Il y a des fois où la curiosité est quand même quelque-chose de malsain. C’est du moins ce que je me dis après avoir vu ce « Supercondriaque ». Parce que oui, quand il était sorti au cinéma, il ne faisait aucun doute au vu de l’affiche, du casting, du pitch et surtout de la bande-annonce que ce film avait été pensé comme un merveilleux piège à blaireaux. Les retours de la presse et de la critique des spectateurs le confirmèrent très rapidement – et pourtant ! – je n’ai pas pu résister à la tentation d’aller voir par moi-même… Alors, je l’avoue, si le générique d’intro et les premières minutes peuvent encore faire naître l’espoir, laissant suggérer qu’on aura peut-être affaire là à une comédie potache mais sympa, tout le reste n’est par contre qu’une longue descente dans l’enfer de la fainéantise comique. Ce n’est pas compliqué à décrire : c’est tout le temps la même chose ! Dany Boon qui fait des grimaces, qui rit, qui crie, qui pleure, qui se plaint, qui gigote dans tous les sens dès que quelqu’un approche ou éternue… Et attention : aucune subtilité là-dedans : on nous sort bien les gros sabots XXL ! Visiblement, dans ce film, on espère que le bruit et le mouvement saura combler l’impression de vide. Alors après certains se diront peut-être que je fais là mon bobo qui ne sait pas apprécier une bonne comédie populaire… Peut-être après tout, pourquoi pas… Il n’empêche que, quand au bout de vingt longues minutes, l’intrigue prend conscience qu’elle n’a plus rien à raconter et qu’elle se décide à bifurquer vers une romance à deux balles où chacun essaye d’en faire le plus possible avec les dialogues les moins travaillés du monde, ça sent quand même l’entourloupe ! Je l’avoue, je ne suis pas très fan de Dany Boon, mais bon : quand il veut écrire, il sait écrire, et il l’a déjà démontré par le passé. Là, ce n’est rien d’autre qu’une énième resucée de blagues et de situations potaches vues et revues, dans aucun effort d’imagination. Non, ce film n’est pas une comédie. C’est un vague business-plan pour attirer son traditionnel lot de victimes qui, pensant que Dany Boon et Kad Merad sont après tout des gens fort sympathiques, se diront que voir un film avec eux ne pourra pas être si désagréable que ça… Et au fond c’est peut-être cela qui m’écœure le plus. Bien plus que le piètre niveau de travail et d’originalité mis dans ce « Supercondriaque », c’est la malhonnêteté que je trouve ici totalement insupportable… Et on ose faire le coup tellement souvent, que moi ça finit par me faire saigner par le nez…