J’avais vu passer la bande annonce du deuxième opus et, appréciant les jeux assez différents de Salma Hayek, Gary Oldman, Samuel L. Jackson et Ryan Reynolds, je me suis dit « pourquoi ne pas regarder le premier avant le second, ça a du sens, mon bichon ». Oui, en privé, je m’appelle souvent « mon bichon ». En plus, je venais de faire une overdose (gratifiante, certes) de films danois et j’avais besoin de voir un truc qui ne fait pas trop réfléchir. Pas trop.
Première constatation : quand Ryan Reynolds n’en fait pas des caisses, il est assez fadasse.
Deuxième constatation : je ne vais pas trop réfléchir durant la vision de ce long métrage puisque j’ai repéré le traître à la quinzième minute (il a une tête de traître, une voix de traître, un costume de traître, je n’ai, à vrai dire, aucun mérite). Heureusement, les scénaristes ont eu la bonne idée d’éventer le complot à la trentième.
Troisième constatation : malgré son statut international (7 pays en coprod), il s’agit bien d’un film d’action américain, tout exemple de finesse ou d’intelligence burlesque sera sévèrement puni. Exemple : la fusillade en plein Manchester qui rappelle d’autres scènes grotesques dans d’autres films ricains où l’on se dit « tiens, ça n’est pas du Scorsese ni du Tarantino. »
Pouf pouf.
Prenons ce film pour ce qu’il est (un film d’action pur et dur) et non pour ce qu’il prétend être (une comédie avec des stars). Passons donc sur les romances inutiles, voire ridicules (à escient?) et téléphonées, et concentrons-nous sur l’histoire en elle-même, c’est-à-dire pas non plus sur les dialogues dont les punchlines peuvent être devinées à l’avance. C’est d’ailleurs là qu’on comprend mieux pourquoi il n’y a pas de catégorie « meilleurs dialogues » lors de la cérémonie des oscars.
Pouf pouf.
La seconde partie offre un buddy movie assez classique et, contrairement à la scène de Manchester, celle d’Amsterdam, une course-poursuite endiablée, n’a rien à envier aux exemples du genre des meilleurs James Bond. Je dois reconnaître que c’est haletant.
Au final, on a un film très moyen tant tout est exagéré et d’un simplisme à faire peur mais avec de l’action (c’est le but), un peu d’humour et une interprétation magistrale, largement au-dessus des autres acteur·trices. de la part de Samuel L. Jackson qui signe et interprète également la chanson du générique de fin.