« MILF » sous un côté très léger, dresse un constat saisissant d’un monde en perte totale de repères, où le refus de vieillir, de refuser les contraintes ou de s’engager dans les responsabilités, amène à des comportements centrés sur le moi profond et le plaisir uniquement personnel et bien égoïste !
À ce niveau, c’est certain que ces trois femmes réunies censées avoir 40 ans, nous en offrent une peinture réaliste et inquiétante, où ce mode de vie prend ici une résonance qui frappe les esprits, comme un genre de fantasme où le corps toujours jeune est prêt à provoquer, à séduire !
Alors oui franchement, sans vouloir jouer le prude ou coincé, on se demande ce que vont chercher ces trois copines réunies et débarrassées de leur progéniture, dans une très belle maison évidemment, en bord de mer bien sûr, avec ces trois jeunes garçons de presque vingt ans plus jeunes, ou on le comprend trop vite et trop bien !...
Au delà de l’aspect très superficiel du film, il se dégage un sentiment de malaise inévitable, une sorte de voyeurisme évident avec lequel la réalisatrice voudrait nous montrer que rien n’est jamais perdu, que tout âge a encore ses atouts et ses chances de séduction, quitte à envoyer tout en éclat, tout ce qui a pu être construit, avec les gros dommages collatéraux que l’on connaît !
Non franchement, faire un film sur la gloire de ces MILF avec aussi peu de retenue et de pudeur, mais avec au contraire autant de désinvolture, de facilité, et donc sans une once de réflexion qui remettrait un peu de bon sens, m’aura laissé un drôle d’arrière goût !
Et quand on recherche de plus la signification de ce curieux sigle, on reste sidéré du manque de poésie, tant l’aspect cru, voire obscène transpire de partout...
Mais au fond pour prendre le contre pied du célèbre adage, autant dire maintenant « Il faut que vieillesse se fasse ! »...
À l’image de ce phénomène de société, de voir ces actrices de près de 50 ans se démener de façon aussi pathétique donne un film tout aussi creux que ce qu’il veut bien nous démontrer, ce qui nous prouve bien du reste que la tendance actuelle est bien plus dans le culte de son plaisir, de se réaliser coûte que coûte et à tout âge, que par l’attention et l’intérêt que l’on porte aux sentiments d’autrui !
Paradoxalement, une bien triste comédie d’Axelle Laffont qui n’a rien de très pertinent à nous apprendre...