Le film s'inspire de la véritable histoire d'Eluana Englaro, une Italienne d'une trentaine d'années plongée dans un état végétatif irréversible pendant dix-sept ans, suite à un accident de voiture. Elle mena le pays à ébullition en demandant, via son père, à ce que son système d'alimentation artificielle soit débranché... Opposant ainsi la communauté scientifique et les sources vaticanes, les tribunaux, les journaux, les défenseurs et les opposants à l'euthanasie. Un des segments du film met en scène le personnage d'Uliano Beffardi (Toni Servillo). Il s'agit d'un rôle d'homme politique en référence directe à Silvio Berlusconi, et au décret de dernière minute qu'il tenta de faire passer pour faire halte au processus d'euthanasie engagé. Sans succès.
Le réalisateur Marco Bellocchio n'a pas souhaité faire un film qui prendrait parti ou imposerait son point de vue sur le bien fondé de l'euthanasie. Ainsi, Eluana Englaro ne figure pas dans le film en tant que personnage. En effet, La Belle endormie est davantage axé sur les histoires respectives de personnages satellites (la Divina Madre, une grande actrice sur le déclin jouée par Isabelle Huppert, un homme politique, un médecin, ou encore une droguée). Leurs histoires se déroulent en parallèle des derniers jours d'Eluana Englaro, comme une œuvre à visages multiples orientés sur une même attente.
La réalisateur Marco Bellocchio s'est interrompu en pleine rédaction de son scénario, et n'y est revenu que deux ans plus tard. C'est ainsi que sont nées les histoires indépendantes à celle d'Eluana Englaro, mais parallèles à son sort.
Plusieurs scènes du film ont été filmées à l'extérieur de la maison médicalisée où Eluana Englaro a séjourné, et où on lui a finalement coupé les vivres pour la laisser partir. Certains figurants dans le film ont été engagés pour jouer leur propre rôle, car ils faisaient partie du groupe de protestataires présents en 2009, lorsque se sont déroulés les évènements.
Alba Rohrwacher avait déjà joué pour Marco Bellocchio : encore étudiante, elle avait fait sa première apparition en 2001 au cinéma dans Le Sourire de ma mère, puis était apparue dans Sorelle mai (2010).
Le film a été présenté à la Mostra de Venise en 2012. Accueilli avec beaucoup de chaleur de la part du public et des critiques, le film a permis à Daniele Cipri de remporter le Prix Marcello Mastroianni du "meilleur acteur émergent".
La Belle endormie aborde le sujet délicat de l'euthanasie, dans l'air du temps, s'inscrivant dans la lignée de films comme le poignant Million Dollar Baby de Clint Eastwood, le multi-primé Amour de Michael Haneke ou le magnifique Quelques heures de printemps de Stéphane Brizé.