Officiellement, Roman Polanski est toujours considéré comme un fugitif par Interpol, bien que la justice suisse ait libéré le cinéaste dans le cadre d'une accusation remontant à 1977 pour relations sexuelles avec une mineure aux Etats-Unis.
Il s'agit de la quatrième collaboration entre les époux Roman Polanski et Emmanuelle Seigner. Cette dernière était apparue devant la caméra du réalisateur pour la première fois en 1988 dans Frantic. Quatre ans plus tard, le duo se reformait pour Lunes de Fiel avant une nouvelle collaboration en 2009 avec La Neuvième porte : "Il y a longtemps que nous cherchions à refaire un film ensemble et nous avions un peu de mal à trouver un sujet. En plus, il voulait absolument faire une comédie avec moi, et, une comédie avec un beau personnage féminin, une comédie qui garde la grâce, c’est encore plus difficile à trouver", explique l'actrice.
Initialement retenu pour tenir le rôle masculin principal, Louis Garrel a finalement cédé sa place à Mathieu Amalric.
Afin de tourner La Vénus à la fourrure, Roman Polanski a mis en suspens l'écriture de son prochain film D. Ce dernier traitera de l'affaire Dreyfus.
Après Carnage, Roman Polanski adapte pour la deuxième fois consécutive une pièce de théâtre : "Je ne me suis pas posé ce genre de questions, c’est le sujet qui m’a porté… Une autre chose aussi : il n’y a que deux personnages. Depuis mon premier film (Le Couteau dans l’eau – 1962) où il y en avait trois, je me disais : « Un jour, je ferai un film où il n’y aura que deux acteurs ! » C’est un vrai défi mais j’ai besoin d’un challenge qui me stimule, d’une difficulté à surmonter… Sinon, je m’ennuie", confie le cinéaste.
C'est par le biais d'un ami que Roman Polanski a découvert l’univers du sado-masochisme : "Un ami m’a montré des films porno maso japonais, c’est hallucinant, effrayant même. Je ne savais pas que cela existait", avoue le cinéaste.
Polanski a réalisé son tournage dans le théâtre Récamier, fermé depuis 1978. Le décorateur du film, Jean Rabasse, a reconstruit dans les moindres détails cet édifice, de la scène au fauteuil en passant par les coulisses.
Le tournage du film ne fut pas de tout repos pour Emmanuelle Seigner. En effet, l'actrice a dû jongler avec son emploi du temps pour incarner Vanda puisqu'elle jouait en parallèle au théâtre de l'Odéon, la pièce de Harnold Pinter, Le Retour.
Emmanuelle Seigner a eu deux mois pour apprendre les 93 pages de texte de son personnage Vanda : "La seule chose que j’appréhendais vraiment, c’était le texte. Il faut savoir le texte comme une prière pour pouvoir le jouer très librement. Heureusement, j’avais demandé à Anette Hirsch (l’assistante de Luc Bondy) de m’aider et elle me faisait réciter tout le temps ces 93 pages apprises par coeur. À l’Odéon, en tournée, une heure avant de jouer Le Retour, partout et tout le temps…"
Ce n'est pas la première fois qu'Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric partage l'affiche d'un film en tant qu'acteurs principaux. En 2007, ils tenaient les premiers rôles du film de Julian Schnabel, Le scaphandre et le papillon.