Le courage au quotidien. Les histoires respectives de ces enfants, beaux, attachants, aimants et aimés, étaient suffisamment riches et douloureuses pour se suffire à elles seules. Ce documentaire est une belle leçon de vie et remet bien des choses à leur juste place. C'est vrai. Cependant au tout début du film une voix off, totalement inutile, plombe, d'emblée l'ambiance, en récitant ce que l'on peut lire sur l'écran, tout en insistant sur le réel des histoires ici, présentées. Le réalisateur filme des tranches de vie simples et dures pour ces enfants, avides d'apprendre. Le réalisateur a trop mis en scène plusieurs passages pour en faire un véritable documentaire. Quelques passages m'ont dérangé et laissé penser à une scénarisation excessive qui voudrait, malgré tout, passer inaperçue. Un détail, peut-être. Mais dans cette case du Kenya au confort très rudimentaire et loin de tout, on aperçoit la mère faire à manger, à la famille rassemblée, d'une façon que l'on peut juger exacte, si ce n'était le "sachet sous-vide", d'épices ou d'aromates quelconques, comme on peut en trouver partout chez nous, et qu'elle mélange à la nourriture Un autre et de taille, l'attaque des éléphants. Une ficelle aussi grosse que la bête elle-même ! À moins que Pascal Plisson ne veuille faire revivre dans ce passage son talent de documentariste animalier, par ailleurs connu et reconnu. Le gros inconvénient, et non des moindres, la version française. Elle nuit grandement à l'intérêt de ce documentaire qui, reste, toutefois, non dénué d'intérêt. La photographie d'Emmanuel Guionet est tout à fait remarquable. Des moments magiques aussi, tels la séquence avec la grand-mère et sa petite fille dans les montagnes de l'Atlas. Ou plus encore ce merveilleux geste d'amour de la mère Indienne massant le corps de son enfant lourdement handicapé. Il n'en reste pas moins l'intérêt que le réalisateur porte à ces enfants et le travail en amont que cela a dû représenter pour convaincre les principaux protagonistes et les familles de chacun d'entre eux. Je veux croire, à ce que j'ai pu lire, des améliorations de vie apportées à ces enfants par l'équipe du film, pendant et surtout après le tournage. Espérer aussi, que le poids des traditions ne viendra pas éteindre cette ouverture au monde que représente "Sur chemin de l'école".