Monsieur contre Madame figurait dans la sélection ACID (Agence du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) lors du Festival de Cannes 1999.
Conseillée par un avocat spécialisé, Claudine Bories s'est entourée de toutes les précautions, demandant aux intervenants (qui restent anonymes) de leur accorder par écrit l'autorisation d'utiliser leur témoignage dans un film. Un seul homme s'est plaint après coup… parce qu'il considérait qu'on ne le voyait pas assez à l'écran !
« La psychologie ne m'intéresse pas. Je n'ai pas envie de prendre partie pour l'un ou pour l'autre. Je ne fais pas de distinction entre arabes, français et africains. La dimension sociologique du lieu (banlieue, fonds publics, solidarité) ne m'intéresse pas non plus. Ce que je vois au-delà : je vois des êtres qui souffrent, d'une souffrance que je connais. Les gens qui viennent là sont dans une grande confusion. Ils nous racontent leurs douleurs de femmes et d'hommes aux prises avec la passion, la jalousie, et le désir de s'en sortir… Ils ressemblent à des personnages de la Bible, ils sont des figures de l'humanité. Au fond, ce qui dirait le mieux ce que je ressens, c'est le mot compassion. COM-PASSION. »
Vice-présidente d'ADDOC (Association Des cinéastes DOCumentaristes) de 1994 à 1997, Claudine Bories compte à son actif cinq documentaires, dont Juliette du côté des hommes (1980), Portrait imaginaire de Gabriel Bories (1984) et Un samedi sur deux (1998).
Elle a également réalisé trois films de fiction, un long métrage (La fille du magicien en 1989) et deux courts (Lointains boxeurs en 1982 et L'enfant du parking en 1995).
« Ma position : je n'interviendrai ni au son ni à l'image. Pas d'entretien, pas de voix off. Ce que je dirai aux personnes filmées : ce film a pour but de montrer l'importance et les effets de la médiation. »