Derniers Avis : Jeune & Jolie - Page 10

Un bijou de délicatesse et de finesse narrative, fidèle à l'art d'Ozon.

Il manque à la réalisation un certain relief, qui aurait permis au spectateur que je suis de pouvoir faire preuve de plus d'empathie. Dommage, car il ne manquait pas grand chose !

10 mois à peine après la sortie de Dans la maison, Francois Ozon récidive en s’attaquant à un sujet des plus sensibles (la prostitution des étudiantes) dans Jeune & Jolie. Le sujet était glissant, Ozon a pris le parti de se défaire de la plupart des écueils que l’on pouvait attendre ici (violence, motivations, film voyeur…) pour se limiter à une balade mélancolique. Ce parti-pris est plutôt efficace, porté par une sublime Marine Vatch, mais surtout par la maitrise de son réalisateur, qui nous promène dans une atmosphère digne de la gloire de mon père avant de nous projeter dans des couloirs d’hôtels feutrés et sordides. Tout au final dans jeune et jolie est histoire de suggestion… un peu trop d’ailleurs. Car Ozon, qui avait réussit à produire une œuvre aux multiples messages (émancipation, crise de l’adolescence, recherche sexuelle, crise parentale, infidélité, culpabilité, vie de couple…) appuie un peu trop chacun de ces messages, comme s’il ne faisait pas confiance au spectateur. Dommage, ce ton un peu trop insistant ainsi qu’une fin en queue de poisson gâchent le plaisir final de ce qui reste quand même une belle œuvre cinématographique…

Dans un sujet brûlant de mille feux, entre fascination et dégoût, le passage raté de l'enfance à l'âge adulte dans ce qu'il y a de plus radical. Une réalisation sans compromis pour un il dérangeant autant qu'excitant, la jeune Vacth irradiant de beauté...

Très agréablement surpris par ce nouvel Ozon! Après avoir lu les critiques, je craignais la vacuité du propos, le manque d'engagement du réalisateur, la facilité dans la démonstration sans justification, bref la platitude à la française! Ces critiques ne se justifient pas du tout et le film se révèle bien plus intelligent et envoûtant que je ne l'aurais soupçonné, malgré un dernier quart d'heure dispensable! 4/5

Je ne peux pas m'empêcher de commencer par le synopsis... je le trouve vraiment réducteur et pas du tout à l'image du film. Je ne sais pas vous, mais moi je m'attends presque à une comédie musicale... Je me permets donc de vous écrire mon propre synopsis, histoire que vous ayez un avis et une attente plus proche de ce que vous allez voir. C'est l'été, Isabelle passe ses vacances sur le bord de mer en famille. Elle y rencontre Félix, son amour de vacance avec qui elle va sauter le pas. Mais entre sa sexualité solitaire et cette expérience en couple, Isabelle ne comprends pas. Cet événement va changer sa vie et à son retour à Paris elle va tenter de découvrir sa sexualité, sa féminité en se prostituant. Quels sont les limites, les dangers et l'intérêt ? Voilà comment je me représente le film, et le résumé que j'en ferais. On a bien les quatre saisons mais je n'ai pas vu les différences avec la musique en tout cas. Jeune & Jolie est un film intéressant, assez troublant face à cette nouvelle forme de sexualité qui se développe. Comment dans cette construction d'adolescente à femme elle intervient. Une nouvelle fois on pose le soucis d'internet et de ses dérives mais pas seulement, on sent le secret de famille qui ne sera malheureusement jamais vraiment dévoilé. Comme si par les mésaventures d'Isabelle se rejouait une histoire familiale, ou du moins mets en insécurité la famille. Ce film est vraiment intéressant. La réalisation m'a semblé correct, parfois crue, parfois tendre, parfois voyeuse et parfois absente. Elle porte la mélancolie d'Isabelle, cette lassitude. Les jeux de lumières accentue tout cela. L'histoire est intéressante, selon moi pas assez poussé du côté familiale, j'ai sentie comme un manque mais aussi parce que je cherche toujours une raison et ici il n'y en a peut être tout simplement pas plus qu'une fille qui a besoin de se découvrir. Hors dans mes représentations, il vaudrait mieux cumuler les aventures que de passer par la prostitution, j'ai du mal à le comprendre mais parce que ce n'est pas dans mon éducation. Le casting est vraiment bon, Marine Vacth est excellente, elle m'a bluffé et envoûté. Tellement discrète, mélancolique et à la fois sûre d'elle. Quelque chose dans le regard que je n'arrive pas à définir. Pour moi c'est elle qui porte le film, malgré la présence du reste du casting. Ils apportent d'ailleurs tous quelques choses et sont tous très bon. On a beaucoup parlé de "La vie d'Adèle" mais selon moi "Jeune & Jolie" avait tout autant sa place et il m'est très difficile de les départager, parce que sur un même thème (la construction de soi à l'adolescence) on prend des chemins différents et tout aussi intéressants l'un que l'autre. En tout cas c'est un très beau film que je recommande, qui amène pas mal de questionnement, et confronte nos représentations ou notre propre construction.

A force d'entendre parler de ce film absolument partout (magazines, émissions ...) je me suis finalement décidée à le regarder, sans trop de conviction. Dès les premières images j'ai été séduite : j'ai adoré l'ambiance, le décor, l'esprit du film. On y voit les faits, les étapes de la vie de l'héroïne mais sans trop de détails, sans scènes inutiles. Marine Vacht est parfaite dans ce film. Chargé en émotions, on est transporté par ses sentiments, ses sensations, ses doutes, ses peurs... Le seul bémol dans ce film : la mère. Certains disent que c'est une nouvelle version de Belle de Jour ? C'est possible mais ils ont des différences qui font que chacun à leurs manières sont des petits chefs d'oeuvre.

Que veut nous raconter Ozon avec ce portrait de lycéenne prostituée consentante ? C’est un peu la question qui nous accompagne tout au long du film. Evidemment, la jeune fille est une page blanche et on peut y projeter le flottement irrésolu de l’adolescence, la quête de l’image et de l’identité, la recherche d’une place dans une société régie par les rapports de force… Mais on peut aussi y voir l’indolence d’un cinéaste qui livre un film aussi désincarné et creux que son héroïne…

Fille choquant et nul. Je déconseille de le voir par des personnes sensibles .

Un assez bon film, avec des rôles bien maîtrisés, qui aurait cependant mérité une autre tournure, une autre fin.

Il se regarde très bien...un peu de longueur j ai trouvé....mais la petite est si jolie...et c'est une réalité qui s'impose malheureusement ....mais le film reste plutôt pudique malgré un sujet qui peut choquer

Des acteurs persuasifs, c'est certain ! La preuve en est : on en vient à se poser les bonnes questions quant à la prostitution, les questions voulues par les créateurs du film, rien qu'en observant l'attitude de Marine Vacht dans le rôle d'Isabelle...
Au delà de ça, il manque, à mes yeux, une touche de dynamisme, une sorte de "peps" qui permettrait au spectateur de s’imprégner encore plus de l'ambiance du film.
Peut-être un bande son plus complète aurait-elle fait l'affaire...
La fin du film m'a quant à elle laissé à désirer, même s'il semblait difficile de faire beaucoup mieux puisque l'intérêt de ce genre de film repose rarement sur son dénouement.
Je ne regrette en rien d'avoir regardé ce film, mais ne le qualifierais pas de chef-d'oeuvre.

On ne peut pas dire que le titre est mensongère. L'interprète principale du nouveau film de François Ozon est très jeune et très belle. Marina Vacth est une jeune lycéenne qui après une première expérience sexuelle avec un amour d'été se prostitue et voit son pécule monter en flèche. On comprend vite que l'argent n'est pas une fin en soi mais vraiment la découverte du sexe et l'excitation de l'inconnu qui motive Léa. Si les 45 premières minutes font l'étalage de son corps, un moment dramatique va très vite la tourmenter et le retour de bâton est dur spécialement pour sa famille. Un portrait froid porté par Marina Vacth qui crève l'écran par sa présence. D'une sobriété naturelle, l'insolence et l'insouciance de Léa est au centre de la préoccupation de sa mère et nous pose la question des limites de la jeunesse aujourd'hui. La curiosité et l'exhibitionniste facile rend la vente du corps si simple aidé par internet. Et si elles se croient responsables, la perversité des clients rend ce jeu dangereux. La réussite de "Jeune & Jolie" est la réaction des adultes face à cette effroyable situation et on voit que chacun réagisse différemment et que la tentation peut dépasser le cadre de la confiance et du respect.
A conseiller !!

Sûrement un des plus beaux films français de l'année 2013, Jeune & Jolie est cohérent dans l'oeuvre du réalisateur. François Ozon traîte ici de ses thèmes les plus chers: le sexe, le voyeurisme, le passage de l'adolescence à l'âge adulte et le fait à merveille. On a ici un film très réaliste, ce réalisme est dû a la superbe interprétation de Marine Vacth, toute en retenue, très sobre, mais il est aussi dû au fait que François Ozon ne rend pas son propos vulgaire, il s'attarde vraiment sur la psychologie de cette jeune fille et ce qui la pousse à commettre ces actes et pour cela, chapeau! Car peu de réalisateurs réussissent à mettre en scène de la même manière ce genre de récit.

J’aime le talent de scénariste-réalisateur de François Ozon. Il arrive à raconter des histoires intéressantes en partant d’un quotidien somme toute très banal. Après « Dans la Maison », son précédent film que j’avais beaucoup aimé, « Jeune et Jolie » est du même niveau. Découpé en saisons comme avant lui l’excellent « Printemps, été, automne, hiver … et printemps » de Kim Ki-Duk (2004), « Jeune et Jolie » conte une histoire dans l’air du temps et malheureusement crédible.
Coté casting, en plus du rôle principal tenu par Marine Vacth et qui n’a pas dû être facile à jouer, j’adore le couple d’acteurs qui joue le beau-père (Frédéric Pierrot) et la maman (Géraldine Pailhas) de l’héroïne. D’ailleurs, au passage, un petit coup de gueule si des directeurs de casting tombaient par hasard sur cette critique, pour dire que je trouve que Frédéric Pierrot qui enchaine de nombreux petits rôles depuis près de 30 ans de carrière, est sous-exploité et qu’il faudrait lui donner plus souvent des grands rôles. Il est parfait dans le rôle du beau-père qui ne veut surtout pas jouer au père.
Enfin, une petite remarque dans la lignée, l’année dernière, de ma critique de « Millenium : les hommes qui n'aimaient pas les femmes » (The Girl With The Dragon Tattoo) sur l’interdiction du film aux moins de 12 ans : cela veut dire qu’un enfant de 12 ans peut voir ce film et cela risque de le perturber plus que de raison. Je serai curieux d’avoir l’avis des psys sur ce sujet…