Djeca Enfants de Sarajevo est le second long métrage de la cinéaste Aida Begic. La Bosniaque a déjà à son actif Premières neiges réalisé en 2008 et qui racontait une histoire sur fond de guerre de Bosnie.
"Djeca" signifie "enfant" en bosnien.
Aida Begic est très marquée par la guerre de Bosnie qui a fait des ravages entre 1992 et 1995. Les deux personnages principaux sont des survivants de ces combats ; la cinéaste a parsemé le film d'images d'archives afin de l'ancrer dans une réalité morbide post conflit armé et faire un devoir de mémoire : "Ce que j’ai voulu faire, en utilisant des archives du temps de la guerre pour illustrer les souvenirs de Rahima, c’est partager, comprendre ce que peuvent être les souvenirs de quelqu’un qui a vécu une situation aussi difficile. L’histoire du film le justifie, mais il s’agit aussi d’un désir personnel et d’un besoin de parler de mon expérience, et de la mémoire de la guerre qui est la mienne", confie la réalisatrice.
Djeca Enfants de Sarajevo a fait le tour des festivals et a notamment remporté le Coeur de Sarajevo de la meilleure actrice pour Marija Pikic au Festival du film de Sarajevo 2012 et la Mention spéciale du jury Un Certain Regard au Festival de Cannes 2012.
En 2013, Djeca Enfants de Sarajevo a été le premier film bosniaque à concourir pour être dans les nommés du meilleur film étranger aux Oscars. Il n'a finalement pas été retenu.
Djeca Enfants de Sarajevo est un film engagé qui raconte la misère sociale de personnes ayant survécu à un conflit armé et qui tentent de se reconstruire malgré un quotidien difficile. Rahima (Marija Pikic) travaille dans un restaurant pour moins de 500 Euros par mois et le fait qu'elle soit musulmane lui vaut une certaine stigmatisation. Mais elle trouve réconfort chez d'autres personnages, eux aussi blessés, comme le métaphorise Aida Begic : "Il existe un conte soufi qui parle de deux oiseaux, un corbeau et un pigeon, qui deviennent les meilleurs amis du monde. Quand les gens se demandent ce que des oiseaux aussi différents peuvent avoir en commun, ils remarquent qu’ils leur manquent une patte à tous les deux. Comme ces oiseaux, les employés du restaurant partagent leur douleur et leurs manques."