Carlos Sorín revient en Patagonie après avoir tourné quelques films en dehors de cette région, qui continue de l'inspirer : "(...) c’est un lieu presque abstrait, sans couleur locale, sans histoire (...) c’est un espace vide. En même temps, l’âpreté de la steppe, les distances infinies, l’isolement des routes interminables m’ont toujours séduit", explique-t-il.
Carlos Sorín a tourné son film comme un documentaire, en essayant d'être au plus près de la réalité et en s'éloignant de la spécificité technique du cinéma : "(...) je n’ai pas emporté de Steadycam, ni de rails de travelling, je n’ai pas bougé la caméra au-delà de ce que me permettait la tête du trépied (...) généralement, je rejette viscéralement tout ce que l’on considère comme "cinématographique", c’est-à-dire, les ralentis de prise de vue, les objectifs de longue focale, la musique et le montage spectaculaires. Je préfère un cinéma basique."
Jours de pêche en Patagonie a été tourné en grande partie avec des acteurs non-professionnels car seuls Alejandro Awada et Victoria Almeida avaient d'autres films à leur actif. Le cinéaste a laissé une grande liberté à ces acteurs débutants : "C’est comme si chacun de ces personnages avait répété toute sa vie pour ce film (...) Je les connaissais tous avant d’écrire le scénario proprement dit. Leurs actions dans le scénario leur sont absolument familières. En ce qui concerne les dialogues, ils leur appartiennent entièrement. Je ne leur donne jamais de texte à apprendre, même pas une ligne."
Au départ, le film devait s'appeler "Empezar de nuevo", qui veut dire recommencer. Carlos Sorín a préféré le changer car, à son sens : "(...) il était davantage adapté à un boléro ou une "telenovela"."
Jours de pêche en Patagonie marque la sixième collaboration entre Carlos Sorín et son fils Nicolas qui a composé la musique de Historias mínimas (2002), Bombon, le chien (2004), Le chemin de San Diego (2006), La Fenêtre (2008) et El gato desaparece (2011).
Jours de pêche en Patagonie a été sélectionné en compétition officielle au Festival de San Sebastian ainsi qu'à celui de Toronto.