POUR :
50 km et 1 heure de trajet. C'est la distance et le temps qu'il a fallu parcourir pour se rendre à Rennes afin d'assister à la projection de One-Direction : This is Us. 1 heure durant laquelle j'ai pu chanter, tout en conduisant, les quelques sublimes titres qui composent la discographie du groupe. Je dois avouer que je n'ai pas leur talent, et au vu de la tête de mon géniteur, ni leur voix, mais j'étais tellement excité à l'idée d'assister à la séance que je me devait de faire partager mon bonheur à mon géniteur. Les larmes me venaient, à chaque mot, chaque lignes, chaque notes de leurs chansons. Ma préférée étant What Makes You Beautiful, juste derrière il y a Live While Were Young et One Thing. J'étais comme dans un rêve teinté de violet (ma couleur fétiche depuis Never Say Never), de mauves, de bleus, de jaunes, de pourpres et parabolique. Je voulais embrasser la monde, pisser sur les voitures qui passaient sur l'autoroute, crier à qui voulait l'entendre que je l'aimais. Je voulais rire et pleurer au même moment, lâcher le volant et voler vers d'autres cieux. Tendre ma main et attendre que tu la prennes. Je voulais t'aimer un peu plus chaque jour jusqu'à la fin de ma vie et au-delà. C'était si beau, si subliminal et c'était mon moment.
Lorsque nous sommes arrivés et qu'il a fallu descendre de la voiture, je ne touchais plus terre, je n'étais plus qu'un directionneurs à la recherche de mon bonheur. Mes mains tremblaient et mon rythme cardiaque s'accélérait. Il fallait arriver rapidement devant le cinéma, sinon je rackettais le premier gosse qui passait devant moi. Heureusement le calvaire n'a pas duré longtemps, l'entrée n'était plus qu'à quelques centimètres de mes pieds. Je distinguais déjà quelques fans et notamment une fille que je connaissais malheureusement : la connasse qui m'a largué par sms le jour où je suis allé voir Never Say Never, et qui a osée mettre un smiley rouge sur ma critique du film ainsi que sur celle de La Neuvième Porte. Mais qu'importe, rien ne pouvait gâcher ce merveilleux moment, pas même l'haleine putride du guichetier.
Nous entrâmes dans la salle et je sentais battre mon cœur à 1000%. A peine assis, je vis la connasse de tout à l'heure venir vers nous et s'asseoir à côté de moi. Je n'écoutais pas ce qu'elle disait, après tout c'est une femme, depuis quand une femme à quelque chose d'intéressant à dire. Et quand bien même cela devait arriver, qui serait apte à juger que c'est le cas ? Bref, la lumière s'abaisse peu à peu pour nous laisser dans l'obscurité la plus totale, la connasse se tut, ainsi que la salle. Mes lunettes pour la 3D posées sur mon nez et le film démarre.
Je ne vous ferrais pas le récit détaillé car je juge que c'est à vous de le découvrir et d'apprécier cette œuvre boulversifiante. C'était si beau, si émouvant. Voir mes idoles comme si ils étaient à côté de moi, est un privilège qu'un homme ne peut mesurer qu'à la fin de sa vie. Tandis que les images défilent où l'on voit des extraits de concert alliés à des moments plus personnels, mon ex me prend la main. Je ne peux détourner mon regard, mais je la sens troublée presque hypnotisée par le film. Elle tente de m'embrasser mais le parpaing stocké dans mon sac-à-dos l'empêche de briser l'instant magique qui est en train de se produire devant mes yeux. Je tends les mains pour essayer de toucher Harry Styles, Niall Horan, Louis Tomlinson, Zayn Malik, Liam Payne, mais mon cerveau me rappelle que je suis devant un film, et quel film. Le film dont j'ai rêvé toute ma vie, m'immiscer dans le quotidien de mes dieux sur terre et de l'univers. C'est que ces mecs ont du cœur et me bouleversent. Ces moments où ils appellent leur parents me fait fondre en larme. Voir tous ces directionneurs, comme moi, exprimer ce qu'ils ressentent et en quoi One Direction a changé leur vie. J'ai l'impression de faire parti d'une grande et belle famille. Une qui me comprend et ne juge pas ce que je suis. Car après tout, c'est ça le message principal du film : aller au bout de ses rêves et de sa passion. Ces 5 dieux sont partis de rien, leurs rêves étaient presque détruits, ils se sont battus jusqu'au bout pour arriver où ils sont. Ce sont des modèles à suivre pour toutes ces générations de trous du cul et de jeunes de merde. Ils ne se prennent pas la tête et on voit qu'ils ne sont pas juste un boys-band jetable, ce sont 5 amis, 5 frères. Et c'est cela le principale. Alors oui, dans la forme, ce n'est pas du cinéma français, ce n'est pas intellectuel, mais c'est fun et cool. Donc pas besoin de cracher sur le scénario car nous, les directionneurs, on a ce que l'on voulait, du bonheur et encore du bonheur. Nous voulions voir leur vrai vie véritable et l'on est dans leur vrai vie véritable. Avec la 3D, on a l'impression d'assister en temps réel à la scène et d'être dans la foule. Ce sont des putains de bêtes de scènes et ce sont les meilleurs de la terre et de l'univers tout entier.
Le film touche à sa fin et je regrette que ce moment ne dure pas plus longtemps. C'est trop court, il va falloir que je retourne le voir, et pourquoi pas avec mon ex qui semble s'être endormie pendant la séance, trop la honte. Comment a-t-elle pu manquer ce spectacle parabolique et métaphorique ? Ces 5 jeunes gens qui n'hésitent pas à se livrer autour d'un feu, à chanter avec leurs tripes, à délirer, juste pour nous, pour moi. Ils font tant de choses en même pas 1h30. Il vont dans tant d'endroits en si peu de temps, mais comment font-ils ? Respect quoi ! Et pendant ce temps-là, dans la salle de cinéma, il y a des hurlements, des rires, des larmes, le générique de fin qui défile devant mes yeux. Cela ne peut pas être la fin, ce n'est pas possible. Tout le monde se lève et applaudit, moi aussi....
CONTRE
Avant toute chose, il est important d'expliquer la raison qui m'a poussé à voir un tel film (ce sont sensiblement les mêmes raisons que pour Never Say Never). Si je vous ai parlé de médiocrité dans l'introduction de cet article, ce n'est pas pour rien. Il y a une raison au-delà du raccourci facile, One Direction = Médiocrité. Un pas que je n'oserais pas franchir, en fait si je viens de le franchir, mais bref. Je suis toujours assez curieux de découvrir et de visionner un documentaire musical, comme ceux diffusés sur Arte sur un groupe ou une période. Mais il est rare les moments où je peux visionner un documentaire musical plus que médiocre à la manière d'un Never Say Never. De ce fait, One Direction : This Is Us a attiré mon attention.
Ce film n'est pas un merde, juste une mauvais film réalisé pour de mauvaises raisons. Que ce soit sur One Direction ou Jo Le Clodo n'est pas important dans le fond, c'est le procédé et la manière qui compte. En premier lieu, le PLUS GROS PROBLEME de ce film n'est pas tant son existence mais le parti pris "artistique". C'est à dire, si vous n'êtes pas fan du groupe, il y a très peu de chance que vous aimerez le film car il est très excluant. C'est un film fait uniquement pour les fans. Ceux qui, comme moi, sont hermétiques à cette musique voire déteste, ne seront pas conquis et n'apprendront rien. Ce n'est pas un "docu-biopic" à la manière d'un Never Say Never (qui était déjà une belle arnaque) où l'on voit toute la genèse du groupe jusqu'à aujourd'hui, c'est un mélange concert-moments intimes de leur tournée. De ce fait, ceux (enfin celles) qui sont amoureux du groupe, en auront pour leur argent. On ne compte plus le nombre de fois où l'on voit ces 5 jeunes gens torses nus pour faire grimper le taux d'hormones ainsi que celui de décibels (je plains le projectionniste de chaque cinéma). Les titres préférés des fans sont interprétés. Les moments émouvants sans légions. Toutes les ficelles dramatiques sont usées jusqu'à la corde pour faire lâcher des torrents de larmes dans les yeux des fans. Le réalisateur croit en ce qu'il fait, mais le tout manque de sincérité. Le film semble si formaté qu'un Twilight passerait pour une œuvre subversive. Encore un autre chef d'œuvre de la médiocrité.
La question de la légitimité de sa diffusion au cinéma se pose aussi. Qu'un groupe comme The Rolling Stones, The Doors, Buena Vista Social Club ou Metallica ait un film au cinéma ne choque pas car ceux-ci ont acquis, depuis longtemps, le statut de groupe culte. Cela fait des années qu'ils sortent des albums et font des tournées. Le problème de One Direction est qu'ils sont au balbutiement de leur carrière, et que cette sortie semble prématurée. La seule logique à cela est que nous sommes dans l'ère du jetable et de l'éphémère. Dans 4 ans, un autre groupe les aura remplacé dans le cœur des fans, comme ce fut le cas avec Tokio Hotel par exemple. C'est donc, dans une certaine mesure, un "moyen" de ne pas les oublier (en plus de se faire du pognons dessus). Et c'est toujours dommage de voir un film fait pour de mauvaises raisons et/ou pour surfer sur une mode. Le cinéma ce n'est pas cela, pour moi en tout cas. One Direction : The Is Us m'a fait me rappeler tout ce que je déteste dans le cinéma, à la manière d'un Kick Ass 2 : que l'on se foute de ma gueule en me disant que c'est fun. Non ce n'est pas fun et ce n'est pas du cinéma. Dans un sens leur existence à une "utilité", nous permettre de distinguer un mauvais film d'un excellent film. En tout cas cette année 2013 m'a fait vivre le pire : One Direction, Kick-Ass 2, Texas Chainsaw ; mais aussi le meilleur : Mud, The Place Beyond The Pines, Star Trek Into Darkness, etc.
Pour conclure,
One Direction : This Is Us n'est pas une merde parce que c'est One Direction, et ce n'est pas non plus, le meilleur film du monde parce que c'est One Direction. C'est juste un mauvais film à cause des raisons qui ont poussé les producteurs à le faire et non pour son contenu qui s'avère très classique et déjà vu 1000 fois. C'est un film purement commerciale, sans but artistique malgré ce que peut bien penser le réalisateur, il n'est adressé qu'aux fans du groupe et donc il y a un sentiment d'exclusion. Le problème n'est pas son existence mais le fait qu'il sorte au cinéma, une sortie en DVD aurait suffit. Le procédé est autant critiquable que celui de Never Say ou les autres films du mêmes gens avec d'autres artistes (Glee, Katy Perry, Miley Cyrus, Jonas Brother).